Explosion du nombre d’arrêts maladie des conducteurs de la RATP depuis le début de la grève

Par Nathalie Dieul
25 décembre 2019 20:39 Mis à jour: 26 décembre 2019 08:35

Le nombre d’agents de la RATP en arrêt de travail pour maladie a doublé, voire plus que triplé depuis le 5 décembre, date du début de la grève. Ces statistiques suscitent la polémique.

D’après les informations obtenues par Le Parisien, les chiffres sont assez éloquents : sur les 3 000 conducteurs de la RATP, 141 par jour avaient été en arrêt maladie entre le 10 et le 16 décembre 2018, alors qu’aux mêmes dates en 2019, le nombre s’élevait à 446, une augmentation de plus de 200 % dans cette période comprise entre le 5e et le 9e jour de grève.

Pendant la 2e semaine de grève, la hausse du nombre d’arrêts maladies a même atteint 321 % d’augmentation, avec une moyenne quotidienne de 578 conducteurs du métro en arrêt maladie entre les 16 et 19 décembre 2019, contre 137 un an plus tôt, soit entre les 17 et 20 décembre 2018.

Quant à la date du 19 décembre, 15e jour de grève, elle a connu un record de 646 conducteurs en arrêt maladie.

En moyenne, les arrêts maladie délivrés sont d’une durée de deux à trois jours. Contactée par Le Parisien, la direction de la RATP a confirmé les chiffre sans les commenter.

Contrôles

Le quotidien a obtenu par ailleurs des informations concernant des vérifications – qui se sont avérées négatives – réalisées pour vérifier que les arrêts de travail n’ont pas été délivrés par le même médecin.

La direction de la Régie a décidé de faire davantage de contrôles des agents malades. « Sur 400 réalisés récemment, 380 ont déjà fait l’objet de rapports qui ont conduit pour 90 dossiers à suspendre l’indemnisation. Dans presque la totalité de ces cas, ces sanctions se justifient par l’absence des malades à leur domicile lors de la visite du médecin de contrôle », indique Le Parisien.

« Les agents de la RATP n’ont plus le droit d’être malades ? », s’indigne un syndicaliste. « C’est quoi cette chasse aux sorcières ? », ajoute celui qui croit que le gouvernement et la direction de la RATP essaient de décrédibiliser le mouvement.

Des grévistes en arrêt maladie ?

D’après le quotidien Les Échos, de nombreux messages sur les réseaux sociaux dénoncent « les grévistes de la RATP qui se mettent massivement en arrêt maladie pour éviter de perdre de l’argent ».

D’après Me Eric Rocheblave, avocat spécialisé en droit du Travail et droit de la Sécurité sociale au barreau de Montpellier, « un salarié gréviste qui tombe malade pendant la grève reste un salarié gréviste ». Il ajoute : « En conséquence, l’indemnité conventionnelle de maladie n’est pas due au salarié malade au cours de la grève à laquelle il participe. »

Malgré tout, une source du Parisien affirme que c’est le stress qui a causé cette multiplication d’arrêts maladie : « Les passagers mécontents, la pression des grévistes sur les non grévistes et la difficulté à exercer son métier dans un trafic routier dense peuvent conduire ces salariés dans une détresse psychologique très importante. »

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