Entretien avec François De Lacoste Lareymondie auteur du livre Je refuse !

novembre 17, 2016 15:00, Last Updated: novembre 16, 2016 15:18
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Qu’est-ce-que la conscience ?

Tout d’abord, la conscience est le sanctuaire ultime de la décision morale. Décision ultime de ses actes. Aujourd’hui, la philosophie moderne montre la conscience subjective. Le moi, je personnellement. Je ne veux rien entendre. Je suis le centre de mon monde. Aucune critique. Je suis mon propre dieu.

La conscience ce n’est pas ça. La conscience sait qu’elle est créée. Elle a des comptes à rendre. Il faut se débarrasser du schéma de la pensée moderne matérialiste.

Quel est l’historique de l’objection de conscience ?

Les États-Unis ont été les premiers à instituer le statut d’objection de conscience. Il doit dater de la Première Guerre mondiale. Cette législation vient de l’histoire des États-Unis. Des populations qui ont débarqué avec leur pensée religieuse, cela amène l’objection de conscience. C’est totalement lié à l’histoire religieuse. Ce n’est pas un problème métaphysique pour ce pays.

En France, cela commence entre les deux guerres, un mouvement pacifiste. La première législation sera en 1967.

L’objection de conscience est face à notre conception du pouvoir, du pouvoir d’en haut. Le pouvoir c’est le souverain.

Qu’en est-il de l’objection de conscience pour des motifs religieux ?

Le paradoxe du premier objecteur de conscience religieux remonte à l’antiquité, face à l’empereur romain. Dieu contre divinités !

L’objection de conscience dans les faits

Toujours responsable de ses actes. Si le monde s’effondre, la conscience peut toujours dire NON. En payant le prix fort. C’est un des tests de l’objection de conscience. Aspects vrais du film : en conscience devant Dieu, je suis responsable de mes actes.

L’objection de conscience est éthique avant d’être une question religieuse. Mais, en pratique, lorsqu’il faut aller jusqu’au sacrifice suprême, je suis capable d’y aller s’il y a quelque chose au-delà de moi. Sinon pourquoi y aller ? Pour se donner bonne conscience, c’est le cas de le dire. Pourquoi sacrifier sa vie pour sombrer dans le néant, je suis capable d’aller jusqu’au bout si je sais qu’il y a quelque chose ? En revanche, lorsque je mets mon salut éternel en jeu c’est autre chose. Donc en pratique, l’objection de conscience est plutôt d’aspiration chrétienne et vient du judaïsme. Logique.

Qu’en est-il de l’objection de conscience dans le film ?

Pour moi Desmond Doss n’est pas un objecteur de conscience au sens strict du terme. Il s’est engagé volontairement. Il n’était pas sous contrainte. Servir sa patrie c’est légitime. Il est solidaire des copains. Il s’engage pour être au combat. Il ne revendique pas son objection de conscience. C’est l’armée. Il fait l’entraînement comme les autres mais ne porte pas d’arme. Il dit « je suis un coopérateur de conscience ». Faire le bien où le mal triomphe. Il est au cœur de la mêlée. Néanmoins, son conflit avec l’institution jusqu’au procès est présenté de façon très juste, c’est un parcours d’objecteur de conscience. Par la loi qui lui est imposée venant d’en Haut, les pressions qu’il subit, la solitude vécue…. Et l’autre chose, l’objecteur de conscience est humble comme dans le film. C’est son affaire. Ce n’est pas un cas universel. Il pardonne tout. Il ne juge pas. Il accepte d’avance ses souffrances.

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