Êtes-vous complotiste? Si vous êtes une personne posée qui s’intéresse aux affaires publiques, selon les médias, vous êtes complotiste. Et vous allez être dénigré et mis à l’écart.
Depuis plus d’un demi-siècle, en tout cas depuis l’assassinat de Kennedy, quiconque perçoit qu’il existe d’étranges coincidences dans la vie publique, ou que l’on ne nous dit pas tout, et tente d’expliquer qu’il doit y avoir des dissimulations ou autres agissements malveillants est dénoncé comme un « théoricien du complot », comme quelqu’un qui est manifestement dans l’erreur ou juste probablement fou.
Le problème c’est qu’il est très difficile de donner un sens à la vie publique aujourd’hui sans y injecter un certain degré de spéculation et de débuts de preuves. C’est parce qu’une grande partie de la vérité des choses est cachée derrière des murs de sécurité.
Quiconque estime que le public n’a jamais été berné par des personnes très puissantes est totalement naïf ou ne prête pas attention à ce qui se passe. Le nombre d’institutions et d’individus autrefois dignes de confiance qui nous ont trahis dépasse l’entendement. Et cela vaut pour un large éventail de questions, de la guerre à l’économie en passant par la santé publique, le monde universitaire et la médecine en général.
Dans le cas du Covid – je ne parle pas du virus, mais de la réponse de l’ensemble de la société – le pouvoir réglementaire a été transféré de la santé publique à la communauté du renseignement avec la déclaration de l’état d’urgence. Ce n’est pas de la spéculation. Tous les documents sont à notre disposition. Ils ont été déclarés confidentiels au moment de leur publication.
C’est un changement remarquable qui s’est opéré : la démocratie représentative a été remplacée par des bureaucraties administratives. Ce sont ces personnes qui ont fermé vos églises et vos écoles. Ils l’ont fait sans vote ni sondage. Ils ont en quelque sorte obtenu le pouvoir de controurner toutes les institutions de consentement.
La plus grande et la plus importante attaque contre la liberté, de mémoire d’homme, a été plongée dans le secret. Aujourd’hui encore, les gens ont peur de parler. On entend des choses, mais généralement de seconde main. Les sources proches de l’opération gardent tout sous silence parce qu’elles se sont engagées à le faire. Elles vivent encore aujourd’hui avec ce fardeau.
Oui, il y a tant de secrets. Il y a encore tant de questions. Et les gens ne peuvent que spéculer. Y a-t-il eu un grand complot ou des milliers et des millions de petits complots ? Tout cela était-il intentionnellement nuisible (c’est ce que beaucoup pensent), ou est-ce que cela s’est passé comme avec une planche Ouija, quand personne en particulier ne bouge la planchette et laisse le collectif s’exprimer ?
Considérons le mot « conspiration » lui-même. Il vient du latin et signifie « respirer ». Il signifie donc « respirer ensemble ». D’autres mots basés sur la même racine sont « inspirer » (prendre son souffle, comme s’il venait de Dieu), « aspirer » (respirer avec espoir) et « expirer » (arrêter de respirer).
Conspirer ne signifie pas nécessairement comploter. Ou planifier. Ou organiser des actions. Il n’est même pas nécessaire d’avoir de mauvaises intentions. Cela signifie simplement que les personnes concernées par l’action savent ce qu’elles sont censées faire, comme dans le cas de la respiration. Elles connaissent leurs intérêts et peuvent anticiper les actions des autres sans avoir à poser de questions ou attendre que les autres leur disent quoi faire. Elles évaluent leurs propres actions afin de les coordonner avec celles des autres.
En ce sens, il n’est pas nécessaire qu’il y ait un complot pour qu’il y ait une conspiration. Il y a des choses dont on est sûr. Si ce soir je participe à un cocktail très chic dans un country club exclusif d’une ville huppée, je sais pertinemment que le meilleur moyen de scandaliser les invités sera d’exprimer mon mépris pour le Mois de la Fierté (Gay Pride).
Ce faisant, les gens m’éviteraient pendant toute la durée de la soirée et je ne serais plus jamais réinvité. Mais le sujet n’a même pas besoin d’être abordé. Je peux raisonnablement supposer – sans connaître d’autres faits – que les personnes présentes à cet événement sont toutes tacitement en phase avec le Mois de la Fierté. C’est une évidence. S’agit-il d’une conspiration ? Au sens propre, oui.
Une théorie du complot consiste simplement à spéculer sur les raisons d’une telle coordination. La théorie n’a pas besoin d’indiquer un plan, mais plutôt de décrire la coordination d’intérêts en vue d’atteindre un objectif. Cela n’a rien de déshonorant. C’est simplement une question d’intelligence. Cela indique que vous avez les yeux grands ouverts et que vous souhaitez obtenir des réponses. Vous essayez simplement de comprendre comment les gens en viennent à respirer ensemble, et à agir visiblement avec une unité d’intention.
