A quelques semaines d’intervalle, Facebook, Intel et Huawei ont annoncé leur volonté d’investir dans le domaine Recherche et Développement (R&D) en France. À hauteur de plusieurs centaines de millions de dollars, les géants de l’informatique misent sur notre pays pour porter leurs futurs projets. Petit tour d’horizon de ces grandes marques et de leur opinion du marché numérique français.
La France, terre d’investissement en R&D
« C’est la première fois que nous ouvrons un bureau sur l’intelligence artificielle en dehors des États-Unis », a commenté Mike Schroepfer, directeur technique du réseau social Facebook. Le bras droit de Mark Zuckerberg a annoncé la semaine dernière l’implantation d’une unité de R&D à Paris.
En partenariat avec l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA), l’entreprise mènera des projets communs avec les écoles et doctorants français, qui pourraient ainsi se voir associés aux recherches portant sur l’intelligence artificielle – l’un des trois piliers de Facebook avec la connectivité et l’amélioration des interfaces.
L’investissement est de 1,06 milliard de dollars et le projet sera porté par Florent Perronnin, ancien de Xerox à Grenoble et directeur des FAIR (Facebook Artificial Intelligence Research). Les recherches permettront de développer des systèmes de reconnaissance d’images pour les classer par thèmes, ou encore de reconnaître et signaler des émotions telles que l’humour. « La France a une des plus grosses communautés autour de l’intelligence artificielle dans le monde, et c’est pour cette raison qu’elle est la localisation idéale pour notre nouvelle équipe », a souligné Mark Zuckerberg.
De son côté, Intel possède déjà 7 bureaux de R&D dans l’Hexagone et compte en ouvrir un huitième sur le campus technologique Teratec, à Bruyères-le-Châtel dans l’Essonne. L’investissement, chiffré à plusieurs centaines de millions d’euros, sera le fer de lance de la grande marque dans la recherche portant sur le Big Data (analyse et traitement des données).
Du côté d’Huawei, constructeur informatique chinois, les choses sont un peu plus compliquées. Si la firme chinoise loue l’excellence française et confirme vouloir investir 1,5 milliard en France dans la R&D, de forts soupçons demeurent sur les possibilités d’espionnage industriel (raison qui a valu au département de l’entreprise d’être exclu des États-Unis et d’Australie). Soupçons que confirme Michel Combes, PDG d’Alcatel-Lucent, qui a glissé que les 200 chercheurs qu’Huawei cherche à embaucher en France pourraient être des « chercheurs-prétexte » ; aucun commentaires n’a été fait sur cette annonce du côté de l’État.
« La France a l’une des plus grosses communautés autour de l’intelligence artificielle dans le monde ». Marck Zuckerberg.
Les raisons du succès français
Emmanuel Macron, ministre de l’Économie et du Numérique, s’est félicité de la décision d’Intel. « La sanctuarisation du Crédit Impôt Recherche, la qualité de la formation de nos ingénieurs et de notre écosystème d’innovation ainsi que la montée en charge des 10 solutions de la Nouvelle France Industrielle sont autant d’atouts [pour l’attractivité] », soutient-il.
Stéphane Nègre, PDG d’Intel en France, est de cet avis. Mais selon lui, deux autres critères sont à retenir dans le choix de la France pour la R&D d’Intel : « La présence sur Teratec de compétences académiques de haut niveau et la participation de gros industriels constituent autant de partenaires et clients potentiels ».
D’autres raisons apparaissent en faveur de l’Hexagone pour l’implantation des départements R&D. Par exemple, le salaire des ingénieurs y est moins élevé qu’outre-Atlantique et les infrastructures sont très performantes. « Outre le réseau terrestre et maritime, [la France] bénéficie d’infrastructures aéroportuaires », indique un rapport émis en novembre 2014 par l’Agence française pour les investissements internationaux. L’étude cite Roissy-Charles-de-Gaulle, deuxième aéroport le plus important de l’échantillon pour les passagers, derrière l’aéroport Heathrow de Londres, et premier pour le fret. Le rapport pointe également la fiabilité du réseau électrique hexagonal, stable et proposé à un prix imbattable comparé aux autres régions étudiées.
Récemment, le magazine Industrie et Technologies a réuni les 100 premiers sites français faisant de la R&D. Il y apparaît que la R&D dans le domaine du numérique compte pas moins de 20 000 chercheurs. Alcatel-Lucent, Dassault, ou encore Orange sont très présents, avec des « usines à matière grise » de pointe.
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