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Face au Brexit, les Européens de Londres reçoivent « tout le soutien » de son maire

septembre 21, 2019 21:55, Last Updated: septembre 21, 2019 22:04
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Dans une salle bondée de la mairie de Londres, une douzaine d’avocats prodiguent des conseils à des Européens anxieux face à l’incertitude du Brexit, sur une initiative samedi du maire pour leur apporter « tout son soutien » et envoyer un message au gouvernement de Boris Johnson.

Kirsty Buxbom, une Danoise de 65 ans, finit de converser avec Emily Heinrich, une des spécialistes de l’immigration invités samedi par le maire de Londres, le travailliste anti-Brexit Sadiq Khan.

Arrivée il y a 28 ans, Mme Buxbom aimerait continuer de vivre avec sa famille à Londres après le Brexit. « On adore Londres, le mélange des communautés, la diversité culturelle », dit-elle à l’AFP. Son problème: le manque de clarté au sujet des demandes de résidence. « Depuis 1988, nous avons reçu des lettres du ministère de l’Intérieur nous disant que nous pourrions vivre ici pour toujours (…) et maintenant nous devons en faire la demande », souligne-t-elle.

Le gouvernement conservateur britannique a créé une application pour téléphones portables à travers laquelle les 3,3 millions de résidents européens dans le pays doivent demander le droit de rester après le Brexit.

Mais il y a des « gens qui sont submergés par la bureaucratie », selon le maire Sadiq Khan. Par exemple, « beaucoup de personnes âgées ne savent pas utiliser la technologie », a-t-il déclaré à l’AFP.

D’après l’avocate Emily Heinrich, « les personnes qui peuvent prouver qu’elles ont vécu ici, en particulier grâce aux numéros de sécurité sociale, n’ont aucun problème ». Mais « les cas complexes que nous rencontrons sont ceux qui n’ont pas payé la sécurité sociale et qui doivent présenter d’autres documents, ou qui ont une condamnation pénale« .

52% des Britanniques ont voté en faveur de la sortie de l’Union européenne lors d’un référendum en 2016, mais l’accord de divorce négocié avec Bruxelles a été rejeté par le Parlement britannique, repoussant la date du Brexit au 31 octobre.

Le Premier ministre Boris Johnson refuse de demander un autre délai et promet de retirer brutalement le pays de l’UE s’il ne parvient pas à conclure un accord avec Bruxelles.

« Je suis inquiet de la manière dont le gouvernement a géré toute cette affaire du Brexit », a déclaré Sadiq Khan. « Je souhaite donc envoyer un message fort et clair : Londres est ouverte, quoi qu’il se passe ».

Plus de 1,5 million d’Européens ont déjà sollicité un statut de résident permanent, mais beaucoup déclarent avoir rencontré des difficultés.

« L’application ne marche pas sur tous les téléphones portables », se plaint auprès de l’AFP Javier Sevilla, un Espagnol d’une trentaine d’années qui travaille dans le puissant secteur financier de Londres depuis un an et demi.

Plus que sa situation juridique, la dégradation du vivre-ensemble l’inquiète. « Par exemple, le fait qu’ils nous appellent des immigrants », dit-il. « Oui, nous le sommes, mais les nombreux Anglais vivant en Espagne s’appellent des expatriés, pas des émigrés, c’est symbolique », explique-t-il. Dans ce contexte, certains Européens ont choisi de rentrer dans leur pays.

Dans l’auditorium moderne de l’Hôtel de ville, aux murs vitrés surplombant la Tamise et les gratte-ciels, Sadiq Khan a organisé une cérémonie semblable à celle destinée à accorder la nationalité britannique, afin de symboliser la remise de ce nouveau « statut » de résident permanent à 40 Européens et leur signifier « tout son soutien ».

« Je suis fière de dire que je suis londonienne », a déclaré la danseuse espagnole Tamara Rojo, 45 ans, devant les 28 drapeaux européens. « Citoyenne européenne et citoyenne du monde ».

Tamara Rojo a débuté comme danseuse à Londres il y a vingt ans avant de devenir, au début des années 2000, la star du prestigieux Royal Ballet avec le Cubain Carlos Acosta. Elle a dirigé pendant sept ans le Ballet national anglais.

« Nous sommes nerveux à propos du Brexit, nous craignons qu’il ne se traduise par des politiques et des sentiments isolationnistes », reconnaît-elle, avant que les autres lauréats ne soient appelés, un par un, sur le podium pour être remerciés de leurs contributions à la ville.

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