SANTÉ & BIEN-ÊTRE

Êtes-vous porteur de sang rare ? Environ 1 million de personnes concernées en France

novembre 14, 2021 6:25, Last Updated: novembre 16, 2021 8:10
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Tout le monde connaît les groupes sanguins A, B, O positif ou négatif, mais il en existe beaucoup d’autres, dont certains très rares, ce qui pose des questions de compatibilité : une diversité liée à l’évolution de l’humain et ses migrations à travers les siècles.

En France, pour des raisons génétiques, ces groupes rares sont surtout présents chez des personnes aux racines africaines (Afrique, mais aussi Antilles ou océan Indien), souligne l’Établissement français du sang (EFS).

Il lance lundi sa première campagne sur le sujet, la « semaine de sensibilisation aux sangs rares » jusqu’au 21 novembre.

La classification traditionnelle (ABO avec rhésus positif ou négatif) comprend 8 groupes, qui correspondent à 98% des besoins en transfusions : A+, A-, B+, B-, AB+, AB-, O+, O-.

250 groupes sanguins rares

Mais cette classification ne suffit pas à refléter la diversité réelle des groupes sanguins. On en recense en fait 380, dont 250 considérés comme rares, répertoriés selon d’autres modes de classement.

On peut donc être porteur d’un sang rare même en étant rangé dans une des huit catégories classiques, et le découvrir nécessite des analyses approfondies portant sur des caractéristiques génétiques fines.

Certains groupes sont extrêmement rares. C’est le cas de ceux appelés Bombay (une personne sur 1 million en Europe) ou Rhésus nul (une cinquantaine d’individus dans le monde).

Les groupes rares « se définissent par deux éléments : leur fréquence, inférieure à 0,4% dans la population générale, et le fait qu’il n’existe pas d’alternative pour la transfusion », explique le professeur Jacques Chiaroni de l’EFS.

Près d’un million de porteurs d’un groupe rare

On estime à 700.000 à 1 million le nombre de porteurs d’un groupe rare en France et 10% seulement le savent.

En cas de transfusion, ces personnes doivent recevoir un sang le plus proche possible du leur. Car quel que soit notre groupe, un sang incompatible « rend a minima la transfusion inefficace, voire au pire peut tuer », rappelle le Pr Chiaroni.

La spécificité d’un groupe sanguin pour une région géographique donnée est le fruit d’une adaptation de l’humain à son environnement, qui a façonné ses caractéristiques génétiques au fil des siècles.

« La diversité génétique est plus importante en Afrique, où la population est plus ancienne puisque c’est là que l’Homme est apparu », souligne Jacques Chiaroni.

La dissémination planétaire de ces groupes sanguins est liée aux migrations et toutes les populations sont concernées. Le scientifique cite ainsi un groupe présent en Eurasie dont « la répartition colle avec l’expansion mongole au XIIIe siècle ».

Faute de stock, il peut être nécessaire d’importer du sang rare. C’est ce qui s’est passé récemment pour un enfant qui devait subir une greffe de moelle en France et pour lequel l’EFS a fait venir du sang des États-Unis.

Le sang rare, source de complications dans certaines maladies

On peut repérer un porteur de sang rare par hasard, lors d’un bilan avant transfusion ou d’une campagne de dépistage. Sa fratrie est alors approchée, car elle a des chances d’avoir le même groupe sanguin.

Les besoins sont particulièrement vifs pour la drépanocytose, maladie du sang qui touche surtout les gens d’origine africaine et nécessite des transfusions périodiques.

Antillaise de 31 ans, Laëtitia Defoi en est atteinte et a un groupe sanguin rare, bien qu’elle soit classée B+. « Il y a deux ans, mon corps a rejeté du sang B+ qui ne correspondait pas exactement à mon groupe », raconte-t-elle.

« La drépanocytose cause des complications osseuses, avec des opérations et des transfusions supplémentaires. Si je marche, c’est en partie grâce aux transfusions », ajoute la jeune femme, dont l’association Drepacare, accompagne les malades.

 


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