Au moins 239 personnes ont été tuées dans les manifestations et heurts communautaires qui ont secoué la semaine dernière l’Éthiopie, après le meurtre d’un populaire chanteur appartenant à l’ethnie majoritaire oromo, selon un décompte basé sur des chiffres fournis par la police.
« En raison des troubles qui ont agité la région, neuf policiers, cinq membres de milices et 215 civils ont perdu la vie », a annoncé mercredi sur la télévision d’État le chef adjoint de la police de la région Oromia, Mustafa Kedir.
Une centaine de manifestants de l’ethnie oromo, majoritaire en #Éthiopie, se sont réunis aujourd’hui place de la République pour demander la libération de journalistes et opposants politiques. #oromos #manifestation #Paris pic.twitter.com/jXiAL14SRL
— Tiffany Fillon (@Tiffany_Fillon) July 6, 2020
La police d’Addis Abeba avait auparavant indiqué que 10 personnes, dont deux policiers, avaient trouvé la mort dans la capitale.
Meurtre du très populaire chanteur Hachalu Hundessa
Addis Abeba et la région Oromia qui l’enserre ont été la semaine dernière le théâtre de la pire flambée de violences depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Abiy Ahmed en 2018, lui-même issu de l’ethnie oromo.
Ces violences ont été déclenchées par le meurtre du très populaire chanteur Hachalu Hundessa, porte-drapeau des Oromo, abattu de plusieurs balles par des inconnus dans la soirée du 29 juin à Addis Abeba.
?? – Les manifestations provoquée en Éthiopie par le meurtre du chanteur et militant éthiopien Hachalu Hundessa, tué par balle à Addis-Abeba, ont dégénéré en heurts qui ont fait au moins 166 morts, selon la police.
Via @AFP pic.twitter.com/4Gp5ckfyTi— ⓃⒺⓌⓈ—ⓂⒺⓃⒶ·۰•● (@News_Mena_) July 5, 2020
Parmi les 239 morts, certains ont été tués dans la répression des manifestations par les forces de sécurité et d’autres dans des affrontements entre membres de diverses communautés, selon les autorités.
M. Mustafa a également indiqué que certains biens appartenant au gouvernement et des propriétés privées avaient subi « d’importants dommages et pillages ».
#Oromo La mort violente du chanteur Hachalu Hundessa a entraîné une vague de violences en Ethiopie. Issu de la communauté Oromo, longtemps marginalisée, cet artiste militant chantait notamment la répression politique, son meurtre est vécu comme une injustice pic.twitter.com/qjuULdmLgE
— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) July 1, 2020
« Pour contrôler cette agitation, plus de 3.500 suspects ont été arrêtés. Il s’agissait d’éléments opposés à la paix qui ont mené des attaques en utilisant la mort de l’artiste comme prétexte pour démanteler par la force le système constitutionnel », a-t-il déclaré.
De fortes tensions agitent l’#Ethiopie ?? après le meurtre du célèbre chanteur #HachaluHundessa, de l’ethnie majoritaire #Oromo, tué par balle lundi pic.twitter.com/slg8kc2D3X
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) July 1, 2020
Violences ethniques grandissantes
Ces violences mettent en lumière les tensions ethniques grandissantes en Ethiopie et soulignent la fragilité de la transition démocratique mise en œuvre par M. Abiy, prix Nobel de la Paix 2019.
Depuis 2018, il s’est efforcé de réformer un système jusque-là très autoritaire. Mais ce faisant, il a ouvert la porte aux violences inter-communautaires qui mettent à l’épreuve le système éthiopien de fédéralisme ethnique.
Bien qu’apprécié d’Éthiopiens d’origines diverses, Hachalu a surtout été le porte-voix des Oromo, qui avaient dénoncé leur marginalisation économique et politique lors des manifestations antigouvernementales ayant débouché sur l’arrivée au pouvoir de M. Abiy.
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