Au terme d’un match irrespirable et longtemps cadenassé, l’équipe de France a arraché in extremis sa qualification pour les quarts de finale de l’Euro-2024 en venant à bout lundi de la Belgique (1-0), et poursuit sa route, même si elle est loin d’être totalement guérie.
Méconnaissables au premier tour, les troupes de Didier Deschamps jouaient très gros lors de ce « derby » entre voisins, le 76e du genre. Maladroits en attaque, physiquement hors de forme au cours de leurs trois premières sorties, ils ont affiché le même visage inquiétant face aux Diables Rouges en y ajoutant toutefois une rage de vaincre et des ressources mentales insoupçonnées.
Malgré un déchet incroyable sur le plan offensif (20 tirs, un seul cadré), les vice-champions du monde ont fini par trouver la faille à la 85e minute sur une tentative en pivot de Randal Kolo Muani, entré en jeu à la 62e, déviée dans ses propres buts par le malheureux défenseur belge Jan Vertonghen.
C’est un joueur adverse qui a libéré les Français
Encore une fois et comme contre l’Autriche (1-0), c’est un joueur adverse qui a libéré les Français, symbole d’une attaque en proie au doute, à l’image du capitaine Kylian Mbappé, toujours aussi peu à son aise en Allemagne. Et les Bleus n’ont pas encore marqué de but dans le jeu (Mbappé a inscrit le 3e but français, sur pénalty contre la Pologne).
Mais qu’importe pour le sélectionneur Didier Deschamps, le pragmatisme chevillé au corps. Même si c’est de nouveau un coup du sort qui permet à son équipe de continuer son parcours, le technicien peut mettre en avant l’état d’esprit de ses joueurs, opposés vendredi à Hambourg au vainqueur de Portugal – Slovénie.
Comme en 2018, en demi-finale du Mondial (1-0), et en 2021 en demi-finale de la Ligue des nations (3-2), la Belgique a ainsi cédé face à son vieux rival. Et même si la performance n’est pas à proprement parler un exploit contre des Diables Rouges qui n’ont plus rien à voir avec leurs illustres prédécesseurs, l’essentiel reste le résultat pour Deschamps.
Une immense fierté d’être de nouveau en quarts de finale
« C’est une immense fierté d’être de nouveau en quarts de finale. Même si on nous attendait là, il ne faut pas banaliser et apprécier », a déclaré en conférence de presse le sélectionneur qui a eu pour une fois le nez creux dans cet Euro avec son coaching en lançant Kolo Muani dans la dernière demi-heure de jeu.
« La force de ce groupe, c’est ça, c’est que ceux qui sont sur le banc, ils ont faim, ont envie de rentrer et sont prêts à n’importe quel moment », a apprécié le milieu Aurélien Tchouaméni.
Est-ce le déclic tant attendu par les Bleus? Depuis sa prise de fonctions en 2012, Didier Deschamps a souvent connu des débuts de tournois laborieux, qui ne l’ont pas empêché de se forger un palmarès exceptionnel (Mondial-2018, Ligue des nations 2021, finale du Mondial-2022 et de l’Euro-2016). Les Bleus espèrent bien refaire le coup une nouvelle fois et ce succès, acquis aux forceps, peut être le détonateur espéré.
On a une solidité défensive indispensable à ce niveau »
Si le secteur offensif a encore été inefficace dans les grandes largeurs, malgré le retour d’Antoine Griezmann, sur le banc au coup d’envoi pour le dernier match de poule face à la Pologne (1-1), la France possède une défense de fer sur laquelle elle peut tranquillement se reposer.
« On a une solidité défensive indispensable à ce niveau », a loué Deschamps.
Au-delà de la charnière William Saliba – Dayot Upamecano, impeccable, Mike Maignan a sorti une prestation majuscule, confirmant qu’il était l’un des principaux atouts des Bleus. Le gardien de l’AC Milan a été décisif à trois reprises, s’interposant devant Kevin De Bruyne (24e, 83e) et Romelu Lukaku (70e).
C’était avant que Kolo Muani ne sauve les siens. Son tir gagnant n’effacera pas l’occasion en or manquée en finale de la Coupe du monde au Qatar en 2022 mais il a au moins eu le mérite d’éviter à la France et à son sélectionneur une déconvenue d’ampleur, potentiellement lourde de conséquence pour son avenir, trois ans après l’élimination en 8e de finale de l’Euro-2021. Rien que pour ça, son action vaut de l’or.
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