Des centaines de policiers ont été déployés mardi 6 décembre dans des quartiers pauvres du Honduras pour « s’attaquer de front au crime organisé », selon le chef de la police nationale, au premier jour de l’entrée en vigueur de l’état d’exception.
Face à la pression de ses concitoyens, la présidente du Honduras Xiomara Castro avait décrété l’état d’exception, jeudi dernier, afin, selon elle, de renforcer la stratégie du gouvernement visant à « récupérer immédiatement les territoires de non-droit ».
En vertu de ce décret, certaines garanties constitutionnelles sont suspendues pendant 30 jours, à compter de mardi 6 décembre, permettant à la police de procéder à des arrestations sans mandat dans 89 quartiers de Tegucigalpa, la capitale, et 73 districts de San Pedro Sula, la capitale industrielle.
20.000 policiers mobilisés
Quelque 20.000 policiers se relaieront par rotations dans le cadre de cette opération, dont des effectifs de la police militaire de l’ordre public (PMOP), a annoncé le directeur de la police, Gustavo Sanchez.
Lors d’une cérémonie organisée sur un terrain de football poussiéreux du sud de la capitale, M. Sanchez a ordonné que les premiers 600 officiers et agents commencent à se déployer dans les quartiers pauvres de la ville contrôlés par les gangs.
« Nous nous attaquons de front au crime organisé », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Cette opération « a pour but de faire face aux structures criminelles appelées Pandilla 18 et MS-13 », en référence aux deux plus grands gangs du Honduras, ainsi qu’à d’autres « structures de crime organisé dédiées au trafic de drogue », a-t-il ajouté.
La présidente Xiomara Castro sous pression
En annonçant « l’état d’exception » dans le cadre d’une « urgence nationale », la présidente du Honduras Xiomara Castro avait souligné jeudi que l’offensive visait surtout à lutter contre les auteurs d’extorsions, « l’une des principales causes de la migration et de la fermeture des petites et moyennes entreprises ».
Elle était sous pression alors que beaucoup de citoyens lui demandent de suivre l’exemple du Salvador, pays voisin du Honduras où le gouvernement de Nayib Bukele a imposé un état d’urgence, permettant à la police de procéder à des arrestations sans mandats pour lutter contre les gangs.
L’état d’exception « est une bonne chose en raison de l’insécurité. J’ai été agressée, ils m’ont mis un pistolet sur la tempe et ont pris mon téléphone portable. Je l’ai dit à la police et ils n’ont rien fait », a déclaré à l’AFP Victoria Ruiz, 35 ans, vendeuse du quartier de La Alemán.
Avec 40 meurtres pour 100.000 habitants, le taux de criminalité au Honduras est quatre fois supérieur à la moyenne mondiale, un ratio largement imputé aux gangs et aux trafiquants de drogue.
Le Honduras est au cœur du « triangle de la mort », une zone de l’Amérique centrale minée par la violence, la pauvreté et la corruption. Les bandes criminelles, appelées « maras », y font régner la terreur, ainsi qu’au Salvador et au Guatemala.
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