L’affaire avait suscité un tollé en septembre 2020 : ouverte après la plainte d’une étudiante qui disait avoir été agressée par trois hommes à Strasbourg, car elle portait une jupe, l’enquête a finalement été « classée », a-t-on appris mardi 10 mai auprès du parquet.
Elle été « classée sans suite » pour le motif « auteur inconnu », a indiqué à l’AFP une porte-parole du parquet de Strasbourg, confirmant une information de Rue 89 Strasbourg.
La date du classement n’a pas été précisée, la procureure de la République, Yolande Renzi, ne souhaitant pas communiquer « d’autres éléments sur ce dossier », a-t-on ajouté.
Œil droit tuméfié, cette étudiante de 22 ans, prénommée Élisabeth, avait détaillé en septembre 2020 son agression sur les réseaux sociaux et dans les médias.
Alors qu’elle rentrait chez elle à pied, elle disait avoir croisé trois jeunes hommes qui l’auraient copieusement insultée, l’un d’eux lui disant : « Regardez cette pute en jupe « . Selon son témoignage, deux de ses agresseurs l’auraient ensuite immobilisée, le troisième lui assénant un coup de poing en plein visage, avant que le trio prenne la fuite.
L’affaire avait aussitôt suscité une large indignation, jusque dans les rangs du gouvernement.
« Les faits déclarés sont très graves. En France on doit pouvoir sortir habillé dans la rue comme on veut », avait notamment déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Et la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, était venue à Strasbourg pour annoncer le recrutement de 80 « intervenants sociaux » supplémentaires pour « renforcer l’accompagnement » des femmes victimes de « violences sexistes et sexuelles ».
Des doutes sur l’agression pour absence d’auteur
Pourtant, rapidement, l’enquête avait piétiné, les enquêteurs peinant à corroborer les affirmations de la jeune femme. Des difficultés qui ont vite semé le doute sur la réalité de l’agression de cette jeune étudiante, alors proche, selon Libération, de Stras Défense, un groupuscule strasbourgeois de lutte contre le harcèlement et les violences de rue, selon le quotidien.
L’étudiante avait alors subi une vague de cyberharcèlement, avait dénoncé en octobre 2020 son avocate, Me Pascale Millet, la jeune femme se disant « abasourdie » que « l’on puisse dire qu’elle a menti ».
L’avocate, désormais à la retraite, a indiqué à l’AFP qu’Elisabeth lui avait fait savoir qu’elle ne voulait plus s’exprimer. Elle « ne répondra pas à quoi que ce ne soit ni à qui que ce soit », a souligné Mme Millet.
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