Les incendies de forêt qui ont dévasté plus d’un million d’hectares de l’Amazonie bolivienne, et qui sont toujours hors de contrôle, ont été provoqués par le président Evo Morales lorsqu’il a autorisé le brûlis pour étendre les cultures illicites de coca, selon un ancien ministre bolivien.
Carlos Sánchez Berzain a été ministre bolivien à cinq reprises et il dirige aujourd’hui l’Institut interaméricain pour la démocratie (IID). Dans un article publié dans le journal en ligne argentin Infobae, il a dénoncé le président socialiste bolivien pour ce qu’il considère comme un écocide à effet mondial qui aurait pu et dû être évité :
« Ça a été provoqué et exécuté ‘légalement’ par Evo Morales, qui a promu et autorisé la ‘déforestation et le brûlage’ et la ‘culture sur brulis’ pour étendre les cultures illégales de coca, effectuer des migrations internes pour changer la carte sociopolitique du pays et donner des avantages à des groupes économiques de son régime. »
Selon M. Sánchez Berzain, qui est également avocat et politologue, l’écocide réalisé par Evo Morales implique la destruction de l’environnement « de manière particulièrement intentionnelle ».
« C’est l’action de tuer l’écosystème avec toutes ses composantes vivantes, comme c’est exactement le cas avec la dévastation causée par les feux de forêt en Bolivie, avec circonstance aggravante du fait que M. Morales ne veut pas demander l’aide internationale pour les éteindre et rejette ce qu’on lui offre, comme il l’a fait avec la proposition du président chilien Piñera », a-t-il dénoncé.
Il a également souligné que depuis 30 ans, Evo Morales promeut et défend l’implantation et l’expansion des cultures illégales de coca comme matière première pour le trafic de cocaïne et de drogue, et que celles-ci ont toujours détruit l’environnement.
Selon M. Sánchez Berzain, l’écocide d’Evo Morales et de son régime est prouvé par ses actions concrètes, par l’approbation et l’exécution de différentes lois et politiques.
Le 29 septembre 2015, par exemple, Evo Morales a signé la loi 741 qui « autorise le défrichement de jusqu’à 20 hectares (…) pour le développement des activités agricoles et d’élevage ».
Par ailleurs, le 10 juillet 2019, le décret suprême 3 973 a été signé, ordonnant que « dans les départements de Santa Cruz et de Beni, la déforestation est autorisée pour les activités agricoles sur les terres privées et communautaires (…). Le brûlis contrôlé est permis dans les deux domaines. »
De même, le 25 août 2017, le vice-président de M. Morales a rejeté la protection de l’écosystème en affirmant que « les aires protégées ont été élaborées par les gringos [les Américains] afin de préserver nos ressources naturelles pour le jour où ils prendront le pays en charge. »
Puis, le 16 juillet 2019, le vice-ministre des substances contrôlées, dans son rapport officiel, a « admis qu’il y a des coupes et des brûlis d’arbres pour étendre la culture illégale de la coca dans la réserve TIPNIS », a dénoncé le directeur de l’IID.
La politique du régime socialiste d’Evo Morales a conduit les zones consacrées à la culture illégale de la coca en Bolivie à passer de 3 000 hectares en 2003 à plus de 80 000 hectares aujourd’hui, selon M. Sánchez Berzain.
Irma Arguello, présidente du centre de recherche NPSGlobal, s’est prononcée dans le même sens que l’ex-ministre en partageant sur Twitter le post de dénonciation de l’écocide pour étendre la culture illégale de la coca.
« La Bolivie brûle parce qu’il y a une intention de déboiser pour étendre les cultures de coca ! Pour que l’incendie intentionnel soit légal, Evo Morales a publié le décret suprême 3 973 le 9 juillet ! En Bolivie, il y a trois fois plus de feux par unité de surface qu’au Brésil », a-t-elle écrit.
Au moins quatre lois contre les forêts
La presse nationale a également dénoncé la pratique du gouvernement d’Evo Morales de détruire les forêts.
Selon le quotidien bolivien Página Siete, en 13 ans de gouvernement, Evo Morales a approuvé au moins quatre lois, ainsi que des décrets et des modifications aux règlements techniques, qui touchent directement les forêts et les terres du territoire national.
En conséquence, l’Autorité de fiscalisation et de contrôle social des forêts et des terres (ABT) a noté dans un rapport que « à partir de 2015, la déforestation a augmenté de 200 % en raison de la loi 337 et l’assouplissement du système d’approbation (des plans de déforestation) », a expliqué ce quotidien.
Quant à la loi 741 de 2015 mentionnée plus haut par M. Sanchez Berzain, elle a donné lieu aux « brûlis légaux » qui ont augmenté sans contrôle.
« En 2017, plus de 228 000 hectares ont été déboisés, tandis que l’année dernière, plus de 259 000 hectares ont été déboisés. »
La coca illicite en hausse
Au début du mois d’août, les États-Unis ont retiré leur certification à la Bolivie pour avoir « manifestement » manqué à leurs obligations en vertu des engagements internationaux de lutte contre la drogue au cours des 12 derniers mois.
La semaine dernière, Thierry Rostan, représentant de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC), a présenté son rapport annuel au ministère des Affaires étrangères, en présence du président bolivien lui-même.
Selon le fonctionnaire, entre 28 % et 42 % de la feuille de coca en Bolivie a été vendue sur des marchés non autorisés et « à d’autres fins », ce qui équivaut à un total qui se situe entre 9 222 et 17 422 tonnes de coca, selon le journal bolivien El Deber.
On sait depuis le moins de juin que les cultivateurs de coca affiliés au gouvernement ont ouvert des marchés parallèles de la coca dans différents endroits à La Paz, et le dirigeant de l’Association départementale des producteurs de coca (Adepcoca), Gerardo Ríos, a rappelé que c’est le gouvernement lui-même qui a encouragé l’ouverture d’un marché illicite à La Paz.
La société bolivienne dénonce Evo Morales
L’Église, la société civile ainsi que les législateurs boliviens blâment directement Evo Morales pour les incendies.
Dimanche dernier, les gens sont descendus dans les rues de différentes villes de Bolivie avec la même plainte.
« Pas de soja ni de coca, on ne touche pas à la forêt », dit le refrain que les citoyens de Cochabamba ont clamé lors du rassemblement qu’ils ont organisé dimanche contre les incendies.
L’Église catholique a qualifié d’ « irresponsable » la promulgation du décret suprême 3 973 du 10 juillet 2019.
« C’est avec beaucoup de tristesse et de douleur que nous voyons une fois de plus comment notre maison commune est mortellement blessée par les incendies de forêt dans le Chiquitania et el Chaco, avec d’énormes dommages à la santé humaine et aux modes de vie des communautés indigènes, à la biodiversité et à l’environnement », a déclaré dans une lettre Mgr Sergio Gualberti, archevêque de Santa Cruz, selon Eju.tv.
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