Observant une justice laxiste, et excédé par les vols et la petite délinquance, un groupe de riverains parisiens s’est constitué en collectif pour « ne pas se laisser bouffer » et faire justice eux-mêmes.
Se sentant abandonnés par l’État, une quinzaine d’habitants du 17e arrondissement de Paris se sont constitués en collectif pour interpeller les pouvoirs publics, la Ville et la police, avant de passer à l’acte si rien ne bouge, rapporte Le Parisien.
Parmi eux, certains ont blindé leur porte, d’autres ont fixé des caméras dans leur cage d’escalier, mais tous ont un point commun : ils sont à bout de nerfs et en ont ras-le-bol.
Vols, cambriolages, dégradations, nuisances : « Pour l’instant, on est en mode vigilance. On respecte le droit. Mais on ne va pas se laisser bouffer par un petit groupe de délinquants du quartier. On va aller les taper ! Si rien ne se passe, on va appliquer notre propre justice », prévient l’un d’eux. « Pour l’instant on fait des enquêtes, le groupe grossit », a-t-il ajouté.
Ce groupe, qui rassemble les habitants mécontents, a été créé sur WhatsApp et a été baptisé « Alerte voisins ! ». Dessus, à la moindre alerte, « on s’organise et on débarque », explique l’un d’eux. Le groupe a d’ailleurs récemment permis aux policiers de la BAC d’interpeller un petit gang qui sévissait dans les environs, pris en flagrant délit lors d’une « tentative de cambriolage », relate Valeurs actuelles.
Selon l’un des membres du groupe, « Avec un ami, on a bloqué les portes. Ils ne pouvaient plus sortir ! ».
Parmi les histoires résolues, en novembre dernier, un des habitants du quartier a réussi à piéger un autre voleur qui lui avait volé une poussette de la marque Yoyo, d’une valeur de 400 euros : « Je l’ai retrouvé sur le site de vente en ligne Leboncoin. J’étais intrigué par la photo de l’annonce. La poussette trônait sur un parquet en point de Hongrie au milieu d’un beau salon ancien », raconte-t-il.
Rapidement, le riverain et un de ses amis ont donné rendez-vous au vendeur avant de le prendre « en filature » pour identifier son adresse. Il s’agissait « d’un adolescent bon chic bon genre, qui habite un bel immeuble haussmannien », se souvient-il. Au final, face aux deux habitants, l’adolescent a rapidement rendu le bien, sans faire d’histoire.
Ayant eu vent de ce groupe, et pour éviter que ces actions des riverains ne se terminent mal, Atanase Périfan, élu LR du 17e arrondissement, a promis que la mairie allait les aider « à monter leur collectif ».
« Quand j’ai rencontré certains membres du collectif et qu’un des leurs m’a dit : ‘Le prochain cambrioleur que j’attrape, je l’éclate contre le mur’ – J’ai eu peur. J’ai senti de la colère et de l’exaspération. Il ne faut pas que ça se transforme en règlement de comptes ou en fait divers », s’est inquiété l’élu, qui espère que les habitants n’auront pas à en venir aux mains.
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