M. Erdogan s’était rendu en Belgique en mai pour une réunion de l’Otan et à Hambourg pour le G20 en juillet, mais la Pologne est le premier pays à l’avoir invité pour une visite bilatérale, depuis la répression implacable lancée en Turquie contre les putschistes.
« La Pologne soutient l’aspiration de la Turquie à rejoindre l’Union européenne », a notamment déclaré M. Duda, apparaissant avec M. Erdogan devant les journalistes à l’issue d’un entretien en tête à tête.
Les négociations d’adhésion avec Ankara, entamées en 2015 dans le contexte de la participation de la Turquie à la gestion de la crise migratoire, sont aujourd’hui au point mort. La chancelière allemande Angela Merkel a demandé récemment l’arrêt de ces pourparlers, mais la plupart des autres pays européens préfèrent pour l’heure maintenir ce lien fragile, malgré leurs craintes sur les dérives du régime turc.
Si l’UE estime que « l’accession de la Turquie n’est pas possible, qu’on nous le dise enfin », a observé à ce sujet M. Erdogan.
Selon lui, son pays a dépensé « trente milliards de dollars » pour accueillir sur son sol plus de trois millions de migrants, tandis que l’UE, qui a promis six milliards d’euros, « n’a pour le moment fourni que 885 millions ».
Les deux présidents, qui devaient participer à un forum économique turco-polonais, ont déploré la faiblesse des échanges – 6 milliards d’euros en 2016 – et souhaité qu’ils montent à 10 milliards d’ici cinq ans.
Ils ont évoqué tant la coopération dans le domaine de la défense, au sein de l’Otan, que dans l’énergie, où les deux pays ont un point commun, comptant en partie sur le charbon pour satisfaire leurs besoins.
Enfin, M. Erdogan a appelé « les pays amis au sein de l’UE » à pousser à la suppression des visas Schengen pour les Turcs – « des documents à ce sujet ont été signés », a-t-il insisté – et souligné qu’une telle mesure permettrait d’augmenter le nombre de touristes turcs en Pologne.
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