Les propriétaires du logement n’avaient jamais soupçonné le fait que leur locataire, qui « était très propre sur lui », puisse être atteint du syndrome de Diogène.
Début octobre, les pompiers de Savigny-sur-Orge découvrent un homme de 46 ans complètement ivre qui git inerte sur un tas d’immondices dans l’appartement qu’il occupe rue Henri Dunant. Canettes de bière, bouteilles d’alcool vides, sacs-poubelle entassés pêle-mêle et appareils électriques hors d’usage jonchent le sol du petit studio.
« Lorsqu’ils ont forcé la porte pour rentrer, des dizaines de canettes sont sorties de l’appartement. Il y en avait partout. Le syndicat de copropriété a fait venir une entreprise pour nettoyer les parties communes. Ils en ont profité pour enlever une partie des déchets », raconte Maurice, le propriétaire des lieux, dans les colonnes du Parisien.
« Lorsque je suis venue la première fois, j’ai cru que j’allais tomber dans les pommes, c’est indescriptible. Je n’en ai pas dormi de la nuit », ajoute son épouse Andrée.
Lorsqu’elle et son mari achètent cet appartement en 2006, il est déjà occupé par ce locataire réputé sans histoires.
« Il a toujours payé ses loyers. Nous n’avons jamais eu de problème avec lui. Il a perdu son travail l’année dernière. On pense que tout est parti de là. Il a commencé à sombrer », explique Maurice.
« On ne peut pas laisser ça comme ça, avec cette puanteur »
Si une partie des déchets a été évacuée après que le locataire a été transporté à l’hôpital par les pompiers et que sa famille est venue récupérer ses affaires personnelles, le reste des détritus attend toujours dans l’appartement.
« On voulait rappeler la société de nettoyage pour tout enlever. Son frère et sa sœur ont tout mis dans des sacs-poubelle, mais nous n’avons pas le droit de les jeter sans l’accord du locataire qui est toujours hospitalisé. On ne peut pas laisser ça comme ça, avec cette puanteur », souligne Maurice.
Quant aux voisins du locataire de l’appartement, ils étaient loin de se douter de l’état dans lequel se trouvait le logement malgré les nuisances olfactives et les asticots qui s’invitaient parfois chez eux.
« On a tout nettoyé. Des fois, il y a des mauvaises odeurs qui sortent de la VMC, mais on n’avait pas imaginé que cela venait d’un autre appartement », confie un couple de voisins.
« Il faut trouver une solution rapidement. On nous parle d’une éventuelle mise sous tutelle, mais cela va prendre des mois. On ne peut pas attendre », ajoutent-ils.
« On n’aurait jamais pu imaginer qu’il était atteint de ce syndrome »
Avant qu’il ne soit hospitalisé, le locataire de l’appartement n’avait jamais éveillé les soupçons de ses proches ou des propriétaires. Inconnu des services de la mairie, il se faisait particulièrement discret. Pourtant, ce Savinien de 46 ans pourrait être atteint du syndrome de Diogène, un trouble du comportement qui amène les personnes concernées à accumuler toutes sortes d’objets et de détritus dans leur logement jusqu’à ce que celui-ci devienne insalubre.
Un syndrome auquel l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ADIL) de l’Essonne est régulièrement confrontée.
« Nous rencontrons souvent ce cas, mais ce n’est pas propre à l’Essonne. Dans une telle situation, il faut contacter le service hygiène et prévention des risques de la mairie ou de l’agglomération. Les pompiers, témoins de la scène, sont aussi tenus de faire un signalement auprès de l’Agence régionale de santé (ARS). En attendant, rien ne peut être fait sans l’autorisation du locataire, il est chez lui. Ce n’est pas parce qu’il est hospitalisé qu’on peut faire ce que l’on veut », indiquent les responsables de l’agence du département.
« Les rares fois où l’on devait se rencontrer, il nous proposait toujours un rendez-vous en dehors de son domicile. Sa famille nous a raconté qu’il faisait la même chose. La dernière fois qu’on l’a vu, c’était au mois de juin. Il était très propre sur lui, on n’aurait jamais pu imaginer qu’il était atteint de ce syndrome », observe Maurice.
Soucieux de régler le problème, les services de la mairie de Savigny-sur-Orge réfléchissent à une solution.
« Notre Centre communal d’action sociale (CCAS) s’est déjà rapproché de l’assistance sociale de l’hôpital. Ils vont coordonner leurs travaux pour lui venir en aide. Quant à l’appartement, nous allons voir si nous pouvons faire accélérer les choses dans le respect des droits du locataire », conclut un proche du maire.
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