Les éoliennes offrent une énergie alternative aux centrales nucléaires. Cependant, d’un autre côté elles seraient à l’origine de nombreuses morts de chauves-souris, d’après des chercheurs. Comment améliorer la cohabitation de ces animaux avec les éoliennes et ainsi diminuer voir éviter davantage d’animaux morts ?
Les chauves-souris participent à la pollinisation et jouent un grand rôle dans l’écosystème. Elles dispersent également des graines, ce qui est favorable à la régénération des bosquets et forêts. Elles mangent également des insectes, ce qui permet aux agriculteurs d’économiser des millions d’euros en lutte antiparasitaire chaque année. En grande partie pour ces raisons, les chauves-souris sont protégées par la « loi directive sur l’habitat » sur tout le territoire de l’Union européenne.
Cependant, les gigantesques pales rotatives des éoliennes entraînent chaque année la mort de nombreux oiseaux et autres espèces volantes dont les chauves-souris.
Comment expliquer les phénomènes observés ?
Il a été observé que les chauves-souris sont attirées par les éoliennes, car ces dernières confondent les poteaux et pales avec les grands arbres sur lesquels elles ont l’habitude de se poser. Si l’animal ne se heurte pas aux pales, il peut malgré tout être sujet à un phénomène appelé « barotraumatisme ».
Ce phénomène, du fait de la pression de l’air qui changent brusquement autour des pales, entraîne une hémorragie interne des animaux qui s’en approchent. Cela se produit à cause de lésions de leurs vaisseaux sanguins induite par la pression du mouvement des pales, provoquant finalement leur mort.
Les chiffres de la mortalité
Selon le Monde, les éoliennes provoqueraient aujourd’hui la mort de 250.000 chauves-souris en France chaque année. Pour La Croix, ce chiffre serait de 350.000 individus par an. Selon Notre-Planete.info, reprenant une information de Challenges et des Échos, il y aurait eu 1,6 million de chauves-souris tuées par les éoliennes entre 2002 et 2015.
Et les chauves-souris qui les suivent, dont 1,6 million auraient été tuées par les éoliennes
Je continue ? https://t.co/oKkFIcmT5C pic.twitter.com/3SGXJdJvkY— Vent Libre (@Fragren36) March 22, 2018
Cela entraîne alors un « dilemme vert-vert », c’est-à-dire, une incompatibilité entre les énergies renouvelables et la conservation de la biodiversité.
Des solutions ?
En 2015, l’American Wind Energy Association a émis l’idée de stopper les éoliennes à basse vitesse lors des sorties des chauves-souris. Aussi, d’après des chercheurs, pour réduire de moitié le nombre de chauves-souris mortes, il faudrait augmenter la vitesse de coupure des turbines. Ce qui en contrepartie réduirait seulement de 1 % la production d’électricité annuelle par éolienne. Cependant, pour ce faire il faudrait augmenter une nouvelle fois les taxes auprès de la population afin de pouvoir financer ce projet de rendre les éoliennes davantage écologique.
Une autre solution vient des chercheurs de l’université d’État du Texas en collaboration avec la Bat Conservation International. Ils ont abouti à la création d’un système ultrasonique de dissuasion des chauves-souris créé par NRG Systems. Testé dans le comté de Starr au Texas, ce système a réduit de 54 % le nombre total de chauves-souris mortes.
Cela est possible car lorsque les chauves-souris cherchent de la nourriture dans l’obscurité, elles utilisent leurs capacités d’écholocation. C’est-à-dire qu’elles projettent des échos qui rebondissent sur les objets autours d’elles, ce qui leur permet de repérer et d’évaluer la distance et la position d’un insecte ou d’un élément se trouvant sur leur chemin.
De ce fait, le système NRG de dissuasion est composé de haut-parleurs qui créent un champ acoustique ultrasonique entre 20 et 50 kHz. Cela permet d’interférer avec la capacité d’écholocation des chauves-souris, pour les éloigner des éoliennes, et ainsi épargner leur vie.
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