Selon le South China Morning Post, journal de Hong Kong, en janvier 2017, la société américaine Seagate, leader mondial dans la fabrication des disques durs pour ordinateurs, a fermé son usine dans la ville chinoise de Suzhou, laissant sans travail 2 000 Chinois.
Au début de janvier, lors du Forum économique mondial à Davos, le dirigeant chinois Xi Jinping a également adressé le problème du retrait des sociétés étrangères de la Chine. Il a essayé de convaincre les investisseurs étrangers de l’ouverture de la Chine et a promis d’améliorer leur accès au marché chinois.
Néanmoins, sur le terrain, c’est l’inverse qui s’opère : les entreprises étrangères se retirent de la Chine. La société Bain & Company, en collaboration avec la Chambre de commerce sino-américaine, a mené un sondage révélant qu’un quart des 532 membres de la Chambre avait fermé les portes de leurs entreprises en Chine ou avaient l’intention de le faire dans un proche avenir.
Les grandes sociétés comme Metro AG, Microsoft, Revlon et d’autres ont quitté la Chine. En 2015, après 37 ans de présence dans ce pays, Panasonic du Japon a mis la clé sous la porte de ses usines de téléviseurs. En novembre 2016, Sony a vendu sa participation dans la société de la production d’appareils ménagers électroniques dans la ville de Guangzhou. Dans le même temps, la célèbre compagnie de vêtements britannique Marks & Spencer s’est également retirée de la Chine.
Shen Danyang, porte-parole du Ministère du Commerce de Chine, a accusé les entreprises occidentales de ne chercher qu’à « faire de l’argent rapide » et a déclaré que ces entreprises commençaient à être affectées par la « détérioration de l’environnement pour les affaires ».
Les raisons du retrait
Les investisseurs ne cachent pas les raisons de leur départ de la Chine : l’augmentation d’impôts sur les sociétés étrangères, l’accroissement des coûts de la main-d’œuvre et l’augmentation de la concurrence des fabricants locaux.
Chong Tai-Leung, professeur à l’Université chinois de Hong Kong, a aussi donné une explication à ce phénomène : « Aujourd’hui, la Chine n’a plus aussi besoin des sociétés étrangère pour avoir accès aux hautes technologies et les capitaux. » Pour cette raison, les autorités chinoises abandonnent progressivement les avantages fiscaux accordées aux entreprises étrangères.
Selon le journal hongkongais, jusqu’en 2007, les entreprises étrangères en Chine étaient soumises à un impôt sur le revenu au taux réduit de 15%, tandis que pour les entreprises locales, ce taux était au niveau de 33%. Depuis 2008, la Chine a adopté un taux d’imposition uniforme de 25% pour toutes les entreprises.
Les entrepreneurs étrangers sont également exposés à une forte concurrence des producteurs locaux. Keith Pogson, associé principal de la société Ernst & Young, qui supervise les services financiers en Asie, a confié : « Nous observons de plus en plus d’entreprises chinoises qui s’imposent dans d’autres pays et, bien sûr, cela augmente la pression sur les sociétés étrangères. » À son avis, la réduction progressive des conditions préférentielles accordées aux entreprises étrangères apporte des avantages à la Chine.
L’an dernier, les marques de TV chinoises ont pour la première fois devancées leurs concurrents sud-coréens en se positionnant au premier rang des ventes mondiales.
Les exigences envers la haute technologie
Les entrepreneurs étrangers ont également observé un durcissement des exigences des autorités chinoises envers leurs sociétés de haute technologie. En novembre 2016, ces dernières ont adopté une nouvelle loi sur la cyber-sécurité qui renforce le contrôle sur les sociétés étrangères et les faits et gestes des citoyens chinois sur l’Internet. La nouvelle loi entrera en vigueur en juin 2017.
Les craintes des hommes d’affaires et des militants des droits de l’homme proviennent aussi de l’imposition d’évaluation et de certification obligatoires du matériel informatique des entreprises technologiques. Les entreprises étrangères craignent que pour « assurer la sécurité et la fiabilité » de leur équipement, les autorités chinoises demanderont de leur fournir des codes source, des algorithmes de chiffrement et d’autres données importantes. Cela pourrait conduire à l’arrêt d’activités d’un certain nombre d’entreprises technologiques étrangères en Chine.
Plus de 40 groupes d’entrepreneurs des États-Unis, d’Europe et d’Asie ont signé une pétition au Premier ministre chinois Li Keqiang indiquant que la nouvelle loi risque de couper la Chine du monde extérieur. Ils ont demandé d’y apporter des modifications, mais leur demande a été ignorée et la loi est restée inchangée. Les mesures des autorités chinoises compliquent les opérations des investisseurs étrangers, qui décident de plus en plus souvent de transférer leurs affaires dans d’autres pays en développement asiatiques.
Version russe : Иностранный бизнес уходит из Китая?
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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