Au vu de sa façon de mener des enquêtes depuis des années, les républicains dénoncent un jeu de pouvoir politique partisan au sein du FBI et du département de la Justice.
La descente au domicile de l’ancien président Donald Trump le 8 août a attiré l’attention de la nation sur un problème qui inquiète de nombreux républicains depuis des années : la politisation du département de la Justice (DOJ) et de son organe d’application de la loi, le Federal Bureau of Investigation (FBI). Le sénateur républicain de l’Iowa, Charles Grassley, exigeait déjà des réponses sur cette politisation bien avant l’événement.
« Malheureusement, un nombre croissant d’Américains ont perdu confiance dans le FBI en raison de sa gestion irrégulière d’enquêtes politiquement sensibles, de son manque de coopération avec les enquêtes de surveillance légitimes du Congrès et de son incapacité à tenir ses propres employés responsables de leur mauvaise conduite », a déclaré le sénateur Grassley pour Epoch Times.
Fin juillet, le sénateur Grassley a envoyé une lettre virulente (pdf) au procureur général Merrick Garland et au directeur du FBI Christopher Wray. Des lanceurs d’alerte, a‑t‑il signalé dans la lettre, l’ont mis au fait de certaines situations inacceptables au sein du FBI. Si ces allégations sont vraies, a‑t‑il écrit, cela signifie que « le département de la Justice et le FBI sont – et ont été – institutionnellement corrompus jusqu’à la moelle ».
Mais tous ne sont pas d’accord, notamment l’ancien directeur adjoint du renseignement, Kevin R. Brock, qui s’explique dans une interview exclusive accordée à Epoch Times. Selon M. Brock, la déclaration du sénateur ne « correspond pas aux faits » et, ajoute‑t‑il, « il est dangereux de semer dans l’esprit du peuple américain l’idée que le FBI est corrompu ».
L’esprit partisan au sommet
M. Brock estime que les affirmations du sénateur Grassley concernant le FBI vont trop loin. Mais il est cependant très critique quant aux actions d’une « poignée de dirigeants » qui, selon lui, politisent le FBI et nuisent à son image.
Commentant la descente effectuée chez Donald Trump, M. Brock déclare : « L’utilisation d’agents armés pour exécuter un mandat de perquisition invasif n’est pas adaptée à cette infraction relativement bénigne – pour quiconque – et encore moins pour un ancien et possible futur président. La plupart des Américains reconnaissent cette fouille extraordinaire pour ce qu’elle est : la tentative d’un parti politique qui contrôle temporairement le DOJ d’éliminer un adversaire de l’autre parti. »
Lorsqu’on lui demande comment le FBI et le DOJ peuvent avoir été politisés, M. Brock répond : « Lorsque la justice est contrôlée par le Parti démocrate, elle cherche à débusquer la criminalité à droite », tandis que « les républicains ont moins d’appétit » à rendre la pareille.
Lors d’un point presse sur la descente du 11 août, le procureur général Merrick Garland a confirmé qu’il avait approuvé le mandat de perquisition. Il a ajouté que le DOJ avait déposé une motion dans le district sud de la Floride pour desceller le mandat de perquisition qui a été exécuté. Il a précisé que le DOJ n’a pas pris la décision de demander un mandat de perquisition à la légère.
Affaires similaires impliquant les démocrates
La descente au domicile de Trump à la recherche de documents classifiés révèle ce que certains considèrent comme un exemple clair du problème mis en avant par le sénateur Grassley et M. Brock : à savoir un jeu d’influence du Parti démocrate au sein du DOJ. Par ailleurs, la descente au domicile de Trump n’est pas sans rappeler une affaire similaire en 2015.
En 2015, l’ancienne secrétaire d’État et candidate à la présidence Hillary Clinton a fait l’objet d’une enquête du FBI pour avoir dissimulé des informations sur une adresse électronique privée et non autorisée. Au cours de cette enquête, Mme Clinton a supprimé des mails qui devaient être remis à la Cour. À aucun moment Le FBI chargé de l’enquête sur Mme Clinton, n’a effectué de descente de police. Au contraire, ils ont permis à Mme Clinton et à ses avocats de négocier les preuves qu’elle devait remettre et l’ont laissée dicter les conditions de ses interrogatoires.
