Sous prétexte de la transition énergétique, le site Natura 2000 de l’estuaire de la Gironde et sa biodiversité sont en grand danger. Malgré l’opposition de la population et des élus locaux, EDF veut implanter des éoliennes de 180 mètres de hauteur dans cette zone protégée par où transitent un grand nombre d’oiseaux migrateurs d’Europe.
60 000 tonnes de béton pour 40 éoliennes industrielles de 180 mètres de haut, véritables « tours Montparnasse de fer et de béton » : voilà le projet décrié par les personnes qui ont lancé une pétition en ligne adressée au PDG d’EDF renouvelables Bruno Bensasson, à la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili ainsi qu’au Premier ministre Jean Castex.
Le projet est prévu sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde. « L’inventaire de la Nouvelle-Aquitaine classifie cette rive droite comme une zone humide d’importance majeure et d’une sensibilité environnementale forte », précise au Point Jean-Loup Revérier, animateur de l’Association pour la défense des marais de l’estuaire (DDME). Cet ancien journaliste d’investigation à L’Express et au Point ajoute que l’endroit est « l’un des tout premiers couloirs d’oiseaux migrateurs d’Europe, il est emprunté chaque année par des myriades d’oiseaux. »
Non à la destruction d’un site classé « Natura 2000 » ! Stop au saccage de la biodiversité et du plus bel estuaire d’Europe ! – Signez la pétition ! https://t.co/CGHz88AE9e via @ChangeFrance
— DDME (@DDME1733) October 14, 2019
Cette zone fait pourtant l’objet de nombreuses protections : Natura 2000, zone de protection spéciale (ZPS) depuis 2004, zone d’intérêt communautaire pour les oiseaux (Zico) au titre de la directive européenne n° 79-409, Plan national d’action pour la conservation des habitats du Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola), sans oublier la protection de la loi Littoral qui est très stricte en matière de construction.
Parmi les défenseurs de l’estuaire de la Gironde, on trouve des élus de différents partis politiques, des habitants de Charente-Maritime et de Gironde, des acteurs de la filière viticole, mais aussi des chasseurs.
D’ailleurs, un reportage de France Info datant de 2019 s’étonnait de voir un chasseur et un membre de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) côte à côte pour s’élever contre ce projet. « On a le même combat, mais pas la même finalité », reconnaît le défenseur des oiseaux. « C’est pas avec des brouettes qu’ils vont venir. Il va falloir assécher le marais, faire des routes donc notre marais il est mort », ajoute Jacky Jonchère, vice-président de la fédération des chasseurs de la Gironde.
Allant plus loin que le problème local, la pétition dénonce « les effets pervers de la loi Transition énergétique de 2015 », qui « impose des objectifs ahurissants de construction d’éoliennes géantes en France ».
Elle s’insurge également contre l’inefficacité des règles de protection de la biodiversité en France comme dans l’Union européenne (UE), et rappelle tous les problèmes causés par les éoliennes qui ne sont pas pris en compte : « Déforestations irrémédiables, destruction de sites remarquables, problèmes sanitaires pour les populations et les animaux et impossibilité de recycler ces cimetières de métal, de béton et de terres rares, hautement toxiques. »
Jean-Loup Revérier résume ainsi ce scandale : « Des tonnes de terres rares, des milliers de tonnes de béton, des dizaines de tonnes de pales en matériaux composites que nul ne sait éliminer, des centaines d’hectares de terres irrémédiablement dévastées et la biodiversité sacrifiée. »
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