La mère d’une écolière américaine punie par son école pour un dessin Black lives matter (BLM) jugé offensif a déposé plainte contre le district scolaire.
L’affaire est centrée sur un dessin où une enfant blanche a écrit la phrase « Black Lives Matter » (les vies noires comptent), mais a apparemment provoqué une réaction offensante en ajoutant l’expression « any life », (n’importe quelle vie).
Les avocats de l’enfant, connue dans les documents juridiques sous le nom de B.B., ont avancé qu’elle a été punie pour des propos relevant de la liberté d’expression, et ont ajouté que les responsables de l’école ont exercé des représailles à son encontre. Les avocats affirment que la sanction et les représailles violent le Premier amendement de la Constitution des États-Unis sur la liberté d’expression.
L’affaire remonte à 2021, lorsque l’élève, alors en CP, découvre l’expression « Black Lives Matter » lors d’un cours sur Martin Luther King Jr, le leader noir des droits civiques assassiné en 1968, selon le cabinet d’avocats d’intérêt public Pacific Legal Foundation (PLF), qui représente l’enfant et sa mère, Chelsea Boyle.
B.B., qui souffre d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), utilise l’art « comme principal exutoire thérapeutique pour ce trouble », selon la plainte déposée devant le tribunal fédéral de district le 6 novembre 2023.
Pour soutenir son amie et camarade de classe noire, identifiée dans les documents judiciaires comme M.C., B.B. a fait un dessin d’elles deux, ainsi que de deux autres amies, en écrivant « Black Lives Mater [sic] » en haut. Elle a ajouté la phrase « any life » (n’importe quelle vie), a indiqué le PLF.
« L’intention de B.B. était de montrer des enfants de différentes races s’entendant bien », selon la plainte.
C’est la qualification « n’importe quelle vie » qui semble avoir heurté les responsables de l’école.
Les défenseurs du mouvement BLM sont connus pour critiquer toute personne estimant nécessaire d’ajouter « any life » ou « all lives matter » (toutes les vies comptent) à la suite du slogan pro-Noirs.
Par exemple, John A. Powell, professeur de droit et directeur de l’institut Othering & Belonging de l’université de Californie à Berkeley, expliquait en 2020 :
« All lives matter ignore l’histoire et s’oppose aux efforts visant à améliorer la vie des Noirs en particulier, qui luttent depuis 400 ans sous le poids du racisme anti-Noirs pour appartenir à ce pays et pour que leur humanité soit reconnue. »
Selon la PLF, lorsque M.C. a montré le dessin à sa mère, celle-ci s’est inquiétée que sa fille ait été mise à l’écart en raison de sa couleur de peau et a pris contact avec les responsables de l’école.
Le directeur de l’école, Jesus Becerra, a demandé à B.B., de s’excuser auprès de M.C., l’a privée de récréation pendant deux semaines et lui a interdit de dessiner à l’école. L’amie en question n’aurait pas compris pourquoi ces excuses lui ont été présentées, selon le cabinet d’avocats.
L’école n’a pas expliqué à B.B. ce qu’elle avait fait de mal, ni informé ses parents de ce qui s’était passé. Les parents n’ont appris les faits qu’un an plus tard, lorsqu’un autre parent leur en a fait part, a indiqué le PLF.
À la suite des événements survenus à l’école, « B.B. a souffert d’une grave détresse émotionnelle, d’humiliation et d’ostracisme », indique la plainte.
L’avocat du PLF, Caleb Trotter, a déclaré que B.B. avait été initiée au concept de Black lives matter à l’école, où une affiche sur le sujet était mise en évidence.
Mais parce qu’elle était en CP, B.B. n’a pas pleinement compris le concept, qui était abordé à l’école dans le contexte historique du racisme, a-t-il précisé.
« B.B. s’est sentie mal à l’aise pour l’une de ses camarades de classe, de couleur, et a donc fait ce dessin », a expliqué M. Trotter à Epoch Times.
« B.B. essayait de faire en sorte que son amie se sente intégrée – telle était sa motivation principale. »
« S’en est suivi une réaction excessive de l’école face à ce dessin tout à fait innocent », a-t-il déclaré, ajoutant que l’école avait créé la situation en enseignant à des élèves de CP des « sujets controversés pour adultes ».
Les responsables de l’école ont puni B.B. « parce que son comportement ne correspondait pas à leur idéologie raciale », a-t-il ajouté.
Dans cette affaire, le juge David O. Carter du tribunal de district des États-Unis du district central de Californie a rejeté les demandes de droit fédéral des plaignants dans l’affaire connue sous le nom de B.B. v. Capistrano Unified School District (district scolaire unifié de Capistrano).
Le 22 février, le juge Carter a estimé que ni la punition ni les représailles ne violaient le Premier amendement. Il a également estimé que le dessin interférait avec le droit de la camarade de classe de B.B. « d’être laissée tranquille ».
M. Trotter a expliqué que le tribunal de district « a déclaré que les élèves de CP n’ont aucun droit en vertu du Premier amendement à l’école, mais c’est faux ». Cette décision va à l’encontre d’un siècle de jurisprudence de la Cour suprême, a ajouté l’avocat.
Le Capistrano Unified School District s’est refusé à tout commentaire.
« Nous avons pour habitude de ne pas commenter les affaires juridiques en cours », a déclaré à Epoch Times par courriel Ryan Burris, responsable de la communication et de l’engagement public du district.
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