Lorsqu’il s’agit de créer des plateformes puissantes, la Chine est surtout connue pour TikTok, une application très problématique accusée d’être un cheval de Troie pour le Parti communiste chinois (PCC). Mais WeChat est de loin la création la plus sophistiquée de Chine. À bien des égards, WeChat est une super-application. Avec plus d’un milliard d’utilisateurs, WeChat est ce que vous obtenez lorsque vous passez Twitter, Instagram, Substack, Uber et PayPal dans un mixeur Big Tech. Grâce aux « mini-programmes » de l’application, un utilisateur peut faire à peu près n’importe quoi sur WeChat : envoyer des messages à des amis, commander de la nourriture ou un taxi, payer des factures, écrire des articles, réserver des vols, etc. Les possibilités sont infinies.
Cependant, comme je l’ai montré précédemment, l’application est incroyablement dangereuse. À bien des égards, il s’agit d’un outil d’espionnage pour le PCC. En fait, selon Bloomberg, WeChat est l’outil d’espionnage le plus apprécié du PCC. C’est une mauvaise nouvelle pour les 19 millions d’utilisateurs aux États-Unis et les centaines de milliers d’utilisateurs au Royaume-Uni. Aux États-Unis, l’État du Montana a récemment interdit WeChat, TikTok et un certain nombre d’autres applications de médias sociaux dangereuses liées à des « adversaires étrangers ». Human Rights Watch a tiré la sonnette d’alarme à propos de WeChat, avertissant que « l’application à tout faire » représentait un danger pour les utilisateurs du monde entier. Mais, pour une raison particulière, cela n’a pas empêché Elon Musk de faire l’éloge de l’application de collecte de données biométriques.
L’année dernière, l’énigmatique milliardaire, qui a l’habitude de faire l’éloge du PCC et d’encourager Taïwan à céder aux demandes d’unification de la Chine, a qualifié WeChat d’ « excellente application » et de « bon modèle » pour les autres plateformes technologiques. « Nous n’avons rien de tel », a ajouté Elon Musk, avant de suggérer qu' »une telle appli serait vraiment utile » dans d’autres pays que la Chine.
Aujourd’hui, il semblerait qu’Elon Musk veuille créer sa propre appli de type WeChat. Le 12 mai, après avoir nommé Linda Yaccarino au poste de PDG de Twitter, il a tweeté : « J’ai hâte de travailler avec Linda pour transformer cette plateforme en une plateforme X, avec des applications pour tout ». Elon Musk parle de « X » depuis des mois.
D’où la question suivante : Elon Musk essaie-t-il d’introduire WeChat en Occident ? Certains commentateurs pensent que c’est le cas et leurs raisons de penser ainsi sont fondées sur la réalité. Après tout, Elon Musk tente de créer une « application pour tout », et la seule « application pour tout » existante est WeChat. Bien qu’Elon Musk semble être un homme tout à fait décent, il est l’une des personnes les plus en vue de la planète. Nous devons être autorisés à poser des questions difficiles.
De plus, avec Elon Musk, comme l’a souligné la journaliste d’investigation Whitney Webb, les apparences peuvent être terriblement trompeuses. L’Elon Musk présenté au public et l’Elon Musk derrière des portes closes semblent être deux personnes très différentes, affirme-t-elle. Whitney Webb a évoqué en détail des liens de d’Elon Musk avec la Chine. Elle est une investigatrice minutieuse et ses avertissements devraient être pris au sérieux. En ce qui concerne les liens d’Elon Musk avec la Chine, les preuves sont irréfutables. Après tout, des dizaines de milliers de Teslas sont fabriquées en Chine chaque mois. En outre, Tencent Holdings Ltd, la société à l’origine de WeChat, détient une participation importante dans Tesla.
L’idée de « X » devrait troubler tout lecteur qui attache de l’importance au respect de la vie privée. Les données étant en quelque sorte le nouveau pétrole, une personne ou une organisation responsable d’une « application pour tout » aurait accès à une quantité démesurée de « pétrole ».
Comme l’ont fait remarquer les experts de Netacea, une société de cybersécurité basée au Royaume-Uni, une application comme « X » ouvre les utilisateurs à un monde de souffrances potentielles. En effet, les lois sur la protection de la vie privée dans un certain nombre de pays occidentaux sont, faute de mieux, anémiques. Aux États-Unis, par exemple, les données des utilisateurs peuvent facilement être partagées avec des tiers. L’année dernière, Facebook a transmis des données d’utilisateurs aux forces de l’ordre américaines, qui ont ensuite poursuivi une adolescente accusée d’avoir cherché à se faire avorter illégalement.
De plus, comme le soulignent les spécialistes de Netacea, « le fait d’avoir toutes vos informations dans une seule super application pourrait permettre aux forces de l’ordre et aux gouvernements de surveiller encore plus facilement les citoyens ».
Par ailleurs, pourquoi devrions-nous confier nos données à Elon Musk ? Récemment, on a découvert que Tesla n’avait pas réussi à protéger un volume impressionnant de 100 gigaoctets de données confidentielles. Divulguées par un lanceur d’alerte, ces données contenaient le numéro de sécurité sociale d’Elon Musk, les salaires des employés et les coordonnées bancaires des clients. Dans le cas d’une « application à tout faire » utilisée par des dizaines de millions de personnes, une fuite de ce type serait absolument catastrophique.
Enfin, il est important de rappeler qu’une super-application comme WeChat est conçue pour la commodité. Toutefois, dans le monde de la technologie, la commodité a toujours un coût.
Imaginez que des pirates informatiques accèdent à votre compte de super-application. Tout, de vos messages et photos privés à vos coordonnées bancaires, serait exposé. Ce ne sont là que quelques-uns des problèmes qu’une super-app pourrait créer. Elon Musk veut faire de « X » une réalité, mais nous sommes en droit de nous demander si nous voulons réellement faire partie de son fantasme alimenté par la technologie. Pour ma part, je ne le souhaite pas.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.