Co-auteur d’un rapport d’information sur l’évaluation des politiques publiques en Seine-Saint-Denis, le député François Cornut-Gentille a été « sidéré » de constater que l’État n’était pas capable d’évaluer avec précision la population du département.
Député (LR) de la deuxième circonscription de Haute-Marne, vice-président du comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques et membre de la commission des finances à l’Assemblée, François Cornut-Gentille a présenté un rapport sur l’évaluation de l’action de l’État en Seine-Saint-Denis au mois de mai 2018.
Rédigé avec le député Rodrigue Kokouendo (LREM), le document avait mis en lumière « de nombreuses faiblesses de l’action de l’État dans les domaines de l’éducation, de la police et de la justice » au sein du département.
Mardi dernier, l’Assemblée nationale a discuté des conclusions du rapport des deux élus à l’occasion d’un débat sur « l’action de l’État dans l’exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis » initié par Les Républicains.
Une séance publique à laquelle trois membres du gouvernement – Nicole Belloubet, Julien Denormandie et Laurent Nuñez – ont d’ailleurs assisté.
3 ministres (@NBelloubet, @J_Denormandie, @NunezLaurent) attendus pour débattre autour de mon rapport parlementaire sur l’Etat en #SeineSaintDenis ce soir : une mobilisation rare soulignant la pertinence de l’évaluation. pic.twitter.com/ZXLNBRSueu
— Fr Cornut-Gentille (@FCornutGentille) 5 février 2019
Invité à prendre la parole dans l’hémicycle, François Cornut-Gentille est revenu sur l’explosion de la population en Seine-Saint-Denis, expliquant que l’État ne connaissait pas précisément le nombre d’habitants du département.
« Le premier phénomène qui émerge dans le département, c’est tout simplement l’explosion de la population. On a été sidéré de constater que l’on ne connaît pas la population de la Seine-Saint-Denis, mais pas à quelques pourcents près : à 10 %, 20 % – j’ai été jusqu’à 30 % dans le rapport pour ne passer pour un dingue », a expliqué le député.
« Mais des gens très sérieux qui travaillent dans vos administrations m’ont indiqué des chiffres beaucoup plus inquiétants en réalité », a-t-il ajouté.
En #SeineSaintDenis, l’Etat ne connaît pas le chiffre de la population. Comment dès lors définir des moyens humains et financiers à hauteur des besoins ? C’est la question centrale de mon rapport débattu hier. pic.twitter.com/GUp6GHHSS4
— Fr Cornut-Gentille (@FCornutGentille) 6 février 2019
Regrettant une « politique de l’État inadaptée » dans le département francilien, M. Cornut-Gentille a également pointé du doigt des manquements en matière d’éducation et de sécurité.
« On a aucune idée du niveau des élèves de Seine-Saint-Denis », a-t-il expliqué à l’intention du ministre de l’Éducation avant de souligner que « tous les acteurs [lui avaient] indiqué une explosion de l’économie souterraine […] qui déstabilise toute la société».
S’il s’est dit « heureux » que son rapport ait pu « fédérer l’ensemble des parlementaires – toutes couleurs politiques confondues – les élus locaux […] et intéresser le Premier ministre », l’élu de Haute-Marne entend toutefois rester « vigilant » quant aux décisions qui seront prises par le gouvernement en Seine-Saint-Denis, estimant que « les risques d’enlisement admnistratif sont grands ».
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