MOYEN-ORIENT

Face à la montée des tensions au Moyen-Orient, l’Iran se tourne vers la Russie, son « partenaire stratégique »

Ces derniers mois, des responsables russes et iraniens ont cherché à forger un "partenariat stratégique" entre leurs pays
août 7, 2024 15:38, Last Updated: août 7, 2024 16:09
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Massoud Pezeshkian, le nouveau président iranien, a appelé au développement des relations entre son pays et la Russie à la suite de l’assassinat à Téhéran, la semaine dernière, du chef du Hamas, Ismaël Haniyeh.

« La Russie fait partie des pays qui ont soutenu la nation iranienne dans les moments difficiles », a déclaré Pezeshkian dans des propos relayés par les médias locaux.

Téhéran est déterminé à approfondir ses liens avec la Russie, a-t-il ajouté, décrivant cette dernière comme un « partenaire stratégique ».

Selon l’agence de presse russe TASS, le dirigeant iranien a également appelé à une mise en œuvre rapide des accords précédemment signés entre les deux pays.

Massoud Pezeshkian a fait ces remarques lors d’une réunion avec Sergueï Choïgou, secrétaire du Conseil de sécurité russe, qui s’est rendu à Téhéran le 5 août.

Choïgou a été nommé à la tête du Conseil de sécurité en mai, après avoir été ministre russe de la Défense pendant 12 ans.

À Téhéran, il a discuté avec Pezeshkian et des hauts responsables iraniens de la sécurité de la situation régionale précaire, à la suite de l’assassinat d’Ismaël Haniyeh.

Le 6 août, Sergueï Choïgou a annoncé qu’il avait discuté de « toute une série de questions » avec ses interlocuteurs iraniens.

« Les événements tragiques survenus récemment à Téhéran ont été abordés », a-t-il déclaré aux journalistes, selon les médias d’État russes. « Il était impossible d’ignorer ce sujet. »

Des « conséquences dangereuses »

Le 31 juillet, Ismaël Haniyeh a été tué à Téhéran, alors qu’il assistait à l’investiture de Massoud Pezeshkian en tant que nouveau président de l’Iran.

Massoud Pezeshkian a été élu président au début du mois dernier après que son prédécesseur, Ebrahim Raïssi, a été tué dans un accident d’hélicoptère en mai.

On ignore toujours comment exactement Ismaël Haniyeh a été tué. Israël s’est abstenu d’en revendiquer la responsabilité.

Moscou a condamné son assassinat.

« Les organisateurs de cet assassinat politique étaient conscients des conséquences dangereuses pour l’ensemble de la région qu’entraîne cet attentat », a déclaré Andrei Nastasyin, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Il a demandé à « toutes les parties concernées » de « s’abstenir de prendre des mesures susceptibles d’entraîner une dégradation dramatique de la situation en matière de sécurité […] et de provoquer une confrontation armée à grande échelle ».

Malgré les appels à la retenue, Téhéran et ses alliés – y compris le Hamas et le Hezbollah – ont juré de se venger d’Israël pour l’assassinat de Haniyeh.

L’ancien chef du Hamas, Ismaël Haniyeh (à dr.), dirige la délégation qui rencontre le ministre iranien des Affaires étrangères à Téhéran, le 26 mars 2024. (-/AFP via Getty Images)

Lors de ses entretiens avec Sergueï Choïgou, Massoud Pezeshkian a dit que les « actions criminelles » d’Israël étaient « des exemples clairs de violation de toutes les lois et réglementations internationales ».

Entre-temps, alors que l’on s’attend à une réponse militaire imminente de l’Iran, Israël a prévenu qu’il riposterait en cas d’attaque.

« Nous sommes prêts à faire face à n’importe quel scénario, tant sur le plan offensif que défensif », a laissé entendre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou le 4 août.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’adresse à la nation à Tel Aviv, Israël, le 31 juillet 2024. (Government Press Office via Reuters/capture d’écran via NTD)

Le « partenariat stratégique » Russie-Iran

Ces dernières années, la Russie et l’Iran se sont rapprochés de plus en plus, notamment en ce qui concerne la sécurité.

Les deux pays coopèrent étroitement en Syrie, où ils maintiennent tous deux des forces armées pour appuyer le régime de Damas contre ce qu’ils considèrent comme des « groupes terroristes soutenus par l’étranger ».

Les capitales occidentales ont accusé l’Iran de fournir à la Russie des missiles et des drones utilisés dans son invasion de l’Ukraine. Moscou le nie.

L’année dernière, l’Iran est devenu membre à part entière de l’Organisation de coopération de Shanghai, un bloc d’États eurasiens créé en 2001 par Moscou et Pékin.

Ces derniers mois, Moscou et Téhéran ont eu des entretiens visant à établir un « partenariat stratégique » entre les deux pays.

En février, Alexey Dedov, ambassadeur de Russie en Iran, a expliqué qu’un projet d’accord à cet effet était en phase finale et serait bientôt signé par les deux parties.

Les termes de l’accord restent inconnus.

Selon Dedov, cet accord définirait les paramètres de l’interaction entre la Russie et l’Iran « pour les années à venir, voire les décennies à venir ».

« Nous parlons d’un nouvel accord interétatique, d’un partenariat stratégique global entre les deux pays », a-t-il déclaré à l’agence de presse russe Sputnik.

Kazem Jalali, l’ambassadeur d’Iran à Moscou, avait mentionné précédemment que l’accord de partenariat stratégique serait probablement signé dans le courant de l’année.

Après la mort d’Ebrahim Raïssi en mai, Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a souligné que la poursuite du développement des relations bilatérales entre la Russie et l’Iran ne serait pas affectée.

« Nous réaffirmons notre engagement en faveur d’une coopération étroite et approfondie [avec l’Iran] sur les questions bilatérales et internationales », a-t-il dit.

« Tous les accords conclus précédemment [entre Moscou et Téhéran] seront mis en œuvre. »

Sergueï Riabkov n’a pas mentionné explicitement l’accord de partenariat stratégique, mais a précisé que les deux pays renforçaient « progressivement » leurs liens, notamment en ce qui concerne le « renforcement de la sécurité ».

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