Emmanuel Macron a appelé mercredi à « la mobilisation générale » pour convaincre les électeurs de voter dimanche aux Européennes, alors que les principaux candidats tenteront dans la soirée de réveiller, lors d’un débat sur France 2, une campagne encore atone.
Le chef de l’État a lancé cet appel au cours du Conseil des ministres parce que « l’impact » de ce scrutin sur « notre vie quotidienne, mais aussi sur l’avenir de la France à l’intérieur de l’Union européenne est évidemment décisif », selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.
Le service d’information du gouvernement (SIG) a également lancé sur les réseaux sociaux une vidéo d’appel au vote pour « rappeler que l’abstention est un choix qui peut avoir des conséquences ».
Plusieurs sondages ces dernières semaines pronostiquaient une abstention pouvant atteindre des records dimanche. Mais une étude Élabe publiée mardi estime la participation au scrutin du 26 mai à 46% et une autre de BVA, publiée mercredi, entre 46% et 52%, soit un niveau supérieur à 2014 (42%).
La plupart des récentes enquêtes d’opinion donnent le RN en tête avec une avance de 0,5 à 2 points sur LREM, et toutes les autres listes loin derrière.
La dernière étude publiée mercredi matin (BVA pour la presse régionale, Orange, Europe 1 et La Tribune), place encore la liste menée par Jordan Bardella à 23% d’intentions de vote (+2 depuis le 2 mai) et celle de Nathalie Loiseau à 22% (=).
À bonne distance de ce duel, les Républicains (LR) sont en troisième position avec 13% (=), suivis par La France insoumise (LFI) à 8,5% (-0,5) au coude-à-coude avec Europe Écologie Les Verts (EELV) à 8% (+ 0,5).
Cette enquête place, de justesse, la liste PS/Place publique (5%, -0,5) au dernier rang de celles qui atteindraient le seuil de 5% permettant d’élire des eurodéputés. De quoi inquiéter l’ancien président PS François Hollande, qui a jugé qu’il serait « extrêmement grave (…) pour la gauche et pour la France » que les socialistes français soient absents du Parlement.
Une quinzaine de chefs de parti ou têtes de liste sont conviés, en deux temps à partir de 21h00, à l’Émission politique de France 2, également diffusée par France Inter et TV5.
Le chef du MoDem, François Bayrou, représentera la liste LREM-MoDem face à Marine Le Pen (RN), Laurent Wauquiez (LR), Manon Aubry (LFI), Raphaël Glucksmann (PS/Place publique) et Yannick Jadot (EELV) dans le premier débat.
Le second plateau réunit Ian Brossat (PCF), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Francis Lalanne (liste « Alliance jaune »), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Dominique Bourg (Urgence Ecologie), Guillaume Balas (liste Générations de Benoît Hamon), Florian Philippot (Les Patriotes), Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) et François Asselineau (UPR).
M. Hamon, en difficulté dans les sondages, a prévenu mercredi qu’il « tirerait les leçons d’un deuxième échec majeur au suffrage universel », après celui de la présidentielle de 2017, s’il n’était pas élu dimanche.
Les élections européennes ont traditionnellement du mal à mobiliser, y compris dans les autres pays européens. Le débat diffusé lundi sur LCI a ainsi rassemblé à peine 500 000 téléspectateurs, un chiffre flatteur pour la chaîne d’information, mais modeste dans l’absolu.
Le 5 avril, un précédent débat sur France 2 avait été regardé par moins de 2 millions de personnes.
La campagne est caractérisée depuis des semaines par un duel entre le RN et le camp présidentiel éclipsant les autres listes, ce dont elles se plaignent amèrement.
Le député LR Eric Ciotti a jugé « extrêmement dangereux » de vouloir limiter les européennes à une alternative entre RN et LREM, estimant qu’en usant de cette « vieille ficelle mitterrandienne », Emmanuel Macron « fait aussi monter le RN ».
Le chef de l’État s’est engagé personnellement dans le débat en dramatisant l’enjeu. Dans une interview mercredi au quotidien belge Le Soir, il appelle à « rebâtir un projet européen ambitieux à un moment de fracture du monde, où il faut savoir comment l’Europe défend son histoire et son avenir face aux États-Unis et à la Chine ».
Et dans la presse régionale, il a pointé le « risque existentiel » que la montée des populismes et nationalismes fait, selon lui, encourir à l’Europe.
Le RN joue volontiers le jeu du duel. La tête de liste Jordan Bardella a ainsi répété mercredi que si son parti arrivait en tête, le chef de l’État « devra s’en aller ».
Une demande qualifiée de « pas très sérieuse » par Sibeth Ndiaye.
D. S avec AFP
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