Gabriel Attal se rend en Bretagne jeudi pour la journée de l’Europe, donnant l’exemple à son gouvernement et à sa majorité, mobilisés dans toute la France à un mois pile des élections européennes mais très en retard sur la mobilisation du RN.
Le Premier ministre se rend à Bréhan (Morbihan) pour un « échange avec des Français ». Il visitera ensuite l’usine Olmix, spécialiste des solutions biosourcées pour l’élevage et l’agriculture, avant de déambuler à Vannes.
Pourquoi la Bretagne ? « Parce que c’est une terre européenne et humaniste, résolument tournée vers l’avenir. Et parce que c’est une terre qui bénéficie beaucoup de l’investissement de l’Union européenne », explique Gabriel Attal dans un entretien accordé au Télégramme.
Une région considérée comme clé de l’électorat de la majorité, que celle-ci s’efforce de mobiliser pour conjurer les sondages qui la donne largement distancée par le Rassemblement national et talonnée par la liste PS-Place Publique de Raphaël Glucksmann.
Aucun député Rassemblement national n’a été élu en Bretagne dans la vague frontiste de 2022 et la majorité présidentielle y conserve de solides bastions, malgré la défaite emblématique du président de l’Assemblée nationale sortante, Richard Ferrand.
Le comité de soutien à la liste de Valérie Hayer est présidé par l’ancien ministre et ex-maire de Lorient Jean-Yves Le Drian. « L’Europe est partout dans nos vies », insiste Gabriel Attal, qui aligne dans le Télégramme les détails sur les financements européens bénéficiant aux Bretons (équipements numériques dans les écoles, Ephad, entreprises…).
« Il nous reste un mois »
Vendredi, le Premier ministre sera à La Rochelle pour une cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Puis il déambulera, comme jeudi à Vannes, dans le centre-ville.
De son côté, Valérie Hayer, qui a sonné mardi la « mobilisation générale » lors d’un meeting à la Mutualité, se rend à Bordeaux jeudi, avec le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, puis en Corse vendredi et samedi.
« Il nous reste un mois pour dire aux Français qu’il y a une élection le 9 juin », a-t-elle expliqué jeudi sur TF1, estimant que la campagne était « à un moment de bascule ». « Il faut qu’on prenne les bonnes décisions en Européens car on a un risque de donner les clés du camion à l’extrême droite qui pourrait créer un groupe minoritaire d’opposition ou une minorité de blocage au Parlement européen ».
Les équipes de campagne sont en tout cas à pied d’œuvre pour cette journée de l’Europe. Le programme dévoilé cette semaine, a été imprimé et sera distribué à 6 millions d’exemplaires.
« Pas de jour férié »
« Pas de jour férié quand on est en campagne » est le mot d’ordre de Matignon vis-à-vis du gouvernement, sommé comme son chef par Emmanuel Macron de s’impliquer au maximum dans ces européennes qui s’annoncent délicates pour la majorité.
Une vingtaine de membres du gouvernement seront déployés aux quatre coins du pays : Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires) en Loire-Atlantique, Amélie Oudéa-Castéra (Sports) et Sabrina Agresti-Roubache (Ville) à Marseille, Marc Fesneau (Agriculture) dans le Loir-et-Cher, Frédéric Valletoux (Santé) à Mayotte…
Bruno Le Maire (Économie) se rendra, lui, dans les entrepôts de la Banque alimentaire de Bayonne. Les ministres seront également très présents dans les médias et sur les réseaux sociaux où ils publieront un visuel pour « rappeler le bilan concret de l’Union européenne dans la vie des Français ».
Le chef de l’État s’implique également dans la campagne. « Il y a quelque chose d’important, c’est de se demander ce que l’Europe peut faire pour nous. Mais il faut toujours se poser la question de ce qu’on peut faire pour l’Europe aussi », explique-t-il jeudi dans une courte vidéo. Il répondra à des questions d’internautes sur l’Europe samedi matin.
M. Macron a aussi demandé à son Premier ministre de débattre face à la tête de liste du RN Jordan Bardella le 23 mai sur France 2.
Interrogé sur une possible recomposition gouvernementale avec la droite à l’issue des européennes, scénario qui circule jusqu’au sein du gouvernement, M. Attal a refusé de répondre au Télégramme. « Ces questions ne sont pas d’actualité, aujourd’hui. Les élections européennes sont des élections qui concernent l’Europe. Et je me battrai dans cette campagne pour le rappeler ».
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