Marc Mascetti, un agriculteur basé à Marcoussis (Essonne), arrive à faire face à la sécheresse qui sévit partout en France grâce à sa méthode, rodée depuis plusieurs générations. Bien qu’il n’arrose pas ses plantations, sa technique permet de garder sa terre humide en profondeur.
« Ça fait trois générations qu’on est sur notre plateau et qu’on n’a pas d’eau. La seule eau qu’on pourra garder, c’est l’eau du ciel », explique à France info Marc Mascetti, qui exploite 17 hectares de terres. Dans son potager, il fait pousser des poivrons, des aubergines, des potirons, des haricots et des salades.
« Les micro-organismes vont transformer tout ce que j’ai enfoui en engrais »
L’agriculteur ajoute que son secret pour maintenir son sol humide réside dans la préparation de son terrain, bien en amont des plantations. Après avoir laissé pousser les mauvaises herbes à la fin de l’hiver, il les mélange avec des déchets organiques provenant de ses récoltes. Il enfouit ensuite le tout dans son sol argileux. En faisant ainsi, les micro-organismes vont transformer ce qui a été enfoui « en engrais et en matière organique humide dont la plante peut se servir ».
La terre, ainsi retravaillée, va pouvoir emmagasiner l’humidité dès qu’il va pleuvoir, évitant ainsi les arrosages et l’irrigation. « Au début c’est sec en surface. Puis arrivé à deux-trois centimètres, on arrive à faire une motte de terre. Donc, ça veut dire qu’il y a de la fraîcheur, il y a de l’humidité dans mon sol », précise-t-il, ajoutant que dès qu’il pleut, il faut « remélanger la terre humide avec la terre un peu plus sèche du dessous », cela permet ainsi de garder l’humidité en profondeur.
« Les légumes normalement, on doit les laisser vivre. Ce sont eux qui décident, pas nous »
Mais le maraîcher compte aussi sur la plante elle-même. « On doit essayer de lui faire comprendre qu’on ne va pas lui donner à boire en surface et l’obliger à former un système racinaire qui va descendre en profondeur. Il peut vivre largement les pieds dans l‘humidité, dans la fraîcheur », poursuit Marc Mascetti. « Les légumes normalement, on doit les laisser vivre. Ce sont eux qui décident, pas nous », admet-il. Mais cette technique a ses limites et ne fonctionne pas en cas de fortes pluies. Il en a d’ailleurs fait les frais en 2016, année où il a perdu toute sa récolte.
Avec ce système, il constate que ses tomates résistent. « Elles ne sont pas grosses, par contre, elles sont goûteuses », reconnaît-il. De même que ses salades qui, plantées il y a quinze jours, ne sont pas mortes malgré deux canicules.
Cependant, cette méthode ne pourrait pas s’adapter à tous les sols. « Les sols sablonneux, je ne suis pas sûr que ça marche », indique l’agriculteur. « Nous, on le fait parce que c’est nos terres, on les connaît mais chaque paysan doit connaître sa terre », mentionne-t-il. Selon lui, plus on donne à boire à une plante, plus le problème est saillant et il invite donc les agriculteurs à réfléchir. « Ça fait déjà plus de 40 ans qu’on sait que le climat va changer, qu’il va faire de plus en plus chaud et on n’essaie pas de trouver des solutions », se désole-t-il.
***
Chers lecteurs,
Abonnez‑vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.