Ésope (vers 620-564 avant J.-C.) était un fabuliste grec à qui l’on attribue un certain nombre de fables aujourd’hui connues sous le nom de Fables d’Ésope. Ses fables, à valeur morale, ont longtemps influencé notre culture et notre civilisation, contribuant non seulement à l’éducation et à la formation du caractère moral des enfants, mais aussi, grâce à leur attrait universel, à faire réfléchir les adultes qui ont choisi de pratiquer les vertus ou de tenir compte des avertissements qui y étaient contenus dans les fables. L’équipe d’Epoch Times présente ici une série de fables choisies.
Le meunier, son fils et l’âne
Un jour, il y a bien longtemps, un vieux meunier et son fils se rendaient au marché avec un âne qu’ils espéraient vendre. Ils le conduisaient très lentement, car ils pensaient qu’ils auraient plus de chances de le vendre s’ils le gardaient en bon état. Alors qu’ils marchaient le long de la route, des voyageurs se moquèrent bruyamment d’eux.
« Quelle folie, s’écria l’un d’eux, de marcher alors qu’ils pourraient aussi bien le monter ! Le plus stupide des trois n’est pas celui que l’on penserait. »
Le meunier n’aimait pas qu’on se moque de lui, alors il a dit à son fils de monter sur l’âne.
Ils étaient un peu plus loin sur la route, quand trois marchands passèrent.
« Oh, qu’avons-nous là ? » s’écrièrent-ils. « N’as-tu pas honte, toi sur l’âne et ton père à pied ? Descends, et laisse le vieil homme monter. »
Bien que le meunier n’était pas fatigué, il fit descendre le garçon et enfourcha l’animal juste pour plaire aux marchands.
Au tourniquet suivant, ils croisèrent des femmes portant des paniers chargés de légumes et d’autres choses à vendre.
« On aura tout vu ! s’exclame l’une d’entre elles. Le père grand et fort sur un âne et le pauvre gamin qui suit à pied ! »
Le meunier se sentit un peu vexé, mais pour être agréable, il dit au garçon de monter derrière lui.
À peine avaient-ils repris leur route qu’un grand cri s’éleva d’un autre groupe de voyageurs sur la route.
« Quels sans-cœur ! » s’écria l’un d’eux. « Deux sur un pauvre bourricot ! Ils semblent plus capables de porter le pauvre animal que lui de les porter. »
« Ils doivent être en route pour vendre la peau de la pauvre bête », dit un autre.
Le meunier et son fils descendirent de l’âne rapidement. Peu de temps après, la place du marché fut en émoi lorsque les deux compères arrivèrent en portant l’âne suspendu à une perche. Une grande foule accourut pour voir de plus près ce spectacle étrange.
L’âne ne détestait pas être porté, mais tant de gens s’approchaient pour le montrer du doigt, rire et crier, qu’il se mit à ruer et à braire. Puis, alors qu’ils traversaient un pont, les cordes qui le retenaient cédèrent et il tomba dans la rivière.
Le pauvre meunier rentra chez lui tristement. En essayant de faire plaisir à tout le monde, il n’avait fait plaisir à personne et avait perdu son âne en plus.
La morale de l’histoire : Si vous essayez de plaire à tous, vous ne plairez à personne.
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