Selon une enquête, publiée par la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), en partenariat avec le Cevipof et l’institut OpinionWay, la société française serait en train de pencher à droite.
L’enquête conduite par la Fondapol et intitulée Mutations politiques et majorité de gouvernement dans une France à droite, a été publiée ce lundi 29 août par nos confrères du Figaro. Elle met en lumière l’évolution du Rassemblement National dans l’opinion, en raison d’un glissement de la société vers le camp de la droite. Elle montre aussi que le vote « protestataire » est devenu majoritaire, ainsi que l’ont révélé les dernières élections présidentielles et législatives.
Augmentation du vote « protestataire » des Français
Cette étude, réalisée sur un échantillon de 3000 personnes entre avril et juin 2022, révèle une augmentation de l’abstention et du vote blanc, mais montre aussi la progression du vote des Français en faveur de candidats considérés comme « protestataires », à savoir Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour. À eux trois, le 10 avril dernier, ils ont remporté 52,17% des suffrages exprimés. Si l’on compare ce chiffre avec celui du premier tour des élections présidentielles de 2002, on remarque une augmentation des votes en faveur de ces candidats dits « protestataires » de presque 25%.
De plus, parmi les électeurs d’Emmanuel Macron, 47% d’entre eux déclarent partager les sensibilités de la droite, 19% se situent plutôt au centre et seulement 20% penchent à gauche. La Fondapol conclut qu’en prenant en compte ces électeurs du chef de l’État prétendant se situer à droite, que le vote de droite a représenté 53% des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle de 2022.
La « dédiabolisation » de Marine Le Pen a joué en sa faveur
De plus, beaucoup de Français sont de plus en plus préoccupés par l’insécurité, l’immigration ou encore l’islamisme, mais ces sujets sont abandonnés par une partie de la classe politique. Cela expliquerait pourquoi on observe une augmentation «d’opinion favorables au RN» au sein de toutes les catégories sociales, et non pas uniquement chez les catégories populaires, précise encore l’enquête.
Cette évolution est également étroitement liée à la « dédiabolisation » de Marine Le Pen. Notons à ce propos que 29% des personnes sondées la considèrent d’extrême-droite, alors que 31% estiment qu’elle représente la droite modérée. Même chez les électeurs de Lutte ouvrière et du NPA, 39% assurent se retrouver dans les idées défendues par le RN.
De surcroît, parmi les trois principaux candidats à l’élection présidentielle, Marine Le Pen est celle qui remporte le niveau d’opposition le plus faible, avec 53%, et 36% des sondés se disent « favorables ou très favorables » à la cheffe du RN, ce qui représente le niveau d’adhésion le plus élevé. En revanche, Jean-Luc Mélenchon suscite un niveau de rejet plus élevé, avec 61%, Emmanuel Macron étant entre les deux, avec 57%.
L’étude Fondapol mentionne enfin que le RN a vraisemblablement « remporté la bataille des populismes », puisque 39% des personnes sondées sont en accord avec ses idées.
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