Le bureau de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi (Démocrate-Californie), a demandé que Facebook et Twitter retirent une vidéo du discours sur l’état de l’Union du président Donald Trump, avec des images d’elle déchirant une copie du discours. Les deux sociétés de médias sociaux ont rejeté sa demande, en invoquant chacune des raisons différentes.
La vidéo, postée par le compte Twitter officiel de M. Trump, intercale des extraits montrant Mme Pelosi en train de déchirer des documents à la fin du discours, avec des moments d’émotion et des ovations tout au long du discours. « De grandes histoires américaines déchirées en lambeaux par Nancy Pelosi », peut-on lire dans le texte au-dessus de la vidéo.
L’argument de Mme Pelosi est que certaines personnes peuvent avoir la fausse impression qu’elle déchire les documents en deux plusieurs fois pendant le discours et non pas une seule fois.
« Cette dernière fausse vidéo de Mme Pelosi est délibérément conçue pour égarer et tromper le peuple américain, chaque jour où ces plates-formes refusent de la retirer nous rappelle qu’elles se soucient davantage des intérêts de leurs actionnaires que des intérêts du public », a écrit le chef de cabinet adjoint de Mme Pelosi, Drew Hammill, dans un tweet du 7 février.
Le porte-parole de la campagne Trump, Tim Murtaugh, a répondu : « Si Nancy Pelosi a peur des images d’elle déchirant le discours, peut-être qu’elle n’aurait pas dû le faire. »
Politique du contenu
Facebook a déclaré que la vidéo ne violait pas sa politique concernant les contenus trompeurs étant donné que ceux-ci se rapportent uniquement aux contenus qui montrent des personnes disant ou faisant quelque chose qu’elles n’ont pas fait, a rapporté CNBC.
Les nouvelles règles de Twitter contre les contenus trompeurs ne sont toujours pas appliquées, l’entreprise a affirmé que la vidéo n’enfreignait pas les règles en vigueur.
Le 4 février, Twitter a annoncé de nouvelles règles qui, en partie, affirment : « Vous ne pouvez pas partager de manière trompeuse des médias synthétiques ou manipulés qui sont susceptibles de causer du tort. En outre, nous pouvons étiqueter les tweets contenant des médias synthétiques et manipulés afin d’aider les gens à comprendre l’authenticité des médias et de fournir un contexte supplémentaire. »
Pour déterminer quels médias sont « synthétiques ou manipulés », l’entreprise vérifiera « si le contenu a été substantiellement modifié d’une manière qui altère fondamentalement sa composition, sa séquence, sa synchronisation ou son cadrage », s’il y a « des informations visuelles ou auditives (telles que de nouvelles images vidéo, des doublages audio ou des sous-titres modifiés) qui ont été ajoutées ou supprimées », et « si des médias représentant une personne réelle ont été fabriqués ou simulés ».
Twitter a déclaré qu’il commencera à étiqueter ce type de contenu le 5 mars, en demandant de la « patience », car il « fera des erreurs en cours de route ».
La société ne veut pas spéculer pour savoir si la vidéo de Mme Pelosi sera censurée en vertu des nouvelles règles.
Le bureau de Mme Pelosi n’a pas répondu aux demandes formulées. Twitter et Facebook n’ont offert aucun commentaire, si ce n’est de signaler à Epoch Times leurs politiques de contenu et les précédentes annonces de politique de contenu.
Censure accrue
Les entreprises de médias sociaux ont à plusieurs reprises renforcé leur politique en matière de contenu. Un document de recherche interne de Google de 2018 intitulé « The Good Censor » indique que les sociétés de médias sociaux ont, au fil du temps, cessé d’honorer les principes de la liberté d’expression et se sont orientées vers la censure. Elles se sont éloignées de termes tels que « neutre », « agrégateur » et « plateforme » pour mieux les décrire par des mots tels que « politisé », « éditeur » et « rédacteur en chef », selon une fuite du document à Breitbart.
Les préférences politiques des entreprises de médias sociaux se manifestent notamment par leurs politiques de « discours de haine », selon Michael Rectenwald, ancien professeur d’études libérales à l’université de New York et auteur de Google Archipelago: The Digital Gulag and the Simulation of Freedom (pourrait se traduire comme : « Archipel de Google : Le goulag numérique et la simulation de la liberté »).
Les entreprises technologiques ont centré leurs règles de « discours de haine » sur la lutte contre les idéologies de suprématie, mais négligent les dangers des idéologies d’égalité, qui se sont avérées bien plus mortelles, a-t-il dit.
Les entreprises « représentent la gauche – pour elles-mêmes et leurs électeurs – comme le système de croyance politique par défaut et sans faute », a-t-il déclaré.
Le « discours de haine » est une norme subjective impossible à appliquer de manière équitable, selon Nadine Strossen, professeur de droit et ancienne présidente de l’Union américaine des libertés civiles.
Les gens de gauche sont beaucoup plus enclins à qualifier de « haineuses » diverses déclarations, tandis que ceux de droite ont tendance à qualifier les mêmes déclarations d' »offensantes, mais pas haineuses », selon une enquête Cato de 2017 (pdf).
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