Face au manque de moyens matériels et humains dans les hôpitaux, les syndicats de plusieurs villes de France alertent leur procureur. Ils accusent l’État et les agences régionales de santé (ARS) de « mise en danger de la vie d’autrui », provoquée par la dégradation des conditions d’accueil des patients à l’hôpital.
Aujourd’hui, les syndicats sont obligés de passer par la voie de la procédure judiciaire pour forcer l’État à regarder la situation du milieu hospitalier. Les conditions se dégradent depuis plusieurs années, ce qui a des conséquences directes sur les patients.
43 décès inattendus en deux mois
Désormais aux urgences, il devient monnaie courante pour les patients d’attendre plus de 12 heures avant une éventuelle prise en charge. Ce qui est très problématique lorsque l’état de santé du patient nécessite une intervention rapide.
Sur le site de l’association Samu Urgences de France, un communiqué de presse datant du 6 février dernier précise que 43 décès inattendus ont été déclarés entre le 1er décembre 2022 et le 31 janvier 2023. « Ces déclarations concernent 9 régions de France et 22 départements, 79% intéressent des situations survenant au sein du Service des urgences et 21% des situations préhospitalières », indique l’association dans une note.
Les syndicats Force Ouvrière, CGT et UNSA de Nantes, Brest, Toulouse, Bayonnes ou Versailles ont donc saisi le procureur de leur ville. Ils accusent l’État et les agences régionales de santé (ARS) de « mise en danger de la vie d’autrui ».
« On ne peut pas accepter l’inacceptable »
Et cette mise en danger des patients, qui est continuelle selon certains soignants, peut avoir des conséquences pénales sur ces derniers. En effet, les retards de prise en charge ou les défauts de surveillance des patients sont par exemple des charges qui peuvent peser devant un tribunal. L’association Samu Urgences de France explique encore que la situation dans nos structures d’urgences « s’est très nettement dégradée cette dernière année ». « Ces conditions d’exercice sont à l’origine d’une maltraitance inégalée tant du côté du patient que de celui des personnels, aboutissant même à une réelle dangerosité », pointe-t-elle.
La pénurie de soignants est l’une des raisons principales de cette situation. La pandémie en a d’ailleurs fait fuir plus d’un. D’après une enquête de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), en 2021, on a observé deux démissions d’infirmiers par établissement en un an. De plus, les soignants non vaccinés contre le Covid-19 n’ont toujours pas été réintégrés. Selon le ministre de la Santé François Braun, 1.050 infirmiers étaient concernés en novembre dernier, et la question n’a toujours pas été tranchée à l’Assemblée nationale.
La secrétaire générale adjointe F.O du CHU de Nantes, Valérie Martin, a fait une visite surprise aux urgences de l’hôpital de la ville, ainsi qu’elle l’a expliqué à CNews. Elle a constaté que certains patients ont attendu « plus de trente heures » avant d’être pris en charge. « On ne peut pas accepter l’inacceptable » a-t-elle conclu.
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