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Essonne : expulsé de son mobile-home il se retrouve confiné dans sa voiture avec son chien

mars 24, 2020 15:55, Last Updated: mars 24, 2020 15:55
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Un quadragénaire a dû quitter le mobile-home qu’il louait après que le gérant du camping a décidé de fermer pendant la période de confinement.

Le mardi 17 mars, Jérôme Charbonnier, 48 ans, a été expulsé du camping Le Vauvert situé sur la commune d’Ormoy-la-Rivière.

« Le gérant nous a prévenus la veille qu’il fermait le camping ce mardi matin et qu’il coupait l’électricité dès 9h30 », a expliqué le quadragénaire aux journalistes du Parisien au lendemain de son expulsion.

« J’ai vendu ma maison et je suis en recherche de travail. Je me suis payé ce mobile-home avec mes économies et l’emplacement me coûte 250 euros par mois », précise M. Charbonnier. Un loyer qu’il dit avoir payé en avance pour toute l’année.

Selon lui, l’ensemble des autres résidents du camping, soit une dizaine d’autres familles, ont été expulsés. S’ils auraient tous trouvé une solution pour se reloger, un couple de retraités qui aurait pu rester confiné dans son mobile-home a toutefois été contraint de rejoindre sa famille dans un appartement où vivent déjà cinq personnes.

À la suite de son expulsion, Jérôme Charbonnier a pour sa part décidé de garer sa voiture sur le parking du château de Linas et de dormir sur la banquette arrière de son véhicule avec son chihuahua.

« Des personnes plus âgées qui vivaient aussi au camping sont allées chez des proches. J’ai des amis à Linas qui ont des enfants. Je n’ai pas voulu être confiné avec eux. J’ai quémandé à manger et je suis venu ici », raconte-t-il.

La préfecture souligne que le camping aurait pu rester ouvert

Gérant du camping Le Vauvert, Jean-Marc Zelem met en avant les mesures de confinement édictées par le gouvernement pour justifier sa décision.

« J’ai suivi la réglementation qui dit que les terrains de camping doivent fermer », assure le gérant.

« Quand la préfecture a appelé, j’ai mis le haut-parleur devant les résidents. J’aurais dû fermer complètement lundi soir. J’ai obtenu un délai pour ne fermer que mardi. Je n’ai fait que ce qu’on m’a ordonné », ajoute-t-il.

Contactée par Le Parisien, la préfecture explique que le camping aurait pu rester ouvert malgré l’arrêté du ministre de la Santé du 15 mars 2020 contre la propagation du coronavirus.

Les mesures sanitaires prises par le gouvernement stipulent en effet que peuvent rester ouverts les « terrains de camping et parcs pour caravanes ou véhicules de loisirs lorsqu’ils constituent pour les personnes qui y vivent un domicile régulier».

Une éventualité à laquelle s’est toutefois refusé M. Zelem.

« J’ai un contrat qui précise qu’il ne s’agit que de l’hébergement de loisirs. Personne n’habite ici à l’année. C’est pour cette raison que nous sommes fermés un mois du 15 décembre au 15 janvier », observe le gérant.

Un bon Samaritain à la rescousse

Alerté de la situation de Jérôme Charbonnier par la sous-préfecture d’Étampes, le maire d’Ormoy-la-Rivière a tenté de trouver une solution. Il a notamment contacté les services de la ville d’Étampes afin de savoir si le quadragénaire pourrait être hébergé aux Villas du cœur, un camion frigorifique transformé en logement pour les personnes sans domicile.

Si une place lui a bel et bien été proposée aux Villas du cœur, Jérôme Charbonnier n’a néanmoins pas souhaité donner suite.

« Il y avait déjà trois personnes dedans. Ce sont des chambres individuelles, mais la cuisine et les sanitaires sont communs. Pour moi, ce n’était pas un confinement alors que je vis seul en général », a-t-il indiqué aux journalistes du Parisien.

Après deux nuits passées dans sa voiture, M. Charbonnier a finalement été hébergé chez Henry Gatineau, un habitant de Fontaine-la-Rivière.

« J’habite dans une ferme et quand j’ai découvert cette histoire, je l’ai contacté par les réseaux sociaux. Comme ça, il a un endroit pour être confiné avec une salle de bains. C’est scandaleux ce qui lui est arrivé, de faire des choses pareilles dans les moments que nous vivons », explique M. Gatineau.

La perruche et le perroquet gris du Gabon de Jérôme Charbonnier sont toutefois restés dans le mobile-home qu’il louait sur le camping Le Vauvert.

« J’ai obtenu de pouvoir leur rendre visite trente minutes par jour pour les nourrir. Lundi [le 23 mars, ndlr], ils iront dans un refuge », conclut le quadragénaire.

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