WASHINGTON – Jeudi 27 juin, les membres du parlement Ileana Ros-Lehtinen (Parti républicain, Floride) et Robert Andrews (parti démocrate, New Jersey) ont présenté, à la Commission des relations internationales, la Résolution 281 qui appelle la Chine à cesser immédiatement la pratique des prélèvements d’organes sur ses prisonniers, en particulier les prisonniers de conscience pratiquant le Falun Gong et «les membres d’autres minorités religieuses et ethniques».
La résolution demande:
– que le gouvernement américain condamne les abus concernant les transplantations d’organes en Chine;
– qu’une enquête soit menée par le département d’État sur les pratiques de transplantation d’organes en Chine avec la poursuite des personnes responsables;
– que soit abolie la persécution de 14 ans du Falun Gong;
– que soit délivré un avertissement de voyage pour les citoyens américains qui se rendent en Chine pour des transplantations en les informant que les organes utilisés pour leurs opérations peuvent provenir de prisonniers de conscience;
– que la condamnation du gouvernement américain face aux abus des transplantations d’organes en Chine se traduise par l’interdiction d’entrer sur le sol américain pour les personnes ayant participé à des prélèvements de tissus ou d’organes humains contraires à l’éthique, et par la poursuite des personnes qui pourraient se trouver aux États-Unis.
Dans les prochains jours, on s’attend à ce que la Résolution 281 soit fortement coparrainée. Après une discussion et une éventuelle modification, la résolution sera votée par la Commission des relations internationales, et si elle est approuvée, elle sera envoyée au président de la Chambre des représentants John Boehner qui y programmera son vote.
Le prélèvement d’organes avait été mentionné brièvement dans la Résolution 605, adoptée en 2010, qui appelait la Chine à cesser sa campagne de persécution et de torture contre les pratiquants de Falun Gong. La Résolution 281 va beaucoup plus loin. Avec environ cinq pages de clauses explicatives détaillées, elle établit qu’un abus systématique en matière de transplantation d’organe a lieu en Chine.
La résolution affirme que «des rumeurs persistantes et crédibles de prélèvements d’organes systématiques, cautionnés par l’État, sur des prisonniers de conscience non consentants» sont à l’origine des préoccupations, elle fournit ensuite un résumé des preuves qui relient la majorité des prélèvements d’organes à une campagne déterminée ayant débuté en juillet 1999 visant la persécution et l’«éradication» de la pratique du Falun Gong.
La résolution relève que «le nombre d’opérations de transplantations d’organes en Chine a considérablement augmenté après 1999, ce qui correspond au début de la persécution du Falun Gong».
La résolution explique que les pratiquants ont été envoyés dans des «camps de rééducation par le travail, des centres de détention et des prisons, où la torture et les mauvais traitements sont monnaie courante» et où «la population carcérale est essentiellement constituée de prisonniers de conscience pratiquant le Falun Gong, dont on dit qu’ils reçoivent les plus longues peines et le pire traitement».
La résolution note également que les pratiquants de Falun Gong en détention reçoivent des examens médicaux contrairement aux autres prisonniers, dont le but semble être d’évaluer la santé de leurs organes vitaux, et leur éventuelle candidature pour le prélèvement d’organes.
La résolution fait également référence aux éléments de preuve fournis par les enquêteurs civils qui ont fait des appels téléphoniques vers 17 hôpitaux chinois en 2006. Les médecins ont admis qu’ils utilisaient ou pourraient obtenir des organes vitaux de pratiquants de Falun Gong. Certains mettaient en cause la conspiration des tribunaux et de la police locale pour obtenir les organes.
En mai 2012, la WOIPFG (World Organisation to Investigate the Persecution of Falun Gong), soit l’Organisation Mondiale pour Enquêter sur la persécution du Falun Gong, a sorti des transcriptions et des enregistrements audio de conversations entre les enquêteurs infiltrés et des hauts fonctionnaires du Parti communiste chinois qui sont aussi cités par la résolution. Ce document concernant les conversations que plusieurs fonctionnaires, «indiquaient que les autorités centrales étaient au courant ou impliquées dans le prélèvement d’organes sur des prisonniers du Falun Gong», précise la résolution.
La résolution fait référence aux conclusions de l’enquêteur Ethan Gutmann, qui a estimé à 65.000 le nombre de pratiquants de Falun Gong qui ont potentiellement été tués pour leurs organes dans les années 2000-2008.
La résolution note que l’ancien vice-ministre chinois de la Santé a admis que 90% des transplantations d’organes proviennent de prisonniers exécutés. «Le fait de se procurer des organes sur des prisonniers est une violation des principes éthiques de la médecine», affirme la résolution.
Les hôpitaux chinois annoncent des temps d’attente de 2 à 4 semaines pour une transplantation du rein ou du foie; les transplantations cardiaques sont programmées avec 3 semaines de préavis, déclare la résolution. Les «temps d’attente courts s’expliquent mieux par l’existence d’un grand nombre de donneurs vivants dont les organes peuvent être récoltés à la demande», souligne la résolution.
La résolution donne un bref résumé de la déposition faite par le médecin chinois Wang Guoqi en juin 2001, devant le sous-comité des relations internationales des organisations internationales et des droits de l’homme de la Chambre des représentants. Wang a déclaré que «les hôpitaux en Chine ont travaillé de pair avec les agences de sécurité de l’État pour extraire les organes des prisonniers exécutés sans le consentement écrit des donneurs d’organes, et que ces greffes ont été une source lucrative de revenus».
Version en anglais: US House Resolution Calls For Ending Organ Pillaging in China
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