EXCLUSIF – «Je n’ai pas vu Donald Trump transpirer du tout»: l’ancien président n’est pas déstabilisé par la descente du FBI, signalent les parlementaires du GOP

Par Eva Fu
14 août 2022 04:58 Mis à jour: 14 août 2022 16:59

L’ancien président Donald Trump était « très optimiste » au lendemain de la descente du FBI à son domicile, selon des parlementaires républicains qui l’ont rencontré le 9 août.

Une douzaine de membres du Republican Study Committee, dirigés par le président Jim Banks (Parti républicain‑Indiana), ont rencontré Trump lors d’un dîner à son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey, un jour après la descente du FBI à Mar‑a‑Lago. Pour Trump et ses alliés cette descente est une tentative de la gauche pour l’empêcher de reprendre ses fonctions.

La descente a été un sujet inévitable au cours des trois heures environ qu’ils ont passées ensemble, mais ce n’était pas le sujet majeur, ont déclaré les parlementaires. Au cours de la réunion, qui était prévue avant la descente, l’ancien président est apparu de bonne humeur. Il plaisantait et signait des autographes sur ses célèbres chapeaux rouges. Il a parlé à tous les membres républicains présents dans la salle et a interagi avec certains membres de leur personnel.

La représentante Victoria Spartz (Parti républicain-Indiana) (4e à g.) avec l’ancien président Donald Trump et d’autres républicains de la Chambre lors d’une réunion au Trump National Golf Club à Bedminster, N.J., le 9 août (avec l’aimable autorisation du bureau de la représentante Spartz).

« Je n’ai pas vu Donald Trump transpirer du tout la nuit dernière. Je ne l’ai pas vu s’inquiéter », a déclaré le représentant Troy Nehls (Parti républicain‑Texas) à Epoch Times le 10 août. Selon M. Nehls, Trump était « cordial », « très optimiste » et « très positif ».

Lui et d’autres personnes ont vu la démarche du FBI comme faisant partie d’une campagne continue visant à attaquer et à discréditer l’ancien président, qui n’en était « pas ému ».

« Oui, la gauche est après lui. Mais cela fait maintenant cinq ans qu’il a affaire à ces cinglés. Ce n’est donc pas nouveau pour lui. Donald Trump sait ce qu’il a fait. Et Donald Trump n’a rien fait de mal », a ajouté M. Nehls.

« Il est en téflon, tout rebondit sur lui », a‑t‑il ajouté. « Pourquoi ? Parce que c’est un homme d’honneur qui aime ce pays. »

Une « quatrième destitution »

La conversation était décontractée et détendue avec « une nourriture fantastique », selon la représentante Claudia Tenney (Parti républicain‑N.Y.), qui à un moment donné a partagé avec Trump des photos « d’enfants adorables qui sont de grands supporters de Trump » dans son district.

Bien que Trump ait « exprimé son mépris pour [le procureur général] Merrick Garland et le FBI », il était surtout contrarié par le fait que les agents aient fouillé dans la garde‑robe de Melania Trump, a déclaré Mme Tenney. Le consensus dans la salle, dit‑elle, était que « c’était un abus de pouvoir ».

Mme Tenney a qualifié la descente de police de « quatrième destitution ».

« Ils ont essayé deux fois de le destituer lorsqu’il était en fonction, ils ont eu le procès spectacle du 6 janvier qui ne se termine jamais … Ils convoqueront une autre réunion avec un résultat prédéterminé, tout comme un événement de style soviétique », a‑t‑elle déclaré à Epoch Times. « Et maintenant, c’est une nouvelle tentative. »

La représentante Claudia Tenney prend la parole pendant que le secrétaire d’État américain Antony Blinken témoigne devant la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants sur les priorités de l’administration Biden en matière de politique étrangère américaine, au Capitole, à Washington, le 10 mars 2021. (Ken Cedeno-Pool/Getty Images)

Le deuxième fils de Trump, Eric Trump, a alerté son père, qui se trouvait à New York, de la perquisition. Selon son témoignage le 9 août, les agents du FBI ont ouvert un coffre‑fort personnel qui était vide. Les agents n’ont pas permis aux représentants de Trump de superviser la perquisition. Celle‑ci a duré dix heures. Ils ont emporté des boîtes de documents de la maison selon l’avocate de Trump, Christina Bobb pour Epoch Times. Les agents avaient déjà eu accès à un entrepôt de la station balnéaire en juin, mais ils n’étaient repartis avec rien à l’époque.

La descente du FBI serait liée à une enquête du département de la Justice (DOJ) visant à déterminer si Trump a emporté des documents présidentiels après avoir quitté ses fonctions. Mais les représentants de Trump ont maintenu que l’ancien président avait coopéré avec la National Archives and Records Administration (NARA) à ce sujet. Le DOJ et le FBI ont refusé de commenter publiquement cette affaire.

Mercredi, Trump a déclaré que le DOJ et le FBI avaient auparavant demandé à son équipe juridique de mettre un verrou supplémentaire sur la porte menant à l’endroit où étaient stockées les boîtes contenant les dossiers, ce qu’ils ont accepté.

