-

Explosion rue de Trévise: un rapport met en cause la canalisation en elle-même

octobre 19, 2023 14:50, Last Updated: octobre 19, 2023 14:56
By

Un rapport d’expert dans le volet civil de l’explosion mortelle de la rue de Trévise, à Paris début 2019, met en cause l’affaissement du sol, mais aussi l’état de la canalisation de gaz en elle-même, un élément nouveau.

Dans un rapport daté du 6 octobre que l’AFP a pu consulter, confirmant une information du Parisien parue mercredi, l’expert mandaté conclut à une « rupture brutale due conjointement à l’affaissement local du sol et à la propagation de fissures générées par les cratères de corrosion ».

S’appuyant sur un précédent rapport selon lequel « cette corrosion s’est développée dans le sol depuis la date d’enfouissement en 1978 », cet expert de l’université de Clermont-Ferrand estime que « le tube a, en fait, subi une corrosion avancée qui a conduit à générer des entailles significatives ».

À l’origine une « infiltration d’eau »

Une synthèse en date du 11 octobre, réalisée par deux autres experts, reprenant ce rapport et celui d’expertise pénal, présente un « scénario possible pour l’enchaînement des événements ». Selon ce scénario, le sinistre trouve son origine début 2015 dans une « infiltration d’eau conduisant à la décompaction du remblai dans la partie du trottoir située devant le porche du 6, rue de Trévise ». Cela précède, à une période inconnue, un « début de fissuration de la canalisation de gaz, puis une propagation plus ou moins rapide de la fissure » ou « des fissures », selon cette synthèse.

Le 12 janvier 2019 « vers 7h30 », la rupture de la canalisation entraîne un « écoulement de gaz vers le sous-sol du 6 rue de Trévise », d’où partira l’explosion une heure et demie plus tard. Cette explosion avait fait quatre morts, 66 blessés et des centaines de sinistrés.

Cinq « fautes ont été commises »

Dans une procédure longue de bientôt cinq ans, ces rapports d’expertise sont cruciaux pour déterminer les responsabilités. Ces nouveaux rapports au civil « pointent du doigt la canalisation, donc (la responsabilité de) GRDF », le gestionnaire du réseau de gaz filiale d’Engie, résume Linda Zaourar, présidente de l’association Vret (Victimes et rescapés de l’explosion de la rue de Trévise), contactée par l’AFP.

Une situation différente du volet pénal, où une contre-expertise rendue fin juin a établi que la canalisation « s’est brisée sous son propre poids » après un affaissement, lui-même provoqué par l’infiltration. Pour ces experts, cinq « fautes ont été commises », notamment celle de « ne pas avoir déclenché d’enquête sur l’origine de l’affaissement du trottoir ». Une responsabilité de la mairie, mise en examen comme le syndic de copropriété. Linda Zaourar espère que le nouveau rapport au civil « sera pris en compte par le juge d’instruction » et que les victimes pourront savoir « ce qui s’est réellement passé ».

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER