Une vive altercation a opposé un groupe de gens du voyage ayant envahi une parcelle agricole au propriétaire des lieux qui a reçu le renfort de plusieurs dizaines d’agriculteurs pour faire fuir les intrus.
Le 1er septembre, entre trente et quarante caravanes de gens du voyage se sont installées sur une parcelle agricole de Coudray-Montceaux, une commune d’environ 5000 habitants située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Paris.
Alertés par Florent Girard, le propriétaire qui exploite la parcelle, plusieurs agriculteurs se rendent immédiatement sur les lieux afin d’empêcher les intrus de se raccorder au réseau électrique et d’eau potable situé sur un hangar agricole établi à proximité.
Dans le même temps, M. Girard entame « toutes les procédures nécessaires » à l’évacuation des gens du voyage, relate Le Parisien.
« Ça traîne. Ils ont un délai et ils le savent, ils en jouent. Quand on vous dit qu’on ne peut rien faire et qu’ils sont dans leur droit, ça rend fou ! », a expliqué l’exploitant aux journalistes du quotidien.
De leur côté, les gens du voyage assurent avoir « voulu dédommager le propriétaire du terrain et demandé à pouvoir rester jusqu’à dimanche maximum [le 8 septembre, ndlr], en attendant de pouvoir trouver un endroit où s’installer ».
« On se fait tirer dessus sur notre propre terrain »
Le 2 septembre en fin d’après-midi, à l’appel de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) et des Jeunes agriculteurs (JA) d’Île-de-France, une cinquantaine d’agriculteurs décident de tenter de faire déguerpir les gens du voyage.
Une vingtaine de tracteurs répandent alors du fumier sur le champ de céréales tandis qu’une dizaine de personnes – « chasseurs et habitants de la commune, eux aussi excédés par cette situation », selon Le Républicain de l’Essonne – les rejoignent.
La situation s’envenime rapidement et les gens du voyage tiennent tête aux agriculteurs au volant de leurs caravanes jusqu’à ce que cinq coups de feu retentissent.
« Il y a eu cinq coups de feux tirés hier soir. Nous avons un membre de la communauté des gens du voyage qui a sorti un fusil et qui l’a braqué sur des agriculteurs avant de tirer en l’air », affirme Nicolas Galpin, président du syndicat local de Corbeil à la FDSEA Île-de-France.
« On se fait tirer dessus sur notre propre terrain. Mais on est où là ? », ajoute Florent Girard.
« Les gens du voyage réfléchiront à deux fois avant d’envahir une parcelle agricole »
Arrivés sur les lieux peu après les coups de feu, une vingtaine de gendarmes mettront fin à l’altercation. Vers 20h30, les agriculteurs entreprennent de bloquer l’autoroute A6 pour exprimer leur mécontentement, provoquant plusieurs kilomètres de bouchons. Une situation qui a poussé un automobiliste à sortir une arme de poing et à tirer plusieurs fois en l’air.
« Cet automobiliste a été interpellé alors que celui qui nous a braqués avec son fusil est toujours libre », observe Nicolas Galpin. Vers 23 heures, les gens du voyage finiront par accepter une proposition de logement sur l’ancien parking d’IBM de Coudray-Montceaux formulée par la préfecture et quitteront le champ qu’ils occupaient illégalement dans la foulée.
Un départ salué par les nombreux agriculteurs qui s’étaient mobilisés pour venir en aide à leur collègue.
« Cette opération a été organisée en quelques heures seulement mais elle montre que si on se mobilise, on peut obtenir gain de cause. Ce que nous espérons maintenant, c’est que les gens du voyage réfléchiront à deux fois avant d’envahir une parcelle agricole », conclut M. Galpin.
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