« Puis, lundi, sans notification ni avertissement, une armée d’agents s’est introduite à Mar‑a‑Lago, s’est rendue dans le même lieu de stockage et a arraché le verrou dont ils avaient demandé l’installation. »

Trump a déclaré sur sa plateforme de médias sociaux Truth Social : « Une attaque surprise, de la POLITIQUE, et pendant ce temps, notre pays va en ENFER ! »

« Erreur calculée »

Si la Maison Blanche a nié avoir eu connaissance de l’action du FBI, Mme Tenney a eu du mal à y croire.

« Tout le monde en coulisses savait exactement ce qu’il faisait et c’était un événement calculé », a‑t‑elle déclaré. « La preuve sera dans les indices quand ils sortiront et si nous pouvons un jour obtenir la vérité. »

« Les démocrates ont pensé que cela nuirait vraiment à l’image Trump », a‑t‑elle ajouté. « Je pense qu’ils essaient de concocter une sorte de stratagème, encore une fois, pour l’empêcher de se représenter, s’il décide de se lancer dans la course. »

Mme Tenney y voit également un moyen de distraire le public de « l’horrible projet de loi qu’ils viennent d’adopter », la Loi sur la réduction de l’inflation (IRA), un projet de loi sur les dépenses démocrates de 700 milliards de dollars qui comprend un financement de 80 milliards de dollars pour l’Internal Revenue Service (IRS), ce qui, selon les républicains, permettra à l’IRS d’engager 87.000 agents supplémentaires. Le projet de loi a été adopté au Sénat en début de semaine et devrait être adopté par la Chambre vendredi, avant d’être envoyé sur le bureau du président Joe Biden pour être ratifié.

Alors que la Maison Blanche a maintenu que l’IRS n’augmenterait pas les audits pour les ménages gagnant moins de 400.000 dollars par an, les critiques en doutent fortement. En fin de compte, c’est la classe moyenne qui sera « poussée à payer tout ce que l’IRS veut, parce qu’elle ne pourra pas se payer un avocat pour se battre », a déclaré Mme Tenney.

À trois mois des élections de mi‑mandat, les républicains sont sur le point de reprendre le contrôle de la Chambre des représentants. Le moment choisi pour la descente fait que les démocrates cherchent probablement à discréditer leurs adversaires, a suggéré la représentante Lisa McClain (Parti républicain‑Michigan).

La représentante Lisa McClain (Parti républicain-Michigan) en train de quitter une conférence de presse sur les vaccins obligatoires pour les entreprises avec les républicains de la Chambre, au Capitole, à Washington, le 18 novembre 2021. (Anna Moneymaker/Getty Images)

Une partie des discussions à table portait sur le fait de « mettre l’Amérique en premier en novembre et sur la façon dont la gauche utilise tous les sales coups pour essayer de sauver sa majorité déclinante », a‑t‑elle déclaré à Epoch Times. « J’étais heureuse de voir que le président Trump se porte bien et j’ai hâte de travailler avec lui pour sauver notre pays. »

Mme Tenney pense que « l’action du gouvernement fédéral instrumentalisé, qu’il s’agisse du FBI, du département de la Justice et de son système judiciaire à deux vitesses », se retournera contre les démocrates, et ralliera même ceux qui n’aiment pas vraiment Trump mais croient en la liberté.

« Cela va rendre tout le monde encore plus inquiet, surtout avec tous ces agents de l’IRS, éparpillés dans le pays en train de rechercher des gens », a‑t‑elle déclaré. « Les démocrates ont fait une erreur calculée, à mon avis. »

Les électeurs semblent également réagir à la descente, selon les résultats publiés par la Convention of States Action, un groupe de défense des conservateurs, dans le premier sondage national réalisé après la descente.

Le sondage, réalisé en partenariat avec le Trafalgar Group les 9 et 10 août auprès de 1000 électeurs des élections de 2022, a révélé que 83% des républicains et 72% des électeurs indépendants sont plus susceptibles de voter en conséquence. Environ trois quarts des républicains et la moitié des électeurs indépendants pensent que la descente a été motivée par des raisons politiques, alors que seulement moins de 12% des électeurs démocrates sont de cet avis.

Le député Michael Cloud, représente le 27e district, dans le sud du Texas. (Epoch Times)

« Non seulement la descente du FBI au domicile du président Trump a alimenté son esprit et dynamisé ses partisans, mais pour ceux qui ne sont pas convaincus, elle a fait tomber le rideau sur le profond biais partisan qui s’est installé dans une grande partie de la bureaucratie », a déclaré le représentant Michael Cloud (Parti républicain‑Texas) à Epoch Times.

Candidature en 2024

Au cours de la réunion, Trump a recueilli les points de vue des participants sur son entrée dans la course à la présidence en 2024 et sur l’opportunité d’annoncer sa candidature après les élections de mi‑mandat en novembre.

M. Nehls, lorsque son tour est venu, a exhorté Trump à « se lancer tout de suite » afin d’éliminer l’anxiété de ses partisans, qui savent à quel point ses ennemis sont « impitoyables » et le submergent de problèmes.