Juste avant la conclusion de cette enquête intitulée « Examen de mi‑année », Lorretta Lynch, alors procureur général a annoncé avoir nommé un « procureur de longue date » pour prendre la décision de poursuivre ou non Hillary Clinton. À cette même époque, des révélations émergeaient sur une rencontre secrète entre elle l’ancien président Bill Clinton.
Ce fameux « procureur de longue date » n’était autre que Richard Scott, alors chef adjoint du contre‑espionnage. C’était autrefois un associé du cabinet d’avocats Williams et Connelly. Or, c’était justement ce cabinet d’avocats qui représentait Hillary Clinton dans l’affaire des courriels effacés. En 2018, l’ancienne avocate du FBI Lisa Page a témoigné devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants que le FBI était favorable à des poursuites contre Mme Clinton pour « négligence grave » dans le traitement d’informations classifiées sur son compte de messagerie privé.
« Séparément, vous savez, nous avons eu de multiples conversations avec le département de la Justice sur la possibilité de porter une accusation de négligence grave », a déclaré Me Lisa Page au comité en juillet 2018. Mais, a signalé Me Page, Richard Scott a finalement pris la décision de ne pas poursuivre Mme Clinton. Richard Scott a quitté le DOJ en 2018 et n’a pas pu être joint pour un commentaire.
À l’époque où le DOJ abandonnait ses poursuites contre Hillary Clinton, la désormais tristement célèbre enquête « Crossfire Hurricane » était ouverte contre le candidat de l’époque, Donald Trump. Si le fondement de cette enquête a été démenti, l’affirmation selon laquelle le président russe Vladimir Poutine préférait Trump à Clinton est fréquemment citée comme un fait par les démocrates et certains médias. L’ancien directeur adjoint du FBI n’est absolument pas d’accord avec une telle interprétation des faits. Il invoque les huit ans d’administration Obama et les quatre ans où en tant que secrétaire d’État Hillary Clinton a tout fait pour apaiser le président russe.
« Si Poutine avait préféré Trump à Clinton, il serait bien plus idiot qu’on imagine », affirme M. Brock. L’ancien directeur adjoint a ensuite dressé un inventaire rapide des concessions de l’administration Obama faites pour apaiser Poutine et la Russie telles que : « une remise à niveau des relations » entre Clinton et la Russie, le retrait des systèmes de défense antimissile des alliés stratégiques que sont la Pologne et la République tchèque, le retour de dix espions russes en 2010 avant que le FBI ne puisse interroger la cellule dormante, et le fait de se montrer conciliant après l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014.
« Au vu de tout cela », insiste M. Brock, « il est impossible d’imaginer » que Poutine pouvait préférer Trump.
Appels à une réforme du FBI
Alors que la désinformation sur Trump continue de circuler, le sénateur Grassley rappelle que les hauts fonctionnaires du FBI ont fait des pieds et des mains pour classer comme de la désinformation étrangère les preuves des transactions financières criminelles trouvées sur l’ordinateur portable de Hunter Biden.
« Les informations fournies à mon bureau impliquent des problèmes concernant la réception et l’utilisation par le FBI d’informations choquantes concernant Hunter Biden, et la fausse interprétation par le FBI des preuves recueillies comme de la désinformation », écrit le sénateur Grassley dans la lettre de juillet adressée au procureur général et au directeur du FBI.
Le sénateur Grassley a déclaré à Epoch Times : « Le FBI a une mission importante, mais il a besoin de crédibilité et de la confiance du public pour pouvoir mener à bien cette mission. »
Selon les critiques, la descente effectuée par le FBI dans la propriété de Trump n’a fait que réduire davantage sa crédibilité.
« Pour être pris au sérieux, le FBI doit prendre des mesures pour regagner cette confiance, mais je n’ai pas vu beaucoup d’intérêt de sa part pour en faire une priorité », a ajouté le sénateur.
Le FBI et le département de la Justice n’ont pas répondu aux demandes de commentaires d’Epoch Times concernant les allégations du sénateur Grassley.
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