Face à une économie chinoise qui continue de se dégrader, le Parti communiste chinois (PCC) cherche à imposer sa propre version de la réalité.
Selon certaines informations, le leader communiste aurait été réprimandé par des anciens du Parti, ceux-ci lui ayant reproché le piètre état de l’économie et la mauvaise presse dont la Chine fait l’objet dans le monde. D’aucun pensent même que la position de M. Xi au sein du Parti pourrait être compromise.
C’est peut-être vrai dans les deux cas. Quoi qu’il en soit, le dirigeant de la Chine communiste est conscient qu’aucun niveau de propagande d’État ne suffira à masquer le fossé énorme qui se creuse entre le citoyen lambda et les membres richissimes du Parti. Ne pas publier les derniers chiffres du chômage des jeunes ne va pas faire disparaître la terrible réalité que vivent des dizaines de millions de personnes.
Au contraire, cela ne fait que déclencher le mépris du peuple à l’égard du Parti. La Chine connaît actuellement ses pires conditions économiques depuis des décennies, et cela ne semble pas prêt de s’arrêter.
Garder le pouvoir : voilà la priorité du Parti, et non pas la croissance économique du pays
M. Xi est conscient que les récentes réformes, qui transfèrent encore plus de richesses et de pouvoir vers le PCC, n’auront aucun effet sur la réduction des disparités économiques. En réalité, la priorité du Parti est, et a toujours été, de conserver le pouvoir sous toutes ses formes, de l’étendre et de contrôler tous les aspects de la vie des Chinois. Par exemple, les dirigeants du Parti se servent des investissements étrangers et de la libre entreprise en Chine pour accroître leur propre pouvoir, et la population n’en bénéficie pas.
C’est une différence de taille que l’Occident n’a jamais comprise.
C’est également la raison pour laquelle l’époque est révolue où une classe moyenne en plein essor, des experts de la technologie et des magiciens de la finance se permettaient de critiquer le Parti et ses dirigeants. M. Xi sait qu’il est risqué de laisser un trop grand nombre de personnes jouir d’une certaine autonomie économique. C’est une menace pour son autorité et pour le régime unipartite et centralisé de la Chine. Ainsi, la richesse et le pouvoir doivent être transférés des citoyens vers l’État et, en fin de compte, vers le Parti.
De même, l’époque où la légitimité du parti reposait sur la croissance économique est révolue.
Et comment le sait-on ?
Parce que le message central de Xi Jinping est désormais axé sur la soi-disant « prospérité commune » et non sur l’entreprise privée.
Des mensonges indispensables mais inefficaces
Néanmoins, le PCC considère qu’il est nécessaire de raconter des bobards aux gens dès que l’on parle d’économie, quitte à en devenir schizophrène. D’une part, la propagande du PCC tente de convaincre les gens que leur situation financière et économique personnelle n’est pas aussi mauvaise qu’ils veulent bien le croire. Mais d’autre part, il accuse les nations occidentales d’être responsables de la détérioration des conditions économiques en Chine.
Le Parti se lance donc dans des efforts massifs de propagande et de fidélisation à tous les niveaux de la société chinoise, y compris au sein du Parti lui-même, et cherche à raviver voire à forcer la croyance et la loyauté envers le Parti et son leader, car l’un comme l’autre ont du plomb dans l’aile.
Une crise de confiance au sein du Parti et auprès de la population
Les signes de l’effondrement de l’économie du PCC ne sont pas difficiles à voir. D’ailleurs, on ne voit que ça. Le chômage endémique mentionné plus haut n’en est qu’un exemple. Il y a notamment l’effondrement du développement immobilier, marqué par la faillite d’Evergrande, qui, en raison de sa taille, constitue un signal d’alarme retentissant.
L’activité manufacturière est elle aussi en chute libre, la faute à la politique « zéro Covid » du Parti en 2020. Non seulement cette politique a entraîné une perte de travail et de revenus pour des dizaines de millions de travailleurs dans les secteurs manufacturiers et les centres régionaux les plus dynamiques de Chine, mais cela a également entraîné une baisse de l’emploi dans le secteur manufacturier. Et malheureusement pour le pays, le secteur manufacturier et les niveaux d’emploi ne se sont jamais vraiment rétablis.
Autre source d’inquiétude à Pékin : la chute de la confiance et des dépenses des consommateurs, qui vont de pair. La demande des consommateurs est en effet bien inférieure à ce qu’elle devrait être pour stimuler la croissance dont M. Xi a tant besoin. Les magasins, les centres commerciaux et les autres zones commerciales bien connues, autrefois bondés, sont aujourd’hui vides par rapport à ce qu’ils étaient il y a seulement quelques années. Nombre d’entre eux mettent carrément la clé sous la porte. L’avenir est prévisible et il n’incite personne à l’optimisme.
Presque pire, la communauté chinoise sur internet, connue sous le nom de « net-citoyens », critique ouvertement le PCC et M. Xi, qu’ils rendent responsables de la détérioration du pays. Et récemment, les ouvriers de plusieurs industries manifestent pour enfin toucher les mois d’arriérés de salaires qu’on leur doit. Ainsi, les net-citoyens ont compris que de nombreux échecs économiques sont imputables au PCC, que celui-ci l’admette ou non.
En conséquence, le taux de manifestations au cours du premier semestre 2023 aurait presque doublé par rapport au total des protestations de toute l’année 2022.
La « religion du communisme » : Le refuge de Xi Jinping
Comme le PCC ne peut plus justifier sa domination sur le pays en invoquant la prospérité, la croissance et le développement économiques, à l’instar du président Mao Zedong dans les années 1960, il reste à Xi Jinping de recourir au culte pseudo-religieux de la personnalité et ainsi espérer consolider ses appuis et justifier son règne. Ses « pensées », comme celles de Mao à l’époque, ont été érigées en nouvelle religion d’État du pays.
L’urgence ne se faisait pas sentir lorsque l’économie était en plein essor ou que le PCC était dirigé par un comité. Mais lorsqu’un seul homme dirige tout, l’insécurité personnelle et la paranoïa politique deviennent ses plus proches compagnons.
En conséquence, la rhétorique de M. Xi lui-même a radicalement changé. Il parle désormais de la nécessité pour les gens de se préparer au « sacrifice », repoussant bien loin la croissance économique que la population espère. M. Xi sait en réalité que le « miracle chinois » est révolu.
Le fantôme de Mao revient en force
Lorsque le PCC a échoué magistralement à la tête du pays, dans les années 60, Mao Zedong a lancé la révolution culturelle, qui allait lui permettre de se maintenir au pouvoir en montant les gens les uns contre les autres, purger le Parti de ceux qui ne pensaient pas comme lui et rejeter la responsabilité de son échec sur les idées des autres.
M. Xi vise le même objectif, mais avec quelques améliorations. Sa tyrannie a le soutien de la technologie, et le Parti a les moyens d’exercer une domination totale, numérique et physique, sur le peuple.
Mais contrairement à Mao, l’appel au « sacrifice » n’est pas un appel à ce que les Chinois se battent les uns contre les autres. Il s’agit très probablement de les préparer une action militaire en dehors de Chine.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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