Un homme de Pont-Saint-Esprit (Gard) en était réduit à l’état d’esclavage depuis de nombreuses années, au sein même de sa famille. Sous le joug de sa sœur et de l’époux de celle-ci, l’homme a réussi à s’enfuir de la maison dont il était prisonnier. Le couple a été arrêté ce jeudi. Il est coupable du délit de « réduction en servitude » et sera probablement jugé mardi prochain, en comparution immédiate.
Un ancien ouvrier agricole habitant à Pont-Saint-Esprit et âgé de 55 ans, était depuis des années soumis à sa sœur, sans emploi, ainsi qu’à son beau-frère, un ancien chauffeur routier en arrêt maladie. Dimanche dernier, il a réussi à s’échapper de l’enfer qu’il vivait pour aller directement se réfugier à la gendarmerie de Pont-Saint-Esprit, rapporte France Bleu.
« Ils me traitaient comme un esclave », a expliqué le quinquagénaire. La victime, qui devait à longueur de journée effectuer des corvées de jardinage ou de bois, ne percevait aucun revenu. Il touchait cependant 1 200 € par mois d’allocation pour handicapé, mais n’en a jamais vu la couleur, cet argent étant utilisé par sa sœur et son beau-frère, aussi bien pour les frais du foyer que pour les vacances du couple.
Le pauvre homme devait également demander la permission pour aller aux toilettes et n’était pas autorisé à quitter la maison. Éric Maurel, procureur de la République de Nîmes, précise que le quinquagénaire était « logé dans un local qui servait de chambre », son nom n’étant même pas indiqué sur la boîte aux lettres, précise France Bleu.
Par ailleurs, il n’avait droit qu’à un seul repas par jour. Lorsqu’il est arrivé à la gendarmerie de Pont-St-Esprit dimanche dernier, il a confié aux agents : « Hier, j’ai pris un morceau de pain, je l’ai caché dans ma chambre. Ma sœur l’a vu. Et lui, il m’a frappé, en me disant que je ne le mangerai pas ! » Déshydraté, pesant à peine 40 kilos, l’ancien ouvrier agricole avait les « joues creusées » et « les côtes saillantes », a indiqué le procureur de la République. Et pour couronner le tout, l’homme était battu, des hématomes et des brûlures de cigarette recouvraient son corps. Il a été transporté à l’hôpital, qui l’a pris en charge.
Le couple a été arrêté et incarcéré jeudi soir, mais nie les faits qui lui sont reprochés, soulignent nos confrères. Éric Maurel a expliqué : « On est à la limite de l’esclavage, mais on retient le délit de réduction de servitude, qualification rare. » La victime subissait depuis des années cette pression aussi bien physique que psychologique, mais on ignore depuis combien de temps précisément. Une comparution immédiate pourrait se tenir mardi, le couple risque dix ans de prison.
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