Les secours tentent de sauver des dizaines d’ouvriers encore coincés sous terre après l’explosion dans une mine de charbon qui a fait au moins 25 morts et 28 blessés, dans le nord-ouest de la Turquie, où se rend samedi le président Recep Tayyip Erdogan.
« Notre vœu est que les pertes en vies humaines ne soient pas plus élevées et que nos mineurs puissent être sauvés », a souhaité M. Erdogan dans un tweet publié vendredi soir.
L’explosion est survenue vendredi à 18H15 locales (15H15 GMT) dans une mine de la ville d’Amasra située au bord de la mer Noire, et a coûté la vie à 25 personnes, selon un nouveau bilan communiqué par le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca sur Twitter, qui a précisé que 11 personnes sorties de la mine étaient soignées dans un hôpital.
Plusieurs dizaines d’ouvriers bloqués dans des galeries
Des équipes de secours étaient à pied d’œuvre pour tenter de sauver plusieurs dizaines d’ouvriers bloqués dans des galeries situées à 300 et 350 mètres en dessous du niveau de la mer.
Selon le ministre turc de l’Intérieur Suleyman Soylu, ils seraient 49 à être piégés sous terre sur les 110 mineurs qui s’y trouvaient au moment de l’explosion.
« Il s’agit d’un coup de grisou »
« Nous sommes réellement en face d’un tableau triste », a décrit M. Soylu qui s’est rendu en urgence sur les lieux du drame en compagnie du ministre turc de l’Énergie, Fatih Donmez.
« Selon les premières observations, il s’agit d’un coup de grisou », a expliqué M. Donmez.
L’Afad, l’organisme public turc de gestion des catastrophes, avait initialement fait savoir sur Twitter qu’un transformateur défectueux était à l’origine de l’explosion, avant de se rétracter et d’expliquer que du méthane s’était enflammé pour des « raisons inconnues ».
Sur les images diffusées par les médias turcs depuis l’entrée de la mine, on pouvait voir des membres de familles des mineurs bloqués, pour beaucoup en larmes, tandis que des secouristes fournissaient de l’oxygène aux ouvriers sortis de la mine et les transportaient vers les hôpitaux les plus proches.
Les opérations de secours ralenties par l’obscurité
« Je ne sais pas ce qui s’est passé », a affirmé à l’agence de presse Anadolu un mineur qui a pu sortir indemne des galeries par ses propres moyens. « Il y a eu une pression soudaine et je n’ai pu rien voir ».
L’explosion étant survenue peu avant le coucher du soleil, les opérations de secours ont été ralenties par l’obscurité.
« Près de la moitié des ouvriers ont pu être évacués. La plupart d’entre eux vont bien, mais il y a aussi des blessés graves », a fait savoir le maire d’Amasra, Recai Cakir, à la chaîne privée turque NTV.
Selon le gouverneur local, une équipe de plus de 70 personnes est parvenue à atteindre un point du puits situé à quelque 250 mètres de profondeur.
Il n’était pas encore clair que les sauveteurs puissent s’approcher davantage des ouvriers pris au piège.
Une enquête pour accident a été ouverte par le parquet local.
Les accidents de travail sont fréquents en Turquie
Les accidents de travail sont fréquents en Turquie, où le fort développement économique de la décennie écoulée s’est souvent fait au détriment des règles de sécurité, en particulier dans la construction et l’exploitation minière.
Le pays en avait brutalement pris conscience à l’occasion d’un accident survenu en 2014 à Soma, dans l’ouest du pays, quand 301 mineurs avaient été tués dans une mine de charbon, après une explosion et un incendie qui avaient provoqué l’effondrement d’un puits.
Des peines s’élevant jusqu’à 22 ans d’emprisonnement et six mois avaient été prononcées par la justice turque contre cinq responsables de la mine, jugés coupables de négligence.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.