Ce professionnel de la route a été surpris d’être verbalisé après un geste bienveillant envers une personne handicapée.
Dans l’après-midi du jeudi 30 mai, un chauffeur de taxi transporte une cliente non-voyante jusqu’à la place de L’Orme à Martin, à Évry-Courcouronnes. C’est jour de marché et le conducteur ne parvient pas à trouver une place de stationnement libre. Il décide de se garer en double file, actionne ses feux de détresse et sort de son taxi pour aider sa passagère handicapée à récupérer un colis.
Un geste de courtoisie qui pourrait toutefois lui coûter cher : de retour à son véhicule, il tombe en effet nez à nez avec des policiers municipaux en train de dresser une contravention. Le chauffeur s’efforce alors d’expliquer la situation aux agents afin d’éviter une amende de 35 euros, peine perdue. « Ils n’ont rien voulu savoir », a-t-il expliqué aux journalistes du Parisien.
« Ça m’arrive très souvent de transporter des personnes handicapées et de les aider. Encore plus durant la grève qui a touché la Tice [le réseau de bus du centre de l’Essonne, ndlr]. Si, à chaque fois, pour une course de 15 ou 20 euros, je prends une amende de 35 euros, je ne transporterai plus de personnes handicapées », regrette le chauffeur.
« Il y a une certaine tolérance »
Si aucun cadre légal n’autorise les taxis à stationner en double file, Didier Hogrel – président de la Fédération nationale du taxi (FNDT) – assure qu’il existe néanmoins une « certaine tolérance ».
« C’est interdit, mais comme nous sommes des taxis communaux, en général, nous connaissons les policiers municipaux et il y a une certaine tolérance. En 32 ans de carrière, je n’ai jamais eu de soucis », a confié M. Hogrel dans les colonnes du quotidien francilien.
Des propos confirmés par un agent de la police municipale d’Évry-Courcouronnes : « Nous avons généralement une certaine tolérance à l’égard de ces professionnels. Lorsqu’il a été verbalisé, il n’était pas au volant et le temps qu’il revienne, le PV était déjà dressé. »
« Les jours de marché, la circulation est tellement difficile dans ce secteur que les agents ont la consigne de verbaliser tous les véhicules qui ne sont pas correctement garés. Sinon, ce serait l’anarchie. Des gens se garent en double file en se disant qu’ils en ont pour trois minutes… L’agent verbalisateur ne savait pas que ce chauffeur de taxi était sorti pour aider une personne handicapée », ajoute le policier.
« On essaye toujours d’accompagner les clients »
Si le chauffeur de taxi verbalisé a d’ores et déjà prévu de contester la contravention qu’il a reçue, il pourra bénéficier de l’avis favorable émis par la police municipale d’Évry-Courcouronnes à son endroit.
Après avoir reçu le professionnel de la route le mardi 4 juin au matin, les policiers municipaux ont en effet été convaincus par ses explications. « Il nous a apporté les preuves de sa bonne foi », souligne un des agents cité par Le Parisien. Un atout qui pourrait peser lourd auprès de l’officier du ministère public chargé d’examiner le litige.
« On essaye toujours d’accompagner les clients sans trop pénaliser la circulation. Et on doit respecter les dessertes de transports en commun et les passages piétons », conclut le président de la FNDT.
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