Documenté dans les revues médicales depuis près de deux siècles, mais apparemment oublié de nos jours, respirer de l’air frais à l’extérieur pourrait être la clé de la défense contre les bactéries et les virus aéroportés, y compris le Covid‑19, affirme un spécialiste en maladies infectieuses de l’Australian National University (ANU).
Le professeur Peter Collignon, co‑auteur d’un article sur le sujet, a déclaré dans un communiqué mercredi 29 juin que l’air extérieur possède des propriétés germicides. Celles‑ci peuvent diluer et limiter la propagation des agents pathogènes, voire tuer les virus en suspension dans l’air.
« C’est pourquoi le fait d’être à l’extérieur contribue à protéger les gens contre la contamination par le Covid‑19 », a‑t‑il écrit.
Selon ce médecin et microbiologiste spécialisé dans les maladies infectieuses, l’Open Air Factor (OAF, le facteur de l’air libre), est continuellement négligé dans le domaine de la santé publique pour prévenir les infections, malgré les preuves documentées de l’utilisation de la « thérapie de l’air libre » pour traiter la tuberculose au cours de la première décennie du 20e siècle, ainsi que pour traiter les blessures infectées des soldats pendant la Première Guerre mondiale.
Le Pr Collignon souligne que, de la fin du 19e siècle au milieu du 20e siècle, il était largement admis que l’air extérieur avait des propriétés désinfectantes et thérapeutiques.
« Pendant la Première Guerre mondiale, un chirurgien britannique a découvert que le fait de mettre les patients à l’extérieur et de laisser leurs plaies infectées à l’air libre améliorait considérablement leur guérison. En deux ou trois jours, les plaies perdaient leur odeur et redevenaient propres. »
En outre, l’article souligne que pendant la pandémie de grippe de 1918‑1919, les patients soignés à l’extérieur se sont rétablis en plus grand nombre que ceux qui se trouvaient à l’intérieur dans les services hospitaliers.
Redécouvrir les avantages de l’OAF dans la lutte contre les infections
Bien qu’il ne soit pas simple à priori de mettre à profit les avantages de l’air extérieur dans des hôpitaux fermés, en intérieur, ou dans des espaces publics clos, le Pr Collignon appelle les autorités médicales à y réfléchir, à faire des recherches pour savoir si c’est possible et le cas échéant, à voir comment y parvenir.
« Cela pourrait éventuellement inclure la redécouverte des salles en plein air, comme pendant la Première Guerre mondiale, pour aider les patients et le personnel des hôpitaux, ou la recherche de nouveaux moyens d’améliorer les techniques de ventilation intérieure avec de l’air frais provenant de l’extérieur. »
« L’OAF contribuera probablement aussi à réduire la transmission de nombreuses infections dans les écoles, les maisons, les bureaux et les grands bâtiments. »
Il y a plusieurs décennies, poursuit‑il, les hôpitaux et autres bâtiments étaient conçus pour empêcher la propagation des infections, alors qu’aujourd’hui, ce n’est pas le cas.
« Par exemple, les fenêtres sont plus petites, les plafonds sont plus bas, la ventilation transversale peut être difficile, voire impossible, et les balcons et vérandas ne sont plus aussi courants qu’autrefois. »
« L’air frais n’est plus considéré comme germicide ou thérapeutique pour les patients des hôpitaux ou, d’ailleurs, pour toute autre personne. Il est peut‑être temps d’examiner comment nous avions l’habitude de concevoir et de ventiler les bâtiments pour la santé. Si cela est ignoré, tout comme l’OAF continue de l’être, les coûts pour la société pourraient être importants. »
L’étude du Pr Collignon présente un certain nombre de recommandations pour des recherches plus approfondies sur les avantages de l’OAF. On y trouve notamment des solutions pour tester l’effet de l’OAF sur les agents pathogènes établis et nouveaux, des expériences visant à déterminer si et pendant combien de temps les avantages de l’air frais peuvent être mis à profit en intérieur. Le professeur propose aussi d’examiner la conception des bâtiments en mettant l’accent sur des espaces plus ouverts et mieux aérés.
« Mais nous devons aussi admettre qu’il existe déjà suffisamment de preuves que la santé publique s’améliorerait globalement si on mettait davantage l’accent sur une exposition accrue à l’air extérieur », indiquent les travaux.
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