Nénette a 18 mois. Sa mère ayant été tuée alors qu’elle n’était qu’un tout petit marcassin, elle a été recueillie par Régis Héroux, agriculteur à Muids dans l’Eure et a bien grandi. Mais pour être en accord avec la réglementation, les gardes fédéraux veulent abattre la femelle qui pèse maintenant 90 kilos, sous 10 jours.
Un beau matin, Nénette et ses quatre frères et sœurs avaient trouvé refuge auprès des vaches de M. Héroux. « Farouches, quatre des cinq marcassins sont rapidement partis mais, bizarrement, elle est restée, alors je lui ai donné le biberon », raconte l’agriculteur à l’hebdomadaire L’Impartial.
« Les mois ont passé et Nénette a pris ses habitudes sur l’exploitation », ajoute-t-il. « Elle s’est elle-même construit une bauge dans un coin du hangar, en charriant des branchages, et une autre à l’extérieur pour profiter du soleil en s’abritant du vent. »
L’affectueuse Nénette se laisse caresser et se promène en toute liberté, allant aux champs avec les vaches. Elle aime rejoindre l’agriculteur lorsqu’il travaille la terre, reconnaissant le bruit de son tracteur.
Le sauveteur de ce sanglier prend toutefois des précautions lorsque les écoliers viennent la voir, en installant un fil électrique pour la garder à distance.
Triste visite
« Je n’y suis pour rien si elle revient toujours à la ferme », déplore Régis Héroux, qui a reçu récemment la visite des gardes fédéraux, l’informant qu’il était en infraction avec la loi et que le sanglier serait abattu sous 10 jours, dans la cour de la ferme.
Pour posséder à son domicile un animal considéré comme sauvage, il faut soit avoir un établissement d’élevage, soit un élevage d’agrément.
« Tout le monde l’adore, même les enfants de l’école lui ont écrit une chanson », a écrit Philippe Guerle, qui est pourtant chasseur, sur Facebook, en publiant des photos de Nénette. « Un vrai bonheur entre un animal et l’être humain. »
Une pétition pour sauver Nénette
Une pétition pour sauver Nénette a été mise en place sur le site sur le site MesOpinions.com : alors qu’elle avait déjà reçu plus de 2 000 signatures en moins de 24 heures, elle en a maintenant recueilli 24 000 au moment d’écrire ces lignes.
Avec cet engouement, une lueur d’espoir apparaît pour sauver la vie de la femelle : plusieurs autres histoires similaires ont eu de bons dénouements grâce à ce genre de pétition.
Par exemple, en 2013, une pétition largement relayée avait conduit le procureur de la République de Laon (Aisne) à donner l’autorisation à celui qui avait sauvé Hector, un sanglier de 2 ans, de le garder.
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