Eure : sans dents à cause d’une maladie, la responsable d’un Ehpad refuse de l’embaucher

Par Léonard Plantain
27 septembre 2020 10:28 Mis à jour: 27 septembre 2020 15:51

Lors de son entretien d’embauche avec la responsable d’un Ehpad dans l’Eure, une jeune femme n’ayant plus de dents à la suite d’une maladie s’est vu refuser le poste. Elle a porté plainte.

L’affaire remonte au 19 août 2019, dans le département de l’Eure : la responsable d’une maison de retraite a refusé d’embaucher une jeune femme sous prétexte qu’elle n’avait pas de dents. Une mésaventure qui a profondément blessé la jeune femme, dont le dossier a été jugé au tribunal judiciaire.

En effet, alors que les affaires de ce genre sont d’ordinaire réglées devant les conseils de prud’hommes, le procureur de la République a estimé que la responsable de l’Ehpad devait être jugée pour « discrimination à l’embauche, à raison de l’apparence physique », relate L’Écho Républicain.

Après avoir déposé plainte, la jeune femme a expliqué : « J’avais déposé une candidature pour un poste de serveuse dans cet Ehpad. Au début, l’entretien s’est très bien passé. Elle m’a même proposé un poste d’auxiliaire de vie, un peu mieux payé », cependant, après avoir remarqué son absence de dentition et même si son expérience lui laissait toutes les chances d’obtenir le poste, l’attitude de la responsable a changé.

La jeune femme poursuit : « J’ai perdu mes dents à la suite d’une maladie. Elle m’a demandé pourquoi je n’avais plus de dents. J’ai expliqué que j’étais atteinte d’une parodontite à cause d’un problème de santé et que j’allais bientôt me faire appareiller. » Mais en retour, la responsable de l’établissement a mis fin à l’entretien, avec un refus d’embauche. « Elle m’a dit : ‘Je suis désolée. Ça pose un problème. C’est choquant' », confie la jeune femme.

Une fois au tribunal, la responsable de l’Ehpad s’est confondu en excuses : « C’est une maladresse. Je regrette sincèrement mes paroles. Je reconnais que je m’y suis mal prise. Je voulais surtout la préserver des réflexions des autres salariés », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « Je l’ai humiliée sans me rendre compte de la gravité de mes paroles. » La femme, âgée de 55 ans et au parcours professionnel exemplaire jusqu’à présent, a ensuite été sanctionnée d’un avertissement par sa hiérarchie.

De son côté, la jeune femme a précisé : « J’ai toujours travaillé avec des personnes âgées. Personne ne m’a jamais fait la moindre remarque. » Quant à Me France Goethals, son avocate, elle a déclaré qu’il était regrettable « qu’on vous juge sur votre physique et pas sur vos compétences ». Ce à quoi la procureure de la République a ajouté : « C’est une atteinte à la dignité humaine », en précisant que la peine maximum pour ce type de délit est de 3 ans d’emprisonnement.

Au final, la responsable de l’Ehpad a été condamnée à 600 € d’amende assortie d’un sursis. Elle devra également dédommager la jeune femme pour son préjudice moral, à hauteur de 2 000 €, auxquels s’ajoutent 750 € de frais d’avocats. Depuis cet évènement, la jeune femme a expliqué avoir trouvé du travail « sans souffrir d’aucune discrimination », conclut-elle.

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