« Mon téléphone et mes textos, mes emails explosent », a déclaré le député.

Le représentant Troy Nehls (Parti républicain-Texas) lors d’une conférence de presse au Triangle du Capitole à Washington, le 21 juillet 2022. (Nathan Howard/Getty Images)

M. Nehls a cité le succès des candidats soutenus par Trump dans des courses clés comme preuve de l’influence de l’ancien président parmi les électeurs. Trump devrait « faire cette annonce » et « ôter tout doute » à ses partisans, a insisté M. Nehls auprès de Donald Trump.

« Vous n’avez pas besoin d’attendre. Il n’y a pas besoin d’attendre. Vous êtes le leader de notre parti », a‑t‑il ajouté.

« Vous allez mettre [les démocrates] sous Rolaids [comprimés antiacides pour soulager les brûlures d’estomac] pour les deux prochaines années. Et ça va être génial à voir », a également dit le congressiste.

Randy Weber, représentant du Texas partageait sa confiance dans le fait que Donald Trump allait devenir président en 2024. « J’ai encouragé le président Trump à se présenter en 2024, et j’espère qu’il le fera », a déclaré M. Weber à Epoch Times.

Enquêtes

Le chef de la minorité de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (Parti républicain‑Californie), a promis d’agir contre ce qu’il a décrit comme la « politisation instrumentalisée » du DOJ lorsque les républicains seront de retour à la tête de la chambre.

« J’en ai vu assez », a‑t‑il déclaré dans un communiqué lundi dernier après la descente, promettant que l’enquête « ne manquera pas un seul détail ».

« Procureur général Garland : conservez vos documents et dégagez votre emploi du temps », a‑t‑il ajouté.

Plusieurs parlementaires présents au dîner ont partagé son avis. et ont souligné qu’ils devaient désormais tous passer à l’action et mener l’enquête vis‑à‑vis des démocrates.

M. Weber a rappelé que trop peu se sont indignés dans l’affaire des courriels dissimulé par Hillary Clinton en 2015, alors qu’elle était secrétaire d’État, ou face aux transactions illégales de Hunter Biden à l’étranger.

Le représentant Randy Weber (Parti républicain-Texas lors d’une conférence de presse, aux côtés de membres du Second Amendment Caucus, devant le Capitole des États-Unis à Washington, le 8 mars 2022. (Anna Moneymaker/Getty Images)

« Nous restons concentrés sur novembre, et le président Trump est gonflé à bloc. Lorsque les républicains seront aux commandes, nous mènerons une surveillance rigoureuse de la bureaucratie non élue », a‑t‑il déclaré, citant le FBI, le DOJ, les « transactions commerciales étrangères suspectes » de la famille Biden, les origines du Covid‑19 et l’afflux record d’immigrants illégaux à la frontière sud comme quelques‑unes des principales priorités.

« Le marécage doit être drainé ! »

Durant son interview pour Epoch Times, M. Nehls a partagé cette indignation.

« Pouvez‑vous imaginer si le nom de famille de Hunter était Trump ? Pensez simplement à ce que la gauche et les médias malhonnêtes, les libéraux, l’extrême gauche, auraient fait à Trump tous les jours, tout le long, en continu », a déclaré M. Nehls.

« Ils demanderaient à Donald de démissionner. Ils diraient que sa famille est une honte… Mais en regardant ce que les médias ont fait à Hunter, rien. Zéro. »

La vente par Biden de la réserve stratégique de pétrole à des adversaires étrangers, la débâcle à la frontière sud et le désastreux retrait d’Afghanistan sont des « délits passibles de destitution », a‑t‑il ajouté.

« Trump va revenir. »

Trump n’a pas révélé ses projets pour 2024 lors de la réunion.

Quelle que soit sa décision, M. Nehls a déclaré qu’il le soutiendrait.

« Je me battrai jusqu’aux portes de l’enfer pour lui », a‑t‑il dit. « Cet homme aime ce pays plus que n’importe quelle personne que j’ai jamais rencontrée. Il a fait passer le peuple américain en premier. Ses politiques et les résultats de ces politiques, ont mis l’Amérique sur une trajectoire qui lui permet d’avoir beaucoup d’espoir – en un avenir brillant, brillant pour chaque Américain. Mais [le pays] est privé de ses droits. »

« Je suis un gars de Donald Trump. J’ai toujours été un gars de Donald Trump et je continuerai à être un gars de Donald Trump. »

Le membre du Congrès a déclaré qu’il ne pouvait pas être plus excité de faire partie du groupe.

« 2024 est l’année de Donald Trump. Nous avons besoin de lui, il va revenir. »

« Notre pays est en train de brûler sur plusieurs fronts. S’ils appellent ça une crise, je suppose que nous avons une crise partout », a‑t‑il déclaré. « Et il n’y a qu’un seul gars qui est venu sauver ce pays à ce moment, à mon humble avis, et c’est Donald J. Trump ».

La Maison Blanche et le DOJ n’ont pas répondu aux questions d’Epoch Times à l’heure de la mise sous presse. Le FBI a refusé de commenter.

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