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Ex-djihadiste assigné à résidence dans un hôtel d’Aurillac : le maire écrit à Christophe Castaner qui a imposé son arrivée

février 24, 2019 21:25, Last Updated: février 24, 2019 21:25
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La décision d’installer « le plus ancien assigné à résidence de France » dans un hôtel aurillacois a suscité une certaine « anxiété » parmi la population.

Arrêté en septembre 2001 après un voyage de quatre mois en Afghanistan et soupçonné d’avoir préparé un attentat contre l’ambassade des États-Unis à Paris, Kamel Daoudi a été condamné à 6 ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » en 2005.

Déchu de la nationalité française, il n’a toutefois pas pu être expulsé vers Algérie – pays où il est né et dont il possède la nationalité – la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) s’y étant opposée en raison des risques de torture que Kamel Daoudi aurait encourus dans le pays qu’il a quitté à l’âge de 5 ans.

Sorti de prison en 2008, il est donc assigné à résidence depuis plus de 10 ans. Une période pendant laquelle il a été hébergé dans différents départements avant d’être transféré à Aurillac le 15 février dernier.

Imposée par le ministère de l’Intérieur, son arrivée dans la préfecture du Cantal a été annoncée au maire Pierre Mathonier par un simple appel du préfet du département.

Une situation « inacceptable et très inconfortable »

Une décision incompréhensible pour l’édile qui n’a pas hésité à faire part de son « mécontentement » à Christophe Castaner dans un courrier daté du 19 février que s’est procuré le journal local La Montagne.

« Face à une décision d’une telle importance et sur un sujet aussi sensible que le terrorisme, il me semble que le maire de la commune aurait pu être consulté. Devant le fait accompli et sans aucune information préalable, je dois gérer une anxiété compréhensible de la population aurillacoise », commence M. Mathonier.

« Cette situation, où je ne peux apporter aucun élément aux Aurillacois sur le contexte et les décisions qui ont prévalu à cette arrivée, est inacceptable et très inconfortable », poursuit le maire.

Des élus qui se sentent trahis et méprisés

Et Pierre Mathonier de souligner les « responsabilités » prises « depuis de nombreuses années » par la ville d’Aurillac « pour accueillir de nombreux migrants qui tentent d’échapper à la guerre ou à la mort » et ce, afin « d’honorer les engagements internationaux de la France en matière d’accueil des migrants ».

L’arrivée de l’ancien djihadiste aurait suscité une angoisse bien légitime parmi les administrés de M. Mathonier. Un sentiment d’inquiétude et une colère de nature à remettre en question le travail effectué par les élus locaux pour amener la population à donner son consentement concernant l’accueil des migrants d’après l’édile.

« Cette décision d’imposer l’accueil de Kamel Daoudi sans concertation avec les élus locaux est de nature à susciter des amalgames malsains, que des groupes extrémistes se complaisent à alimenter, remettant en cause le travail fait pour obtenir l’assentiment de la population à l’accueil de réfugiés. »

« L’attitude qui consiste d’un côté à solliciter les maires pour organiser le Grand débat national, afin d’aider à canaliser la colère qui gronde dans le pays, et de l’autre à les mépriser sur certains sujets est dangereuse », conclut Pierre Mathonier

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