Les éruptions volcaniques dans les régions tropicales peuvent déclencher des événements El Niño, en entraînant des périodes de réchauffement dans l’océan Pacifique avec des impacts globaux et dramatiques sur le climat, a révélé une nouvelle étude internationale coordonnée par une chercheuse de l’IRD Myriam Khodri. El Niño absorbe des millions de tonnes de dioxyde de soufre de la stratosphère, ces nuages d’acide sulfurique ont empêché une partie du rayonnement solaire ce qui a provoqué un refroidissement pendant plusieurs années à la surface de la Terre.
Des observations suggéraient également que les éruptions volcaniques pouvaient favoriser le déclenchement d’un événement El Niño durant les deux années suivant l’éruption. Mais, jusqu’à présent, les chercheurs n’étaient pas parvenus à identifier le mécanisme physique à l’origine de la réponse d’El Niño au volcanisme.
Myriam Khodri chercheuse de l’IRD explique que l’influence des éruptions volcaniques sur le climat global est désormais prouvée. « Alors que les éruptions intervenant dans les latitudes nord n’ont qu’une influence régionale, mais celles de la ceinture tropicale affectent l’ensemble des températures mondiales du fait d’une dispersion à large échelle des aérosols grâce à la circulation atmosphérique de haute altitude. »
Le refroidissement du continent africain à l’origine de la réponse d’El Niño
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs, ont examiné les conséquences de l’éruption du volcan Pinatubo (Philippines) en 1991, l’une des plus importantes du 20e siècle, qui a engendré un refroidissement global moyen de 0,4°C.
Ils ont mis au point un protocole expérimental mettant en commun toutes les bases de données scientifiques connues. Ces nouvelles expériences numériques dédiées ont permis d’identifier le mécanisme à l’origine du déclenchement d’El Niño.
Ainsi, ils ont montré que l’éruption du Pinatubo en 1991 a produit un refroidissement du continent africain (la plus grande étendue terrestre de la zone intertropicale). Ce phénomène a perturbé la mousson africaine (baisse de la pluviométrie) qui a généré à son tour une onde atmosphérique se propageant vers l’Est jusqu’à l’océan Pacifique. Le courant d’eau chaude dans le Pacifique qui en a résulté est à l’origine du déclenchement d’El Niño après l’éruption (comme l’explique la figure ci-dessous).
Les chercheurs sont ensuite parvenus à quantifier l’influence de l’éruption sur le type de « réponse » climatique, selon l’état de l’océan au moment de l’éruption.
Si un événement El Niño est attendu, l’éruption prolonge sa durée sans modifier son intensité ; Si un événement « La Niña » est prévu, l’éruption a pour effet de le raccourcir. Si aucun événement n’est pressenti, l’éruption déclenche un événement El Niño.
« Ces résultats améliorent notre compréhension des processus physiques du climat », souligne Myriam Khodri, coordinatrice de l’étude. « Intégrer le volcanisme dans les systèmes de prévision du climat permettrait de mieux prévenir les conséquences des événements climatiques extrêmes pour les populations », précise-t-elle. Les recherches se poursuivent, afin de comprendre si la saison de l’éruption influence la réponse de la mousson africaine au forçage volcanique.
Cette étude montre ainsi que cette grande oscillation des eaux chaudes et froides à travers le Pacifique peut avoir des origines physiques extérieures aux échanges entre océan et atmosphère. C’est un grand pas dans la connaissance d’un phénomène dont on commence à comprendre le fonctionnement. Cela représente aussi un atout pour les prévisionnistes. On sait désormais qu’une éruption volcanique de grande ampleur doit être le signal d’anticipation des mesures de prévention et de protection des populations et des biens à prendre dans les mois suivants et parfois les années suivantes
Une étude publiée en 2015 analysait l’étude des cernes des arbres
En 2015, une étude publiée analysait l’étude des cernes de croissance des arbres, il a été déterminé que 1500 ans de températures estivales dans l’hémisphère nord avaient permis de quantifier l’impact des éruptions volcaniques sur le climat. La dispersion d’une masse énorme de particules de soufre bloque en effet le rayonnement solaire en haute altitude, diminuant ainsi les températures dans les basses couches, ce qui affecte la croissance des végétaux. Ainsi, l’éruption du Pinatubo (Philippines) en 1991, a provoqué une baisse mondiale des températures de 0,4°C, phénomène qui s’est estompé au bout de deux à trois ans.
Mais, la plus grande éruption volcanique de ces 7.000 dernières années, est celle du volcan Samalas. Dans les chroniques médiévales européennes, on a retrouvé des traces de cette éruption et les conséquences sur le climat. En 1258, il n’y a ainsi pas eu d’été à cause de la présence de poussière volcanique dans le ciel. Le frère Richer, un moine qui vivait dans les Vosges, a écrit : « Que dirai-je des fruits de cette année, vu que l’indisposition du temps était si grande qu’à peine l’ardeur du soleil pouvait rayonner sur la terre. »
Information : Voir l’article d’Epochtimes du 24/11/2013
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