Escrime: Thibus prête à « relever le défi » des Jeux après « l’épreuve terrible »

Par Epoch Times avec AFP
22 mai 2024 06:46 Mis à jour: 22 mai 2024 06:48

« On va relever le défi »: l’escrimeuse française Ysaora Thibus, lavée mardi de toute sanction par le tribunal antidopage de la Fédération internationale (FIE), se dit dans un entretien à l’AFP « prête à retrouver » l’équipe de France de fleuret.

La vice-championne olympique par équipes décrit trois mois et demi de « moments très, très bas » parfois lors de l' »épreuve (…) terrible » de sa suspension provisoire, consécutive à un contrôle positif à l’ostarine. Un agent anabolisant consommé par son compagnon qui l’a contaminée, comme l’a reconnu le tribunal disciplinaire de la FIE.

Q: A quel point êtes-vous soulagée après la décision du tribunal antidopage de la FIE de ne vous infliger aucune sanction ?

R: « C’est un euphémisme. C’est beaucoup d’émotion et énormément de joie. Même physiquement, il y a un énorme soulagement. Je ressentais un tel poids ces derniers mois. Ca fait un immense bien de savoir qu’on est arrivés au bout de ce combat. »

Q: Y avez-vous toujours cru ?

R: « Psychologiquement c’est une épreuve qui a été terrible. Au quotidien, ç’a été vraiment très dur de rester mobilisée. Il y a de l’attente mais aussi beaucoup d’incertitudes, beaucoup de doutes. C’est ce moment-là qu’on est en train de vivre qui me tenait motivée. Tant qu’il y avait de l’espoir, je me suis dit que j’allais me battre. Mais on passe par beaucoup d’émotions différentes et des moments très, très bas. J’ai touché parfois le fond, il y a eu énormément de répercussions psychologiques et heureusement que j’étais aussi bien accompagnée par ma psychologue Meriem Salmi. »

Q: En plus de pouvoir participer aux Jeux, sauf recours, vous n’écopez d’aucune sanction, pas même d’une poignée de mois…

R: « C’était essentiel. Au vu de la situation, je n’ai commis aucune négligence. Mon intégrité est l’une des choses les plus importantes pour moi. Donc c’était primordial de m’innocenter. J’ai toujours été professionnelle, toujours été intègre. Au-delà de la victoire, j’ai toujours voulu gagner d’une certaine façon, en accord avec mes valeurs. Il est important que mon intégrité soit reconnue. »

Q: Malgré l’énergie dépensée à se défendre et l’interdiction de s’entraîner dans des structures fédérales, avez-vous réussi à vous entretenir ?

R : »C’était challengeant. Depuis mes sept ans, j’ai grandi en faisant de l’escrime quasiment tous les jours. En être privée, c’était compliqué psychologiquement. Mais l’important était d’être prête. Si j’avais la chance et l’opportunité d’avoir cette décision, il n’était pas envisageable d’arriver complètement fatiguée. Malgré la difficulté de la tâche, j’ai trouvé des ressources. Et je pense pouvoir dire que je me suis maintenue physiquement en forme et que je suis prête à retrouver les semaines d’entraînement avec l’équipe de France. Dans ces moments-là, il faut se faire confiance aussi, compte tenu de toute l’expérience que j’ai accumulée. Il faut aussi faire confiance aux personnes autour: je pense à mon entraîneur Giulio (Tomassini, son maître d’armes italien, NDLR) et aux autres qui vont mettre en place une préparation adaptée et spécifique à cette situation. Et tous ensemble, on va relever le défi. »

Propos recueuillis par CLEMENT VARANGES.

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