Les compagnies de transport routier et les experts ont exprimé leurs inquiétudes après le mouvement de « réforme de la police » suite au décès de George Floyd pendant sa garde à vue le 25 mai dernier.
Dans un récent sondage réalisé par CDLLife – la plus grande communauté de camionneurs – 77 % des camionneurs ont déclaré qu’ils refuseraient de faire des livraisons dans les villes qui ont décidé de réduire le financement de leur police.
De nombreux camionneurs craignent pour leur sécurité et pour ce qui pourrait arriver s’il n’y avait pas de police dans les villes. Les camionneurs ont été en première ligne ces derniers mois, tant lors de la pandémie du virus du PCC* (Parti communiste chinois) que lors des protestations contre les brutalités policières.
Vendredi, le conseil municipal de Minneapolis a adopté à l’unanimité une résolution à l’épreuve du veto pour poursuivre le remplacement de son service de police par un « système de sécurité publique dirigé par la communauté ».
Dans d’autres régions du pays, les maires de Los Angeles, Eric Garcetti, et de New York, Bill de Blasio, ont déclaré qu’ils avaient l’intention de réorienter les centaines de millions de dollars prévus pour les services de police locaux vers des programmes sociaux et communautaires.
Les acteurs du secteur du transport routier ont suivi l’évolution de la situation pour voir jusqu’où ces politiques pourraient aller, a indiqué le Réseau des transports nationaux (TNN).
L’expert en transport routier Dan Doran a déclaré que « les camionneurs et les entreprises de transport routier seront prompts à refuser de desservir ces zones en cas de problème ».
« Les camionneurs étaient déjà nerveux à cause des manifestations avant même qu’ils ne commencent à parler de défrayer la police », a déclaré M. Doran à TNN.
Dan Doran travaille dans le secteur des transports depuis plus de 40 ans et a été président de L’Association des transporteurs routiers (TCA) en 2018. Il a déclaré que les entreprises de certaines régions qui veulent recevoir leur chargement en toute sécurité seront probablement obligées de « renforcer la sécurité ».
« Un bon client pourra faire savoir à un bon transporteur qu’il lui fournira des garanties pour le faire aller aux limites de la ville… une sorte d’escorte », a dit M. Doran. « Je pense que tout transporteur digne de confiance va écouter cette proposition et prendre des mesures pour que le chauffeur se sente davantage en sécurité lorsqu’il se rendra en ville », a-t-il ajouté.
Darren Yancy, consultant en assurance commerciale, a déclaré à TNN que le désengagement de la police pourrait augmenter les risques potentiels de criminalité, tels que les vols et les incendies, et que les compagnies de transport pourraient envisager d’augmenter les coûts d’assurance.
Darren Yancy a ajouté que les dangers possibles pour le chargement et les camionneurs, et l’augmentation des coûts qui en découle, obligeront les entreprises à choisir de livrer ou non dans ces zones.
Les camionneurs expriment leurs préoccupations
La profession de chauffeur de camion a été classée par le Bureau américain des statistiques du travail comme l’un des emplois les plus dangereux aux États-Unis. En 2018, le ministère l’a déclaré comme l’emploi le plus meurtrier. Les registres montrent qu’il y a eu un total de 5 250 accidents du travail mortels dans tout le pays en 2018, soit une augmentation de 2 % par rapport aux 5 147 de l’année précédente.
Les chauffeurs de camions ont exprimé leurs inquiétudes par le biais de messages au récent sondage CDLLife, dont un a écrit « pas de flics, pas de camions ».
« Pourquoi voudrais-je risquer ma vie encore plus que je ne le fais déjà… les flics sont là pour nous protéger et tout le monde est déjà assez mal en point, les conducteurs se font déjà tirer dessus comme ça », a écrit un camionneur inquiet sur la page.
« Enlevez les flics et je pourrais mourir et si j’ai mon enfant ou un membre de ma famille avec moi lorsque je suis en déplacement, ils pourraient mourir. Je ne veux pas risquer ma vie pour ces gens, laissez les rayons se vider dans ces zones déshéritées », a-t-il ajouté.
« Je ne livrerai pas dans une zone où le département de police a été dissous. Ma vie est importante et je le fais pour ma famille. Nous sommes déjà à la merci de ces villes avec ses lois et sa haine à notre égard parce que nous nous sommes garés, avons pris un repas, ou même utilisé des toilettes », a déclaré un autre camionneur.
« Si un incident arrivait et que vous deviez agir de votre propre chef, vous risqueriez d’être poursuivi pour vous être protégé », a écrit un utilisateur.
« Pour ma propre sécurité et celle des marchandises de mes clients, j’ai déjà informé mon coordinateur que je refuserai tout chargement à destination des villes qui ont décidé de se passer de leurs services de police », peut-on lire dans un autre message.
* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.
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