Les éoliennes sont souvent présentées comme une solution « verte » à la production d’énergie. Cependant, entre les pannes et leur durée de vie limitée, leur productivité est bien moindre que celle qui a été annoncée.
Quand on parle des éoliennes, on avance généralement une durée de vie de 20 ans. Selon Philippe Béchade, analyste financier, auteur et chroniqueur, cette durée de vie peut être moindre, a-t-il remarqué dans un extrait d’entrevue diffusée sur les réseaux sociaux.
« On s’aperçoit d’ailleurs maintenant qu’on a 20 ans d’antériorité que beaucoup d’éoliennes au-delà de 15 ans commencent déjà à mal fonctionner, à dysfonctionner, voire à prendre feu », a remarqué Philippe Béchade.
« Les éoliennes ont une durée de vie étonnamment courte et ne peuvent pas être entièrement recyclées », résume de son côté France 24.
« D’importantes pertes de production » en cas d’érosion des pales
La durée de vie d’une éolienne est en fait variable selon les conditions climatiques du lieu où elle est installée, indique le magazine Ça m’intéresse : « en zone humide, l’action de la pluie peut accélérer le vieillissement des pièces qui composent l’éolienne ».
Cela est particulièrement vrai pour les pales de l’engin, dont l’érosion, causée par la pluie et la foudre, « entraîne d’importantes pertes de production », précise ONYX InSight, spécialiste des technologies renouvelables et des logiciels, dans un article de Sirris.
Les pales sont des pièces fragiles. « Il s’agit d’un objet technique assez fin », explique à TF1 Michel Gioria, délégué général de France Energie Eolienne. « Tout ce qui est lié au gel, à la grêle, risque de causer des dégâts à long terme », confirme-t-il.
Or, même si 85% de la masse totale de l’éolienne – sans sa base de béton – peut être recyclée, ce n’est pas le cas pour les pales qui sont généralement enfouies ou incinérées lorsqu’elles sont en fin de vie. D’ici 2030, ce sont environ 52.000 tonnes de pales qui seront démantelées chaque année en Europe vu le nombre d’éoliennes en fin de vie.
Des réparations loin du sol au coût très élevé
D’autres pièces des éoliennes sont susceptibles de casser, comme par exemple les turbines. Situées en hauteur, les réparations sont rendues très difficiles à effectuer et leur coût est donc très élevé.
ONYX Insight présente une liste des dix causes les plus courantes des pannes des éoliennes. Selon ce spécialiste des technologies renouvelables, ces dix problèmes courants causeraient 80 % des pannes de ces engins. Ils touchent autant des problèmes de température comme la surchauffe de système de refroidissement, d’alignement du pas et du système d’orientation au vent, d’équilibre du rotor, que de mauvais paramètres de contrôle ou encore un dysfonctionnement des anémomètres.
Des parcs mis à l’arrêt après 17-18 ans
De manière générale, la durée de vie d’une éolienne dépend de son lieu d’implantation – avec les conditions climatiques qui en découlent – et de sa maintenance. Selon Paul Franc, ingénieur éolien au sein de l’Ademe, la durée de vie moyenne d’un de ces engins en France serait « autour de 20 ans ». Même si certains parcs éoliens sont exploités jusqu’à environ 25 ans, le spécialiste reconnaît que « des parcs seront mis à l’arrêt après 17-18 ans ».
Pour l’instant, il n’existe pas de bouleversement technologique permettant d’allonger la durée de vie des éoliennes, reconnaissent les experts du domaine.
Des pannes à répétition qui touchent 30% des éoliennes géantes de Siemens
Fin juin 2023, Révolution énergétique nous apprenait que près de 30% du parc terrestre d’éoliennes gérantes de Siemens Gamesa, acteur majeur de l’éolien, pourraient être défectueuses. Des défauts liés principalement aux pales, mais aussi à des roulements de la turbine ont été relevés, avec « un comportement vibratoire inhabituel ».
Ces graves défaillances techniques toucheraient plus de 30 GW d’éoliennes, dont les toutes récentes nacelles 5X. Dans une conférence de presse, Jochen Eickholt, PDG de Siemens Gamesa, a déclaré que ces défaillances étaient « bien pires que ce que j’aurais cru possible ». Le groupe était déjà en proie à des difficultés financières avant cette découverte.
Et les incendies ?
Pour Michel Gioria, les incendies des éoliennes demeurent des événements anecdotiques – « jamais plus d’un à deux par an, pour environ 9000 mats installés » en France. Toutefois, une recherche rapide montre que ces faits, même s’ils restent relativement rares, sont plus fréquents que cela.
Entre le printemps 2022 et l’été 2023, on recense ainsi plusieurs cas d’incendies spectaculaires d’éoliennes: à Bourbriac dans les Côtes d’Armor (dans un parc éolien dont l’installation était toute récente), à Saint-Germainmont dans les Ardennes, à Petit-Caux en Seine-Maritime, à Froidfond en Vendée et à Châtenay en Eure-et-Loir.
Cette recherche qui n’est pas exhaustive, révèlee qu’en un peu plus d’un an, il y a eu au moins cinq incendies d’éoliennes sur le territoire français. À chaque fois, c’est tout un parc éolien qui est mis à l’arrêt.
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