Des agents de la police équatorienne ont été attaqués par balles samedi par des détenus de la prison de Guayaquil, dans le sud-ouest de l’Equateur, où quelque 118 personnes sont mortes – dont six décapitées – dans des affrontements depuis mardi, le pire massacre de l’histoire carcérale d’Amérique latine.
Alors que la police reprenait jeudi soir le contrôle de la prison, « pendant l’intervention (…) ils ont été accueillis par des coups de feu de la part des personnes privées de liberté », a tweeté la police nationale d’Equateur.
Avant même l’incursion des forces de sécurité, une fusillade avait éclaté entre détenus, faisant quatre blessés, a précisé la commandante de police Tannya Varela.
La situation a été reprise en main par les agents et « le contrôle du [centre pénitentiaire] est maintenu », a-t-elle ajouté.
8.500 détenus pour une capacité d’accueil de 5.300
Une vidéo publiée par l’institution montre des policiers d’élite, accompagnés de soldats et d’un char militaire, pénétrant dans l’établissement.
A la suite des fusillades, la police a indiqué avoir saisi deux fusils, trois pistolets, des munitions et téléphones portables dans la prison, qui abrite 8.500 détenus pour une capacité d’accueil de 5.300, ce qui représente une surpopulation de 60%.
Entre mardi et jeudi, de violents affrontements ont eu lieu dans la prison de Guayaquil entre groupes criminels liés au trafic de drogue. Quelque 118 personnes ont été tuées et 86 blessées ont informé jeudi soir les autorités judiciaires.
Le nombre total de prisonniers a augmenté de 30% au cours des six dernières années, pour un budget réduit de 150 millions à 99 millions de dollars au cours de la même période.
Accorder des grâces à 2.000 détenus âgés de plus de 65 ans
L’Équateur compte 65 prisons d’une capacité de 30.000 places, mais en abrite 39.000, soit une surpopulation de 30% en moyenne au niveau national.
Pour réduire cette surpopulation carcérale, le gouvernement vient d’annoncer son intention de construire davantage d’infrastructures pénitentiaires, d’accorder des grâces à quelque 2.000 détenus âgés de plus de 65 ans et souffrant de maladies ou de handicaps, et de rapatrier les étrangers condamnés pour qu’ils terminent leurs peines dans leurs pays d’origine.
Environ 10% de la population carcérale du pays est étrangère, en majorité des Colombiens ou des Vénézuéliens.
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