Pendant des années, j’ai dirigé une chorale d’un genre particulier. Nous chantions entièrement sans accompagnement et à partir d’un répertoire du XVIe siècle dans lequel la pulsation est implicite la plupart du temps. Cela signifie que le comptage et la compréhension du tempo dépendaient entièrement d’un sens interne de la synchronisation. Ce sens doit être partagé par l’ensemble du groupe. Il est transmis en partie par le chef d’orchestre, mais seulement comme un guide et non comme le rythme lui-même.
L’intériorisation du tempo est bien plus difficile à réaliser que les notes elles-mêmes. Si vous n’arrivez pas à suivre le rythme, la musique ne se produit tout simplement pas. Ce rythme doit venir de l’intérieur.
J’ai appris avec le temps que lorsque je travaillais avec un nouveau chœur n’ayant jamais chanté ce type de répertoire, il était préférable de commencer par des exercices de tempo. Je prenais au moins 30 minutes pour aider les participants à comprendre le tempo sans aucun son. Il faut l’intégrer dans le cœur et l’esprit. C’est la seule façon de comprendre les entrées et les sorties, section par section. Si nous ne réussissons pas cette partie, la musique ne se mettra jamais en place.
Une fois qu’elle se met en place, le chef d’orchestre peut devenir superflu. Idéalement, lorsque je terminais le stage, qui durait généralement une journée, tout le monde pouvait chanter plusieurs grands morceaux sans aucun chef d’orchestre. Il me suffisait de lancer et d’arrêter la musique. Dans les chœurs professionnels spécialisés dans cette musique, ils n’ont même pas besoin de cela. Ils se dirigent eux-mêmes avec des regards. C’est tout ce dont ils ont besoin. (Si vous êtes curieux de savoir comment cela fonctionne, voici un bel exemple).
Parmi les exemples tirés des années Covid, citons une conférence de presse de Trump à laquelle participait le Dr Anthony Fauci, qui se tenait debout derrière lui. On peut voir Trump sur la photo en train de dire quelque chose de particulièrement étrange, et Fauci qui s’efforce de ne pas rire. Fauci est un homme assez discipliné. Pourquoi a-t-il fait cela ? En réalité, il s’agissait d’un signal adressé à ses amis des médias, de l’industrie pharmaceutique et de l’industrie de la santé. Il s’agissait de leur montrer qu’il n’était pas vraiment du côté Trump. Il leur faisait comprendre qu’ils pouvaient compter sur lui pour ne pas mettre en place une politique qui irait dans le sens de Trump.
De même, les CDC et la Food and Drug Administration n’ont pas eu besoin de se réunir avec Pfizer et Moderna pour élaborer un plan. Ils connaissaient tous les intérêts des uns et des autres et pouvaient anticiper leurs actions. Ils font partie de la même tribu, une tribu fondée sur l’expérience et la confiance. Il en va de même pour les médias et la technologie. Ils se sont rejoints sur la base d’un intérêt mutuel et d’un rang de classe. Les signaux et les instructions n’ont pas besoin d’être écrits ou négociés. Ils sont dans l’air que nous respirons tous et peuvent être perçus par les signes les plus anodins, tout autour de nous.
En ce sens, ils « respirent ensemble » comme une chorale professionnelle de haut niveau. Aucun percussionniste n’est nécessaire car le rythme est déjà connu et compris par tous les chanteurs.
De même, nous avons constaté une coordination remarquable entre la planification du gouvernement central et celle des collectivités locales. Les départements de santé publique sont tous sur les mêmes chaînes de courrier électronique et assistent aux mêmes conventions annuelles. Ils savent ce que pensent les uns et les autres. Ils attendaient tous la grande pandémie. Ils avaient tout préparé à maintes reprises par le passé, depuis au moins une décennie et demie. La seule question était de savoir quand commencer l’exercice en temps réel – quand le morceau de musique devait commencer.
Aujourd’hui, des ressources considérables sont déployées pour documenter tout ce qui s’est passé en coulisses. On se penche sur les courriels, les textes, les documents classifiés et bien d’autres choses encore. On découvre des vérités remarquables. Et pourtant, en fin de compte, la véritable conspiration n’est pas quelque chose que l’on pourra jamais documenter complètement. Elle se produit comme par pilotage automatique ou par magie, dans le prolongement d’une culture, d’une sociologie et d’un intérêt communs. L’élite au pouvoir sait ce qu’il faut croire, et même ce qu’il faut faire, sans avoir besoin d’un complot ou d’une direction extérieure.
C’est ainsi que fonctionnent les conspirations vraiment efficaces.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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