Eure : lors d’une opération antispéciste, ils avaient provoqué la mort 1.500 dindes – ils risquent jusqu’à 2 ans de prison

Par Ludovic Genin
21 septembre 2019 17:43 Mis à jour: 21 septembre 2019 17:47

Après cinq mois d’enquête, 14 militants antispécistes du collectif « Boucherie Abolition » ont été interpellés après s’être introduits illégalement dans des exploitations agricoles et causé la mort de 1 500 dindes dans l’Eure, rapporte France Bleu Normandie.

Quatorze militants animalistes, membres du collectif Boucherie Abolition, comparaissaient vendredi devant le tribunal de grande instance d’Évreux pour s’être introduits à plusieurs reprises entre 2017 et 2019 sur des exploitations agricoles.

Lors d’une opération « libérer les animaux » le 4 avril dernier, dans une exploitation de Jumelles dans l’Eure, leur action avait entraîné un mouvement de panique et conduit directement à la mort par étouffement de près de 1 500 dindes de l’élevage.

«En voulant libérer des animaux en bonne santé qui vivaient très bien chez eux, ils ont asphyxié et laissé mourir 1 500 dindes sans même se retourner », se souvient avec émotion Nicolas Bonnard, éleveur de dindes à Jumelles.

Début septembre, la présidente de la FNSEA, qui s’est constituée partie civile, décrivait les faits : « C’était huit intrusions en 2017, 16 intrusions en 2018, on double, et en 2019, 41 intrusions », rapporte l’AFP. Elle a dénoncé « une espèce de laisser-faire, un laxisme et un sentiment d’impunité de la part de ceux qui font ces intrusions et qui continuent à qui mieux mieux de pénétrer dans nos élevages la nuit, mais aussi le jour, à visage découvert, en postant les vidéos sur Facebook. »

Des animaux assimilés à « prisonniers politiques »

Les avocats des accusés ont axé leur plaidoirie sur la dénonciation de l’exploitation industrielle des animaux et le concept de désobéissance civile – qui a permis aux décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron d’être relaxés. Les militants quant à eux parlent d’un procès politique: « Le système judiciaire est capable de faire de nous des exemples, en nous jetant en prison, simplement pour juguler toute autre libération » a déclaré une des militantes.

Depuis la mi-avril, plusieurs militants étaient également entrés illégalement dans plusieurs exploitations agricoles dans l’Eure, l’Orne et l’Eure-et-Loir pour « libérer » des poules, des dindes et des truies. On peut lire sur un de leurs posts qu’il s’agit selon eux d’une libération de « prisonniers politiques ».

Le collectif est aussi responsable d’autres dégradations ou actions violentes, s’en prenant aussi à des boucheries ou à des poulaillers.

La procureure a requis deux ans de prison (dont 18 mois avec sursis) contre les porte-parole du collectif. La magistrate a également requis une interdiction de revenir dans l’Eure pendant cinq ans ainsi que la saisie du matériel militant et de deux véhicules. Pour les autres prévenus, des peines de prison avec sursis de deux à 18 mois sont requises.

Le jugement a été mis en délibéré au 5 novembre.

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