Le député LFI de la Somme François Ruffin et l’eurodéputée écologiste Marie Toussaint ont condamné jeudi les accords de libre-échange conclus par l’UE qui instaurent une concurrence déloyales pour nos agriculteurs.
« Il faut l’exception ‘agriculturelle’, c’est une sortie du libre-échange », a martelé le député insoumis de la Somme François Ruffin sur RMC/BFMTV. « Je ne suis pas d’accord pour faire rentrer l’agriculture dans la grande machine à laver de la mondialisation », a-t-il ajouté. L’exception agriculturelle serait modelée sur l’exception culturelle française, qui permet de protéger les œuvres culturelles françaises des règles de libre-échange.
Un meilleur contrôle des barrières commerciales avec l’Ukraine
Alors que de nouveaux accord de libre échange avec le Chili et le Kenya viennent d’être validés par les eurodéputés de la commission du Commerce international, François Ruffin a annoncé qu’avec son collègue du MoDem Pascal Lecamp il allait envoyer une lettre à Emmanuel Macron pour l’enjoindre à « dire clairement stop à l’accord sur le Mercosur ». En décembre, le Mercosur et l’Union européenne ont dit vouloir conclure « rapidement » un accord commercial entre les deux blocs. Un traité a été signé en 2019, après vingt ans de négociations complexes, mais il n’a toujours pas été finalisé.
François Ruffin a enfin continué de plaider jeudi pour un meilleur contrôle des barrières commerciales avec l’Ukraine, avec qui des accords ont été passés par l’Union européenne après l’invasion de la Russie. « J’appelle à ce que ça soit vraiment du transit » pour les marchés nord-africains « et que ce ne soit pas pour nourrir les marchés européens », a-t-il insisté. L’élu de la Somme a précisé que ce transit des denrées ukrainiennes était synonyme pour lui d’interdiction pour l’agroalimentaire français d’acheter du blé ou du poulet ukrainien.
Même son de cloche de la tête de liste des Écologistes aux élections européennes Marie Toussaint interrogée sur franceinfo : « Il faut la fin des accords de libre-échange » car « quand on signe un accord avec la Nouvelle-Zélande, avec le Mercosur, on voit qu’on est en train d’imposer aux agriculteurs une concurrence déloyale » du fait que leurs produits ne satisfont pas aux mêmes normes de production, a-t-elle ajouté.
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