Les avocats de militants écologistes évacués d’un pont de Paris à coup de gaz lacrymogène par la police la semaine passée ont saisi le Défenseur des droits afin qu’il enquête sur l’intervention des CRS, ont-ils annoncé jeudi.
Me Vincent Brengarth et William Bourdon ont également saisi deux rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme et sur le droit de réunion pacifique et d’association, afin qu’ils enquêtent eux aussi.
Alors qu’ils occupaient le pont de Sully, des membres de l’organisation Extinction Rebellion (XR) avaient été délogés par les forces de l’ordre avec notamment l’utilisation à bout portant de gaz lacrymogène.
Avec William Bourdon, nous défendons des militants du mouvement Extinction Rebellion (@XtinctionRebel). Nous avons saisi le @Defenseurdroits et deux rapporteurs spéciaux de l’@ONU_fr suite à leur évacuation du pont Sully à coups de gaz lacrymogène. https://t.co/Rr0UEivhXk
— Vincent BRENGARTH (@v_brengarth) 4 juillet 2019
Les images, abondamment partagées et critiquées sur les réseaux sociaux, ont conduit lundi le parquet de Paris à ouvrir une enquête préliminaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ». Les investigations ont été confiées à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices ».
Dans leurs saisines, les avocats dénoncent un usage de la force qui n’était « ni nécessaire, ni proportionné » et qui « porte atteinte au droit de manifester et à la liberté d’expression ».
Ils estiment également que cette opération policière « s’inscrit (…) à la suite d’une vague sans précédent de violences » des forces de l’ordre, au cours du mouvements des « gilets jaunes ».
Utilisation de gaz lacrymogène sur les militants d’Extinction Rebellion qui bloquaient pacifiquement le Pont de Sully pic.twitter.com/MtULrfRQTF
— Matthieu Brandely (@m_brandely) 28 juin 2019
« La systématisation dans l’usage de la violence pour réprimer des mouvements citoyens et pacifiques est particulièrement préoccupante, elle l’est encore davantage lorsque ce sont les droits humains qui sont défendus par les manifestations », écrivent les avocats dans leurs courriers datés du 4 juillet.
Citant Gandhi ou Martin Luther King, Extinction Rébellion mise sur une escalade de la désobéissance civile en organisant des actions radicales, mais non-violentes. Des centaines de militants ont été interpellés ces derniers mois à Londres, mais jusqu’ici la branche française avait peu fait parler d’elle.
Lundi, dans un communiqué, le groupe a réaffirmé que son action respectait le principe de la non-violence : selon lui, il n’y a eu « aucune atteinte à l’intégrité physique et morale des individus, pas de séquestration, pas de dégradation matérielle ».
D. S avec AFP
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